Publié le 27 août 2018, modifié le 11 novembre 2021.
Par La Rédaction

La Blockchain au secours des opérateurs mobiles ou pas !

Publié le 27 août 2018, modifié le 11 novembre 2021.
Par La Rédaction

Alors que les opérateurs continuent de se débattre avec des revenus et une rentabilité en baisse, la blockchain est considérée comme la prochaine opportunité de revenus.

[Le mathématicien Jean-Paul Delahaye, compare cette technologie à « un très grand cahier, que tout le monde peut lire librement et gratuitement, sur lequel tout le monde peut écrire, mais qui est impossible à effacer et indestructible.»]

Les opérateurs à l’échelle mondiale se préparent à tirer parti d’une variété de capacités de la blockchain. Plusieurs d’entre eux sont en avance dans la mise à l’essai de la blockchain pour répondre à des opportunités immédiates comme par exemple Deutsche Telekom qui teste la technologie basée sur la blockchain pour bloquer les smartphones volés, projet piloté avec la plateforme SAP Cloud Blockchain.

Les principaux opérateurs tels que BT, Colt, Telefonica et Telstra sont déjà engagés dans des essais de grandes envergures visant à accélérer le processus de règlement de leurs services de gros. Verizon soutient financièrement Filament, le spécialiste de la blockchain, dans le but d’utiliser celle-ci pour faciliter l’utilisation et le paiement des services d’appareils connectés (IoT) tels que les livraisons et la surveillance basées sur des drones.

Les opérateurs télécoms doivent montrer qu’ils peuvent utiliser ces essais pour fournir rapidement de nouveaux services et fonctionnalités. Ils doivent embaucher et former des collaborateurs qui comprend la technologie et adapter leurs réseaux pour tirer parti des capacités du registre ledger. Les éléments de preuve indiquent que certains opérateurs seront prêts à utiliser des fonctionnalités compatibles avec la blockchain, telles que l’élimination généralisée des frais d’itinérance vers la fin 2018. À plus long terme, les conséquences pour le marché des télécommunications seront considérables.

La blockchain remplacera-t-elle la carte SIM ?

La carte SIM, l’un des produits de base des téléphones portables, est obsolète, les solutions numériques offrant des améliorations significatives existent. Avec l’aide de nouveaux concepts tels que la blockchain, les smartphones de demain peuvent sembler familiers, mais leur technologie constituera un bond en avant énorme et attendu depuis longtemps. Le ledger distribué de la Blockchain est un système puissant pour organiser démocratiquement les nœuds ou les utilisateurs de son réseau, tout en les récompensant pour avoir prêté de l’énergie de traitement et d’autres ressources.

La plupart des smartphones utilisent encore le SIM (Subscriber Identity Module), une carte mémoire physique développée en 1991. Elle contient les informations d’identité et de réseau cellulaire de chaque utilisateur, y compris leur numéro de téléphone, nom, fournisseur de services et autres informations. Les cartes SIM constituent un moyen relativement simple de mettre à niveau un téléphone, car il suffit de retirer la carte et de la brancher sur un nouvel appareil. Par contre changer de fournisseur de services n’est pas aussi facile et exige souvent que les clients se rendent dans un magasin physique pour une nouvelle carte SIM.

Alors que d’autres outils de stockage basés sur le matériel (console) ont été mis à niveau vers la technologie numérique, comme les jeux vidéo qui sont passés des cartouches aux téléchargements numériques, la technologie SIM reste essentiellement la même qu’au moment de sa création. La technologie eSIM, déployée pour la première fois par Google, remet en cause sa position dominante.

L’eSIM est essentiellement un logiciel (mais pas que, voir l’image ci-dessous) qui contient les mêmes informations qu’une carte SIM classique, mais avec un module numérique au lieu d’une puce physique. Apple le déploie déjà dans ses produits Apple Watch et iPad, qui vantent avant tout la minceur et n’ont pas les moyens d’intégrer une mini Sim. Bien que cette initiative visait principalement à éliminer les fournisseurs de services cellulaires, Apple et Google ont d’abord montré l’efficacité du modèle eSIM en vendant leurs appareils sans fournisseur de services pré-chargé. Les clients peuvent simplement (dans certains pays) choisir parmi un nombre illimité de fournisseurs et de paquets de données une fois connectés au Wi-Fi.

Le carré rouge > eSim de l’Apple Watch

KeepGo a reconnu cette opportunité

Bientôt, les appareils dotés d’eSIM pourront se connecter au marché distribué de KeepGo, où les utilisateurs pourront bénéficier d’un plus grand choix de plans de données avec une plus grande transparence. Au lieu d’acheter le droit de surfer depuis un tiers, les utilisateurs pourront choisir leur fournisseur dans un réseau décentralisé. Le changement sera que les autres utilisateurs sont aussi les fournisseurs et partagent leurs données avec d’autres via l’échange décentralisé de mégaoctets de KeepGo.

eSim (e pour embarqué)

Autres sujet, le commerce de données mobiles entre les fabricants d’appareils (acheteurs) et les fournisseurs de données mobiles (vendeurs) : Les fabricants d’appareils éprouvent des difficultés à trouver des solutions de connectivité adaptées, engagent des intermédiaires et tombent sur des contrats complexes, des prix contraignants, des procédures de paiement difficiles, etc. Un ledger public de blockchain peut aider à créer des modules d’identité d’abonné (SIM) inviolables. Cela ouvre une nouvelle façon d’automatiser les processus de connectivité opérateur-fabricant sans mettre en place une infrastructure d’approvisionnement centralisée. Les fabricants d’appareils peuvent connecter instantanément leurs produits à n’importe quel fournisseur de données mobiles, partout dans le monde et sans intermédiaires.

De même, les services basés sur la blockchain ont commencé à apparaître comme les premiers sur le marché émergent. Dent Wireless, par exemple, propose un service qui permet aux utilisateurs d’acheter des données mobiles directement sur leur téléphone mobile, ainsi que d’envoyer des données. QLink, un autre pionnier des télécommunications via la blockchain, développe son infrastructure pour fournir des outils tels que le partage Wi-Fi et des données mobiles, afin que tout individu, entreprise ou organisation exploitent l’infrastructure et les ressources de son réseau mobile pour devenir instantanément un fournisseur de services ou un opérateur de réseau. En 2017, Tencent et China Unicom, explore les eSIM pour son nouveau cadre TUSI, l’infrastructure de sécurité avec des nouvelles normes d’authentification de l’identité pour l’industrie de l’Internet des objets. L’enjeu : L’IoT connecte les machines en transférant une multitude d’informations qui risquent d’être interceptées et exploitées par des pirates informatiques. Les violations de données sont un problème majeur en Chine !

Les systèmes eSIM et la blockchain sont des technologies de rupture, mais ils font face à une forte résistance de la part des acteurs du secteur. Malgré cela, ils trouvent leur chemin dans le monde grâce à des innovateurs soucieux des consommateurs et à des entreprises qui apprécient de changer avec le temps.

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