Publié le 17 octobre 2019, modifié le 4 octobre 2021.
Par La Rédaction

La personnalisation du mobile, sonneries et compagnies – S01E02

Publié le 17 octobre 2019, modifié le 4 octobre 2021.
Par La Rédaction

Voici le 2eme épisode de la Saison 1 du Podcast 135 Grammes ! C'est une histoire qui revient sur la personnalisation du mobile puis du smartphone.

Mais au faite depuis quand pouvons nous personnaliser nos mobiles ? et pourquoi faire ? Comment l’écosystème à l’époque à compris le potentiel de cet usage ? Qu’en est-il aujourd’hui ?

Les témoignages de plusieurs entrepreneurs de talent qui ont participé à cette époque du démarrage de l’écosystème de la personnalisation du mobile,  Guillaume Maigre, Nicolas d’Hueppe, Jonathan Symons. Nous avons utilisé les archives vidéos de servicesmobiles qui sont nombreuses à cette époque ! Jonathan, je l’ai rencontré alors que Shazam était une jeune startup hébergé sur le stand Nokia du 3GSM (Mobile World Congress) Guillaume et Nicolas tout deux on été, les toutes premières entreprises sur le sujet des sonneries, logos… en France qui avec beaucoup de professionnalisme ont participé à la croissance d’un secteur entier de l’industrie du mobile qui a débouché sur le streaming musical.

Les années 90

Les premiers mobiles ne fonctionnaient que pour les communications vocales, avec un faible débit d’à peine 10 kbits/s. Au milieu des années 1990, on a augmenté le débit pour rendre les mobiles compatibles avec la transmission de données non vocale. On invente alors le GPRS, on le qualifie souvent de 2,5G avec un débit à l’époque de 100 kbit/s dans le meilleur des cas. Pour vous donner une idée le débit internet sur téléphones portables a donc été multiplié par 1500 entre le GPRS et la 4G, en l’espace de 12 ans.

Le GPRS allait donc permettre de télécharger des données, tout va maintenant changer et s’accélérer .. Nous passons d’un téléphone mobile pour la voix à un futur smartphone multimédia. La personnalisation des téléphones portable va donc démarrer ! les sonnerie, les logo et divers contenu vont débarquer sur les écrans du moment, comme le Nokia 3310 – – Sortie en 2000 – – avec un écran de 84×48 pixels, 5 lignes en monochrome , aujourd’hui votre iPhone 11 c’est une résolution de presque 700 fois supérieur

Les téléphones mobiles vont donc permettre de personnaliser bon nombre de contenu dont les sonneries, ce qui va entrainé la création d’un marché très lucratif.

Mais au faite pourquoi personnaliser son mobile ? Pour répondre, arrêtons nous sur une histoire…

En 2003 va naitre Crazy frog, un morceau de musique avec une mascotte qui est une grenouille, qui va faire un carton dans les hits parade du monde entier. Une société allemande Jamba, spécialisée dans les services de personnalisation de téléphonie mobile, y voit un bon filon. Elle rachète les droits aux créateurs pour reprendre le personnage et la musique à leur compte. Et c’est le jackpot.

La sonnerie a généré des ventes mondiales de plus de 400 millions $ au cours de sa vie. L’engouement a été tel que divers produits dérivés ont vu le jour, dont des jeux vidéo.

Personnalisation

Les sonneries, sont personnelles et leur achat est motivées souvent par les hits musicaux comme nous venons de le voir. Il existait des acheteurs de sonneries qui changeaient leur musique une fois par semaine ! en 2005, les sonneries représentent le troisième marché de l’industrie mobile derrière les services voix et les SMS selon le Yankee Group. D’ailleurs la même année avec 200 millions d’euros le marché des sonneries a supplanté le marché du disque du single en France

Le potentiel des sonneries a été un énorme business, pour les entreprises de contenu et les opérateurs.Il y a alors une déclinaison des services entre les sonneries, les sonneries vidéos, les logos, les fonds d’écrans, mais aussi les ringbacktones – Vous savez celle qui permettent de personnaliser la sonnerie d’attente, que les personnes qui appellent entendent…

Tout le monde si retrouvent, les grandes maison de disque, les fournisseurs de contenu, les opérateur mobiles. Ces derniers y voient un marché de masse, et augmentent la place pour le téléchargement de contenu mobile sur leurs portails.

