Origine du Wap, de l’i-mode et de l’internet mobile – S01E03
Voulez vous connaitre le démarrage du Wap, de l'i-mode, les prédécesseurs de l’internet mobile ? En connaitre les startup de l’époque ? Nous verrons aussi pourquoi le Japon a inspiré les opérateurs mobiles du monde entier.
Le podcast va mettre en avant les témoignages de plusieurs entrepreneurs de talent qui ont participé à cette époque du démarrage de l’écosystème du WAP, de l’i-mode et de l’internet mobile. Nous avons aussi utilisé les archives vidéos de servicesmobiles.fr qui sont nombreuses à cette époque !
WAP : la création
Pour commencer, on peut dire que le WAP (Wireless Application Protocol) est un standard de communication mondial qui a permis de se connecter à internet grâce à un téléphone mobile. Il a offert la capacité de développer des services et des applications comme les navigateurs, les messageries de courrier électronique, les groupes, les Forums, les Chats, et bien entendu les applications.
Vous allez pouvoir écouter dans le podcast un moment d’histoire passionnant d’un français, Alain Rossmann qui va nous raconter le tout départ de l’aventure du WAP en 1994. Il est au centre de ce démarrage de l’internet mobile comme inventeur et co-fondateur du futur standard que sera le WAP. C’est un formidable récit que vous retrouverez dans l’écoute du podcast, merci beaucoup à Alain Rossmann de nous avoir raconté cette histoire qui marque un tournant dans la construction de l’Internet qui est devenu mobile !
En France le WAP est apparu en 1999 avec les premiers services sur des téléphones mobiles, mais aussi sur des assistants personnels comme le Palm Pilot, les Pockets sous Windows CE, un des tout premiers OS ou le Newton d’Apple. Les informations sont textuelles, agrémentées de pictogrammes, les images ne sont pas encore présentes. Progressivement, on a été vers des images fixes et animées. Il fallait au tout début être patient et souvent attendre de longues minutes pour se connecter.
Presque tous les opérateurs de téléphonie mobile ont eu un service WAP.
Mais le manque d’entente entre les opérateurs sur des technologies communes avec une absence de compatibilité entre les plateformes avec une difficulté accrue pour les développeurs à créer des applications performantes a fait que le WAP n’a pas vraiment démarré, le manque d’ergonomie des interfaces rendait aussi la navigation fastidieuse.
Ainsi, la première version du service WAP de consultation de comptes bancaires de la Société Générale n’était compatible qu’avec les mobiles du constructeur Nokia.
i-mode, le début
Faisons un arrêt sur l’iModen lancé au Japon le 22 février 1999. L’i-Mode est le service de l’opérateur NTT DoCoMo. Contrairement à la plupart des acteurs de l’époque, l’i-Mode évite le protocole d’application WAP et utilise une version simplifiée de l’HTML. Certains téléphones i-Mode vont même aller jusqu’à intégrer un bouton physique spécial i-Mode permettant à l’utilisateur d’accéder au menu du démarrage. Très vite un écosystème japonais va être construit avec plus de 700 partenaires de contenu de tous secteurs.
Les abonnés i-Mode vont culminer à 49 millions en juillet 2010.
DoCoMo à su mettre en place la monétisation, effectivement un utilisateur i-mode paie les données envoyées et reçues. Et c’est l’une des clés de la réussite de leurs modèles. Le WAP dans ce domaine a échoué en Europe parce que les opérateurs se sont concentrés sur la technologie plutôt que sur le contenu. L’opérateur japonais a aussi une stratégie importante pour importer son modèle dans d’autre pays. 17 marchés dans le monde vont l’adopter.
L’un des opérateurs français, comme Bouygues Telecom, a vu l’opportunité et va importer ce modèle innovant. Le partenariat entre NTT DoCoMo et l’opérateur a été signé le 16 avril 2002, il a disparu plus tard, en 2012, des offres de Bouygues Telecom.
L’i-Mode a été un service qui a été couronné de succès au cours des premières années après son lancement, mais le manque d’une large gamme de mobiles et l’émergence de nouveaux mobiles prenant en charge de nouveaux services Internet d’une part, et un changement de direction d’i-Mode à Docomo à fait que le service n’a pas duré dans la plupart des pays sauf au Japon où il s’arrêtera définitivement en 2026.
Philippe Kerignard en charge de l’innovation chez Bouygues Telecom va raconter cette époque en France dans le podcast.
Entreprises, startup de l’écosystème
Avant de revenir sur quelques dates de l’évolution de l’internet mobile, on ne peut pas ne pas mentionner une boite US qui a été l’acteur déterminant dans la création du WAP dans le monde. Openwave qui a était un membre fondateur du Forum WAP a participé à la conception du protocole WAP d’accès à Internet pour les mobiles et à de nombreux brevets autour de la mobilité.
