Un vent de changement souffle sur l’iPhone en europe
Apple introduit avec iOS 17.4 des changements significatifs pour les utilisateurs de l'iPhone en Europe. Ils pourront désormais choisir leur navigateur par défaut dès le lancement de Safari, et bénéficier de moteurs web tiers. Ces évolutions, répondant à l'Acte des Marchés Numériques de l'UE, marquent une nouvelle ère pour la navigation internet sur iPhone.
Au Royaume-Uni, 97 % de toute la navigation Web mobile en 2021 s’est produite sur les navigateurs Apple ou Google, toute restriction sur ces moteurs peut donc avoir un impact majeur sur l’expérience des utilisateurs. C’est ce qu’a révélé un organisme britannique de surveillance de la concurrence, ce qui a déclenché une enquête sur la domination d’Apple et de Google dans les navigateurs mobiles après avoir obtenu un soutien substantiel des acteurs de l’industrie lors d’un processus de consultation qui a débuté en juin.
Maintenant en Europe vous pouvez imaginer un monde où, dès le premier lancement de Safari sur votre iPhone, une question existentielle vous est posée : « Quel navigateur souhaitez-vous utiliser par défaut ? » Eh bien, avec l’arrivée d’iOS 17.4, ce monde devient réalité pour les citoyens de l’Union européenne. Il faut tout de même rappeler que depuis 2020 dans tous les marchés le téléchargement de navigateur était possible sur l’iPhone. La vraie nouveauté, c’est la sollicitation pour choisir un navigateur par défaut lors du premier lancement de Safari dans iOS 17.4.
On y trouve des navigateurs bien connus comme :
- Microsoft Edge
- Brave
- Firefox
- Google Chrome
- Opera
- DuckDuckGo
Safari ouvre ses portes
Et si je vous disais qu’Apple, dans un élan de générosité inattendu, autorise désormais des moteurs web autres que le WebKit pour Safari sur iPhone ? Eh oui, dans cette mise à jour, les développeurs pourront s’adonner à leurs moteurs de prédilection, changeant la donne pour des navigateurs comme Chrome, qui était jusqu’à présent limité à WebKit sur iOS. Il est important de noter que ces changements d’Apple sont exclusifs aux utilisateurs de l’Union européenne. Nos amis aux États-Unis et ailleurs dans le monde devront se contenter du statu quo. Mais pourquoi cet élan de générosité soudain ? Tout cela n’est pas dû à un coup de tête, mais à une conformité avec le Digital Markets Act qui entre en vigueur en mars en Europe. Depuis mars 2020 c’est possible sur Android depuis une décision antitrust de l’Union européenne, mais avec des enchères pour choisir les navigateurs. À l’heure actuelle, Apple exige que tous les navigateurs sur iOS utilisent le moteur WebKit, y compris les options populaires comme Chrome et Firefox. Essentiellement pour des raisons de sécurité qui peuvent affecter négativement l’expérience utilisateur, y compris les impacts sur les performances du système et la durée de vie de la batterie.
Analyse
Cette mise à jour d’iOS est un grand pas pour Apple, et une petite révolution pour les utilisateurs européens de l’iPhone. Elle révèle une volonté d’ouverture et d’adaptation aux exigences réglementaires, tout en offrant aux utilisateurs une plus grande liberté de choix. C’est un tournant intéressant, qui pourrait, espérons-le, inspirer des changements similaires dans d’autres régions du monde. Ces changements orientés vers l’utilisateur s’ajoutent à une foule de changements auxquels les développeurs seront confrontés à l’avenir. Pour les utilisateurs, les modifications devraient avoir lieu lorsque iOS 17.4 sera rendu public en mars.
Il me semble que Steve Jobs avait une vision tripartite pour l’iPhone, le considérant comme une combinaison de trois produits (musique, téléphone, web) dont l’un était axé sur la navigation Internet. Par la suite, les applications sont devenues une alternative tant pour les consommateurs que pour les créateurs de contenu, et l’introduction de l’App Store a engendré une nouvelle industrie florissante. De leur côté, les équipes de Google travaillant sur Android visaient également à promouvoir l’utilisation d’Internet pour générer des revenus. Cependant, les consommateurs ont préféré opter massivement pour les applications (257 milliards de téléchargements en 2023). Comme la mode est un cycle perpétuel, nous pourrions être à l’aube d’un retour en grâce des navigateurs web. Les deux usages sont importants, pour ma part j’utilise autant les navigateurs que les apps – « A lot of times, people don’t know what they want until you show it to them.” SteveJobs