Publié le 6 mars 2023, modifié le 6 mars 2023.
Par La Rédaction

L’empreinte environnementale du numérique en France

Publié le 6 mars 2023, modifié le 6 mars 2023.
Par La Rédaction

Le numérique représente 2,5 % de l’empreinte carbone nationale, soit 17,2 Mt CO2eq. C'est ce que révèle une étude prospective sur l’empreinte environnementale du numérique en France à l’horizon 2030 et 2050. Aujourd’hui, 79 % de l’empreinte carbone du numérique provient de nos équipements, environ 16 % des centres de données et 5 % des réseaux.

Cette étude arrive après la publication en 2022 des deux premiers volets de leur étude évaluant l’impact actuel du numérique dans son ensemble, les deux organisations ont remis aujourd’hui le troisième et dernier volet portant sur l’évaluation prospective de l’impact environnemental du numérique en France, à horizon 2030 et 2050. Le numérique contribue sous bien des aspects à la mise en œuvre de la transition écologique, son développement engendre également des impacts, qu’il est important de mieux connaître. L’étude montre que, sans action pour limiter la croissance de l’impact environnemental du numérique, l’empreinte carbone du numérique pourrait tripler entre 2020 et 2050. Elle identifie les leviers d’action à engager et amplifier dès aujourd’hui pour un développement des usages numériques plus sobre en carbone et en ressources.

Par exemple, les terminaux (et en particulier les écrans, téléviseurs, ordinateurs et smartphones) sont à l’origine de 65 à plus de 90 % de l’impact pour chaque critère d’impact environnemental étudié, devant les centres de données et les réseaux. Les phases de fabrication et d’utilisation concentrent la majorité de l’impact environnemental.

À l’horizon 2030, si rien n’est fait pour réduire l’empreinte environnementale du numérique et que les usages continuent de progresser au rythme actuel, le trafic de données serait multiplié par 6 et le nombre d’équipements serait supérieur de près de 65 % en 2030 par rapport à 2020, notamment du fait de l’essor des objets connectés. Une estimation du nombre de terminaux utilisateurs utilisés en France pour des usages personnels et professionnels qui représentent plus de 800 millions d’équipements utilisateurs en 2020 en France. À l’horizon 2050, si rien n’est fait, l’empreinte carbone du numérique pourrait tripler entre 2020 et 2050. Si le développement du numérique permet en partie de réduire d’autres impacts environnementaux dans d’autres secteurs (mobilité par exemple), les consommations qu’il engendrerait en électricité et en ressources posent de toute façon la question de leur faisabilité.

 

Leviers d’action

L’étude met en évidence qu’un des enjeux environnementaux majeurs du numérique, outre son empreinte carbone, est la disponibilité des métaux stratégiques et autres ressources utilisées pour la fabrication des terminaux (principalement téléviseurs, ordinateurs, box internet et smartphones, mais aussi objets connectés dont l’impact est grandissant). Un des leviers d’action est la mise en œuvre de politiques de “sobriété numérique”, qui commencent par une interrogation sur l’ampleur du développement de nouveaux produits ou services numériques et une réduction ou stabilisation du nombre d’équipements. L’allongement de la durée de vie des terminaux, en développant davantage le reconditionnement et la réparation des équipements, est un axe majeur de travail, tout comme la sensibilisation des consommateurs à ces enjeux. De la même manière, afin d’améliorer notamment l’efficacité énergétique, l’écoconception doit être systématisée : pour les terminaux, mais aussi pour l’ensemble des équipements (infrastructures de réseaux et centres de données), ainsi que dans le cadre des modalités de déploiement des réseaux et services numériques. La mise en œuvre de l’ensemble de ces leviers permettrait de réduire l’empreinte environnementale du numérique d’ici à 2030 : jusqu’à -16 % pour l’empreinte carbone par rapport à 2020.

Impacts selon des scénarios retenus

Plusieurs scénarios sont envisagés : celui qui conduirait à diviser par deux l’empreinte carbone du numérique par rapport à 2020, le scénario “Génération frugale”. Des transformations importantes dans les façons de se déplacer, de se chauffer, de s’alimenter, d’acheter et d’utiliser des équipements, permettent d’atteindre la neutralité carbone sans impliquer de technologies de captage et stockage de carbone, non éprouvées et incertaines à grande échelle. De nouvelles attentes des consommateurs, mais surtout de nouvelles pratiques s’expriment rapidement dans les modes de consommation. La croissance de la demande énergétique qui épuise les ressources et dégrade l’environnement s’interrompt, grâce à des innovations comportementales, organisationnelles et technologiques. La transition est conduite principalement grâce à la frugalité, par la contrainte et par la sobriété.

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