Ring Back Tones

En 2002, RealNetworks pionnier méconnu du streaming musical, concurrent direct de iTunes, et star de la bulle Internet des années 90 a lancé le premier service RBT (Ringback tones) au monde avec SK Telekom en Corée du Sud. Elle continu a fournir des services RBT à 19 opérateurs de téléphonie mobile dans 12 pays sur 5 continents à travers notamment des applications mobiles.

Un business sous estimées dans nos contrées – startup au travail !

Les acteurs

Arrêtons-nous sur plusieurs entreprises, Mobivillage, Musiwave, Cellfish qui ont marqué leur époque ! Elles avaient toutes des plateformes

– Mobivillage est une startup crée en 2000 qui distribue tout type de contenu multimedia pour la personnalisation du mobile, leurs clients les opérateurs mobiles, les éditeurs de services mobiles et les marques.
– Musiwave, une start-up créé en 2000, précurseur dans le développement des services musicaux qui avait pour clients les opérateurs mobile, en 2006 elle en accompagner plus de 23 dans le monde pour leur offre musique. Par exemple, la plateforme de musiwave permettait la gestion de plus de 500 000 titres pour l’opérateur anglais T-mobile mais aussi toute l’offre musical du français France telecom qui n’était pas encore Orange. L’offre musicale de SFR est aussi orchestré par la startup. Musiwave qui employer 200 personnes à été vendu en 2005 pour plus de 100 millions de dollars à Openwave, qui a joué un rôle important dans l’introduction de l’Internet mobile.
– Cellfish, créé en 2004, accompagner les opérateurs, les médias et les annonceurs dans l’univers spécifique du marketing mobile, en leur permettant d’éditer, d’exploiter et de monétiser leurs services comme les sonneries. En 2007 elle revendique 4 millions de clients en France ayant acheté au moins un logos, sonneries, vidéos, jeux, ), et 14 M. répartis dans le monde.

Bien sur de nombreuses autres entreprises ont pris pied sur ce marché, mais une mutation du marché va s’amorcer

Trois tendances vont nuire à la rentabilité des agrégateurs de sonneries

– Il y a en plus plus de téléphones mobiles qui ont la possibilité de créer ou d’enregistrer ses propres chansons
– Les maisons de disques mettent en avant des sonneries qui sont des extraits d’enregistrements originaux
– Les magasins de musique comme iTunes ont commencé à vendre des sonneries avec leurs singles à 0,99 cents. Alors que que le cout moyen dune sonnerie était de 3$

Quelques dates

Les opérateurs mobiles japonais en cette année 2005 sont les leaders sur le marché du contenu pour la téléphonie mobile en général car ils ont privilégié une approche centrée sur les usages et le business model plutôt que sur la technologie. L’opérateur KDDI lance le premier service permettant aux abonnés d’acheter et de télécharger de la musique sur leur terminal avec un contrôle précis des droits au téléchargement.

En Asie, la vente de musique pour mobile a dépassé les ventes physiques de musique dès 2008. En Corée du Sud, le téléchargement de musique sur Internet ou sur mobile dépasse déjà les ventes de CD. Au japon, 2 millions de sonneries polyphoniques ont été téléchargées en 2004 et en Chine, sur le seul premier trimestre 2005, l’opérateur China Mobile a enregistré 40 millions d’abonnements à son service de sonnerie « ring back » Source variety.com

La même année en France, c’est un peu plus de de 10 millions de personnes qui ont acheté un service multimédia dans le mois.

Tous les clients des opérateurs mobiles ont disposé d’un terminal avec au moins une fonction multimédia d’ici fin 2006 (premières offres multimédia lancées en 2003).Il convient de préciser qu’il y a dans un même temps un nombre limité de clients disposant d’un terminal que l’on pourrait nommer « full multimédia », c’est-à-dire permettant tous les usages : wap, streaming & download video, streaming & download music… le taux d’équipement « full multimédia » est lui d’environ 2% à la fin de l’année 2005.