Elle pèsera 2,8 milliards de dollars de capitalisation boursière deux ans seulement après son introduction au Nasdaq dans les années 2000. Elle a été créée par un serial entrepreneur français, Alain Rossmann que nous avons écouté juste au début de ce podcast.
Le cap est donc créé et les choses vont s’accélérer partout dans le monde.
En 2000, vingt millions de Français sont équipés d’un téléphone mobile cela représente un taux de pénétration de plus de 30 %. De nombreuses startup ont été créées pour accompagner la croissance de cet internet mobile comme Freever, Waptoo, Wokup, K-Mobile et bien d’autres. Nous sommes dans la création des premières startups mobiles qui vont être pour beaucoup rachetées très vite.
Comme Freever par exemple, qui a été un acteur important du WAP, revendu en 2005 à la société italienne Buongiorno, qui concevait des services mobiles, pour 18,5 millions d’euros.
Patrice Slupowski fondateur de Waptoo, l’une des toutes premières agences mobiles raconte cette période dans le podcast.
Quelques dates
En 2000, Nokia lance son premier téléphone (Nokia 9110) accessible au web, un service proposé par Itineris et SFR en partenariat avec Infonie. Il s’agit du premier abonnement internet pour téléphone mobile. (Infonie est l’un des tous premiers fournisseurs d’accès à Internet français créé en octobre 1995)
En 2005, la division mobile du club de foot Manchester United lance une nouvelle campagne afin de vendre des produits dérivés à ses supporters du monde entier estimés à 75 millions. Ces derniers peuvent ainsi visiter manutd.com via Internet ou consulter le site WAP wap.mumobile.co.uk sur leur téléphone mobile et ainsi s’abonner aux alertes SMS ou pré-commander un nouveau maillot.
La même année Bouygues Telecom dénombre 300 sites iMode officiels classés dans 19 catégories. L’ARPU (revenu moyen par abonnée) mensuel s’élève à 10 €, soit 10 fois plus que pour le WAP. L’opérateur compte 1,265 million d’utilisateurs de son service multimédia i-Mode, et donc autant d’utilisateurs potentiels de MSN sur mobile.
Après l’email, MSN Messenger, Yahoo Messenger, et eBay, le portail iMode de Bouygues Telecom se peint à nouveau aux couleurs des grandes marques de l’Internet en introduisant la plus innovante d’entre elles, Google.
En 2006, un nouveau navigateur voit le jour pour le mobile, c’est Opera Mini qui fonctionne sur presque tous les mobiles. La première génération de browsers n’était pas capable de se connecter à des serveurs web classiques. Pour faire court le WAP n’arrive qu’a lire Format WML qui est le format spécifique du WAP, dérivé du HTML
Après des tests réussis dans le Nord de l’Europe et en Allemagne ou plus de 1 million de personnes l’ont téléchargé gratuitement soit par WAP ou par SMS. Le navigateur Opera Mini a l’avantage de compresser les pages jusqu’à 80% ce qui permet d’avoir une accélération dans l’accès internet sur son mobile, mais aussi de faire des économies de consommation de data.
En 2007, 10% des utilisateurs de mobile se connectent à internet depuis leur téléphone en France
En 2009, l’usage de l’Internet nomade est loin d’être grand public — seul un Français sur six utiliserait son mobile au-delà des appels et des SMS, et moins de 2% ont une clé 3G pour connecter leur PC en mobilité
En 2011, George Mao, Directeur d’études de Google donne un aperçu des usages, notamment sur la superposition des écrans.
En 2013, lors du Mobile World Congress Franck Bouétard, PDG Ericssson France lors du Mobile World Congress de 2013 sur les pays les plus en avance sur leur réseau mobile !
En 2014, l’internet mobile a changé la vie des personnes partout dans le monde, par exemple au Nigeria, un pays très connecté, le gouvernement a communiqué vite et bien pour lutter contre Ebola en diffusant des messages de prévention du type se laver les mains, consulter au moindre doute, etc… Les applications pour smartphones ont beaucoup contribué à diffuser les mesures de prévention sur le virus Ebola
En 2017, une étude révèle que la consommation d’Internet mobile a augmenté à un taux moyen de 44% par an entre 2010 et 2016, grâce à la diffusion sur les smartphones, à l’amélioration de la technologie et à une plus grande disponibilité du contenu adapté pour mobile.
En 2019, les gens du monde entier passeront en moyenne 800 heures sur Internet mobile cette année, ce qui équivaut à 33 jours sans sommeil ni pause, selon Zenith Media.
Le podcast 135 Grammes est disponible sur les plateformes :
- Apple, iTunes : https://podcasts.apple.com/fr/podcast/135-grammes/id1478886858
- Deezer : https://www.deezer.com/fr/show/496572
- Spotify : https://open.spotify.com/show/2udvUp2tm8uko6I21aLsPJ
- SoundCloud : https://soundcloud.com/135grammes