Publié le 15 mars 2023, modifié le 15 mars 2023.
Par La Rédaction
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L’accessibilité numérique, un enjeu important sur mobile

Publié le 15 mars 2023, modifié le 15 mars 2023.
Par La Rédaction
Création : @servicesmobiles

Création : @servicesmobiles

De nos jours, toutes les activités quotidiennes – qu'elles concernent le travail, les relations sociales et familiales, l'éducation, l'information, les loisirs, ou encore l'accès aux services publics – peuvent, et parfois doivent, être réalisées avec des outils numériques. Or, il est essentiel de ne laisser personne de côté.

“Toute démarche de conception d’une interface humain-machine doit placer les utilisateurs au centre du projet. Or, bien trop souvent, toute l’étendue du spectre des capacités humaines n’est pas prise en considération et renforce ainsi une invisibilisation qui est déjà bien ancrée dans le monde réel, et contre laquelle nous luttons chaque jour par l’innovation digitale précisément. En effet, les besoins multiples, propres à chaque handicap, incitent à réfléchir en profondeur sur les propositions faites en termes d’interfaces et de contenus, ce pour que chacun et chacune ait la possibilité d’exercer ses droits”, Olivier Nourry, cofondateur de Be Player One

Pour info, à ce jour, il n’existe aucun label reconnu pour l’accessibilité numérique. Selon une étude menée par Nucleus Research en 2019, plus de 70 % des sites Web/Mobile sont inaccessibles. Aujourd’hui, seule la réalisation d’un audit permet d’évaluer le niveau de conformité d’un site ou d’une application mobile, que l’on peut retrouver dans la déclaration d’accessibilité.

Ce jeudi 21 mars, c’est la journée mondiale de la trisomie 21, cela concerne environ 50 000 personnes en France, et plus de 5 millions dans le monde. Elle désigne le fait d’avoir 3 chromosomes (au lieu de 2) sur la 21ᵉ paire. Cela entraîne différents troubles, désignés par le Syndrome de Down, du nom du médecin qui l’a décrit le premier en 1866. Des troubles qui peuvent notamment entraîner un certain nombre de besoins à prendre en compte pour offrir aux personnes porteuses de cet arrangement chromosomique une véritable accessibilité numérique. Le syndrome de Down est généralement caractérisé par un handicap intellectuel (dans 99 % des cas) dont le degré varie selon la personne, de léger à sévère. Il inclut souvent d’autres déficiences, sensorielles et physiologiques, et des traits physiques caractéristiques. Ainsi, les personnes concernées ont fréquemment (dans 60 à 70 % des cas) des troubles de l’audition et de la vision, ce qui peut aggraver leurs difficultés d’apprentissage et d’acquisition du langage. Par ailleurs, les difficultés d’élocution et d’expression orale sont présentes chez la plupart d’entre elles, tant pour des raisons physiologiques (forme des organes de la bouche, du nez) que neurologiques, et du fait d’un retard de développement généralement constaté.

Access First, acteur majeur sur le marché de l’accessibilité numérique et marque du groupe Be Player One, se propose de revenir sur les différentes solutions possibles pour rendre les interfaces et contenus numériques accessibles aux personnes ayant un syndrome de Down.

Guider les créateurs de contenus

Les difficultés pour les personnes présentant le syndrome de Down, même si elles varient d’une personne à l’autre, sont multiples, et vont affecter tant la perception (visuelle, auditive) que les processus intellectuels, dont la lecture. Si on constate généralement une compréhension orale suffisante, l’expression orale, et donc l’utilisation des assistants vocaux, peut s’avérer difficile. La clé sera donc de proposer plusieurs modalités d’accès à l’information : par exemple sous forme illustrée, sous forme vocale, sous forme de vidéo, et sous forme textuelle, éventuellement simplifiée. À cet effet, la méthode FALC (Facile À Lire et à Comprendre), a été conçue spécifiquement pour les personnes avec un handicap intellectuel, et pourra guider les créateurs de contenus dans la rédaction des textes.