Le taux d’usage de services multimédia commence à décoller sûrement : le taux d’usager multimédia mobile au sens de l’Arcep (nombre d’utilisateurs ayant utilisé (acheté) un service multimédia dans le mois) est de 23,7% (10 787 645 au 2nd trimestre 2005 sur un parc de clients de 45 394 866) et il a cru de 3% entre le 1er et le second trimestre 2005, soit 12% sur une base annuelle.Le taux de fidélisation n’est cependant encore qu’embryonnaire : seulement 20% des utilisateurs ayant téléchargés une sonnerie déclarent le faire à nouveau le mois suivant alors qu’il s’agit de loin du marché le plus important en volume et le plus dynamique (étude Novatris juin 2005)

En 2007, Les premiers pas de Shazam permettait de découvrir des musiques grâce à sa technologie de reconnaissance musicale et d’acheter des sonneries ! Shazam est l’une des marques de consommation mobile les plus dominantes au monde, avec 150 millions d’utilisateurs et plus d’un milliard de transactions en 2011. Shazam a été racheté par Apple en 2018 pour 340 millions d’euros !

L’année 2007 marque un changement dans la mesure où l’adoption de la musique sur mobile passe un cap. Beaucoup plus d’abonnés ont commencé à télécharger en souscrivant a du contenu musical sur les marchés développés comme l’Europe.

En cette année là, il faut dire que la publicité faite autour de l’iPhone a sans aucun doute contribué à la sensibilisation des consommateurs des services de musique sur mobile. On se rappelle la présentation de steve jobs, 3 produits révolutionnaires > un iPod, un téléphone, internet dans un iPhone !

Les Sonneries, qui représentaient 62% du marché de la musique mobile en 2007, ne représenteront qu’à peine 35% en 2012.

En 2012, Le Brussels Philharmonic lance sa propre série de sonneries de téléphone C’était le premier orchestre au monde à proposer en ligne ses propres enregistrements comme sonneries de téléphone. Vous pouviez les télécharge à partir d’ iTunes, chaque sonnerie coûtait 1,29€ elles ont été téléchargées 10 000 fois en trois jours à leur lancement. Des initiatives comme celle-ci, il y en a eu beaucoup depuis 2005

2019

Qu’en est-il aujourd’hui ? en 2019 Une chose est sur les sonneries ne font plus les gros titres. Votre téléphone est livré avec un ensemble de sons et sonneries par défaut qui, pour certains, conviennent assez bien, il faut le dire. Par exemple sur l’iPhone il y a plus de 25 sonneries. il existent de nombreuses applications y compris sur Android pour créer vos propres sonneries à l’aide de la musique que vous possédez déjà dans vos bibliothèque comme Deezer, iTunes, et Spotify.

Apple a même créé le Tone Store en 2011 qui permet de télécharger des sonneries à 1,29€

Il existe environ 150 à 200 millions d’abonnés aux tonalités d’appel dans le monde, et le secteur est évalué à environ 4 milliards de dollars et en croissance – Il y a des milliards d’appels téléphoniques sont passés en moyenne par jour dans ces appels, on passe en moyenne 10 secondes à écouter un son pas terrible.

Les sonneries téléphoniques et tonalités d’attente personnalisées représenteront encore la quasi-totalité des revenus musicaux digitaux d’ici à trois ans dans certains pays comme le Kenya ou le Nigeria. Les opérateurs mobiles sont toujours à la manoeuvre dans de nombreux pays y compris en Afrique et en Asie, bien souvent avec une application qui permet de télécharger les sonneries.

Leur force de distribution, leurs outils de paiement mobile, qui permettent de pallier le faible taux de bancarisation ainsi que leur capacité de recouvrement, fait qu’ils sont une pièce maitresse du décollage du streaming musical dans ses pays là. En un peu plus de 15 ans le paysage de la musique est méconnaissable, on parle d’expérience de diffusion, de prédiction, de filtrage collaboratif, de curation automatisée d’intelligence artificielle on parle même de streaming équitable…Les startups ont un boulevard devant elle avec des boutiques sur leur chemin comme Spotify, Apple, YouTube,

Les sonneries sont bien loin…. Mais le consommateur avec son smartphone est le fruit d’une bataille féroce !

Le podcast 135 Grammes est disponible sur les plateformes :

– Apple, Itunes : https://podcasts.apple.com/fr/podcast/135-grammes/id1478886858
– Deezer : https://www.deezer.com/fr/show/496572
– Spotify : https://open.spotify.com/show/2udvUp2tm8uko6I21aLsPJ
– SoundCloud : https://soundcloud.com/135grammes

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