Questions a Maxime Faure, Directeur Marketing chez Insiteo
Il propose des services géolocalisés indoor, basés sur une plateforme technique qui remplace le GPS qui, rappelons-le, ne passe à l’intérieur des bâtiments. Ses services sont basés sur de la cartographie dynamique 2D ou 3D, la géolocalisation ou le geofencing, c’est-à-dire la capacité à pousser un contenu en fonction de la position de l’utilisateur. Cette Startup travaille avec la grande distribution, les centres commerciaux et les salons.
Quels sont les secteurs les plus actifs en matière de géolocalisation indoor ?
La grande distribution est le secteur pour lequel la géolocalisation indoor revêt le plus d’intérêts.Alors que l’expérience client en point de vente revient au centre des considérations, la géolocalisation indoor permet de proposer des services utiles aux consommateurs comme la recherche de produit et des outils efficaces pour les enseignes comme le geofencing indoor.
Les centres commerciaux se font également de plus en plus actifs sur le sujet. Le métier des grandes foncières est en pleine mutation et elles consacrent de plus en plus de moyens à la création de marques-enseignes fortes, dotées de plateformes digitales qui assurent un accompagnement continu du consommateur entre site web, réseaux sociaux et le centre commercial disposant de sa propre application mobile. Difficile dans ce contexte de ne pas voir arriver des dispositifs intégrés couplant Fid, CRM et géolocalisation indoor.
On parle beaucoup de iBeacon. Quel est l’apport de cette technologie lancée par Apple ?
Pour commencer, iBeacon n’est pas vraiment une innovation technologique contrairement à ce qu’on peut lire un peu partout. La véritable innovation chez Apple date de 2011 avec l’adoption du Bluetooth Low Energy (BLE) dans les iPhone 4S. Bien avant donc la sortie d’iBeacon dans iOS7. iBeacon n’est en fait que l’outil dans le SDK Apple qui permet aujourd’hui à chaque développeur iOS de faire interagir son application avec une borne BLE.
Par contre, le fait est qu’Apple rende aussi accessible cette technologie crée une grande émulation sur le marché. Et à l’heure où les enseignes se focalisent sur la digitalisation du point de vente, cela remet la géolocalisation indoor au centre des réflexions. C’est donc une bonne chose.
Et cela veut aussi dire que la géolocalisation indoor n’est plus réservée à quelques acteurs tels qu’Insiteo mais devient accessible à tous ?
Pas exactement. Si iBeacon est bien accessible au plus grand nombre, cela reste une version simplifiée de la géolocalisation indoor. On parle d’ailleurs plutôt de « détection de proximité ». iBeacon permet de détecter la présence d’une borne à proximité de l’iPhone et d’obtenir une estimation de distance. Au final, on sait que l’utilisateur se trouve dans un rayon proche de la borne mais pas beaucoup plus. A l’inverse, un dispositif de géolocalisation indoor va permettre de déterminer la position exacte de l’utilisateur dans le lieu en question. Cela exige une expertise technique qui nécessite plusieurs années de R&D et reste donc accessible à un nombre très limité d’acteurs. Mais il s’agit là de deux approches complémentaires et non pas opposées.
Chez Insiteo, comment voyez-vous évoluer le marché dans les mois à venir ?
Le marché de la géolocalisation indoor est en pleine ébullition. L’année 2013 s’est terminée sur un nombre important de projets et 2014 devrait être une année décisive. Le premier semestre va inévitablement voir éclore une multitude d’initiatives où la barrière entre succès et échec sera mince.
Les dispositifs qui connaitront le succès sont ceux qui mettront la priorité sur la valeur perçue par le client et qui se auront pour objectif d’améliorer son expérience ‘in-store’. Cette amélioration pourra se traduire par une multitude de services (recherche de produit, push, guidage, plans 3D, etc.) mais ne pourra se faire qu’en envisageant la géolocalisation indoor comme un outil qui vient compléter et renforcer les dispositifs tels que le CRM ou les programmes de fid dans un contexte de parcours client omnicanal. C’est cette approche qui permettra de faire la différence entre spam et conseil pertinent sur le point de vente, entre applications gadget et services à valeur ajoutée.