  • Des interfaces claires, dont les fonctionnalités sont facilement compréhensibles, sans surcharge cognitive inutile, seront également favorables.
  • Pour les contrôles, selon les personnes, le clavier, la souris ou la saisie vocale pourront poser un problème. Il faudra donc prévoir différentes possibilités, comme l’utilisation d’une interface tactile, ou à base d’icônes cliquables, complémentée par des raccourcis clavier clairs et simples.
  • Les erreurs étant fréquentes, il faudra intégrer des mécanismes de plus grande tolérance, des explications contextuelles, des mécanismes de réassurance, et la possibilité de recommencer.
  • Les temps accordés pour comprendre et effectuer une tâche devront aussi tenir compte des différences de capacités entre les personnes.
  • Les études indiquent que le choix des couleurs a une incidence sur la compréhension de l’écrit : le noir sur fond blanc brouille la perception des textes. On lui préférera donc un gris foncé par exemple.

Sur mobile

L’accessibilité mobile devrait être une priorité tout au long du processus de développement de l’application

L’une des idées fausses les plus courantes sur l’accessibilité mobile est que l’objectif est de créer du contenu pour les personnes malvoyantes ou malentendantes. Il est vrai que l’hébergement des personnes qui utilisent des lecteurs d’écran et d’autres technologies d’assistance peut améliorer les fonctionnalités de votre application. Cependant, vous devrez tenir compte de l’éventail complet des utilisateurs lors de la création de contenu mobile. Selon l’Organisation mondiale de la santé, environ 15 % de la population mondiale vit avec une forme de handicap. Les incapacités peuvent affecter le comportement des utilisateurs de milliers de façons — et les conditions n’affectent pas nécessairement la vision ou l’audition. Considérez comment les choix de conception de votre application pourraient affecter votre public :

  • Une application avec contraste de couleur, les problèmes peuvent être difficiles à voir dans des environnements très éclairés. Les problèmes de contraste des couleurs peuvent également affecter les personnes présentant des déficiences de vision des couleurs (cécité des couleurs) et d’autres conditions liées à la vision.
  • Si une application ne comporte pas d’éléments de navigation cohérents, les utilisateurs peuvent devenir confus lorsqu’ils interagissent avec elle.
  • Les personnes avec de petits écrans d’appareils mobiles peuvent ne pas pouvoir déclencher de petits boutons ou former des champs. Les utilisateurs ayant des conditions liées à la mobilité peuvent également rencontrer des obstacles lorsque les éléments nécessitent des contrôles précis.
  • Certains utilisateurs amplifient le contenu lors de l’utilisation d’applications mobiles. Si une application désactive l’évolutivité pincement-zoom, les utilisateurs peuvent ne pas avoir accès à un contenu important.
  • Certains utilisateurs peuvent utiliser des fonctions d’application avec des outils voix-texte. Si l’application n’est pas optimisée pour l’accessibilité, ces utilisateurs peuvent se sentir ignorés ou frustrés.

Quelques questions à considérer lors d’un développement mobile :

Ces questions ci-dessous devraient vous aider à développer un état d’esprit d’accessibilité. Cependant, pour les meilleurs résultats possibles, vous devrez traiter l’accessibilité comme une priorité tout au long de votre projet.

  • Les utilisateurs peuvent-ils interagir avec mon contenu sur un écran particulièrement petit ?
  • Mon contenu mobile fonctionnera-t-il de manière prévisible si les gens augmentent la taille du texte ou utilisent des loupes d’écran ?
  • Mon contenu fonctionne-t-il dans différents rapports d’aspect (par exemple, les orientations de paysage et de portrait ?)
  • Mon contenu mobile est-il accessible aux rapports de contraste des couleurs ?
  • Les éléments de navigation du contenu fonctionnent-ils de manière prévisible ?
  • Les utilisateurs peuvent-ils obtenir de l’aide s’ils rencontrent une barrière d’accessibilité ?
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