Développé par un studio détenu à 100 % par l’agrégateur de news Beijing Yidian Wangju Technology, Jelly est sorti en janvier.
Au cours des dernières semaines, il y a eu un petit nouveau dans les médias sociaux chinois. Les utilisateurs ont publié des captures d’écran montrant des avatars 3D vêtus de tenues branchées, traînant dans des appartements virtuels. Les images ont été prises à partir d’une application métavers appelée Jelly (ou “Zheli” en chinois). Malgré les allégations de violation du droit d’auteur et de sécurité des données des utilisateurs, Jelly est un mouvement important pour les utilisateurs chinois de la génération Z, qui renoncent de plus en plus à l’expérience statique de WeChat pour un environnement plus interactif et animé.
Jelly a été lancé à la mi-janvier et a depuis pris d’assaut le cyberespace chinois. En février, il a dominé la catégorie des applications gratuites dans l’App Store d’Apple, c’est la première fois que WeChat a été évincé du classement le plus élevé en Chine depuis 2019. La popularité de Jelly dépend en grande partie de ses visuels 3D caricaturaux et têtes surdimensionnées, looks élégants et gestes mignons très Asiatique ! Il existe d’autres jeux similaires avec la personnalisation des personnages comme Zepeto, mais le côté 3D façonne le sens esthétique d’une génération dont la vie se déplace dans l’espace virtuel. L’app Jelly va encore plus loin pour la génération Z.
L’approche de l’app est très intéressante, car la monétisation consiste moins à acheter de nouveaux vêtements ou produits, mais plus sur la sculpture d’une présence virtuelle à partir de zéro. De plus, les fonctionnalités sociales de Jelly se déroulent dans des “appartements”, un espace généré par l’utilisateur où jusqu’à 50 personnes (plus précisément, leurs avatars) peuvent se mêler et communiquer via des chats textuels.
Il est important pour une génération qui a grandi en ligne d’avoir un espace qu’ils peuvent contrôler et partager, d’autant que les utilisateurs de Jelly peuvent voir les avatars des autres s’engager dans un assortiment d’activités. L’app cible les codes de la génération Z notamment dans le fait qu’elle donne aux individus un moyen d’exprimer leur individualité et qui reflètent leur désir de liberté d’expression. Les Gen Z sont radicalement inclusifs. Ils ne font pas la distinction entre les amis qu’ils rencontrent en ligne et les amis dans le monde physique. Ils circulent continuellement entre les communautés qui promeuvent leurs causes en exploitant le haut niveau de mobilisation de la technologie. Les membres de la génération Z apprécient les communautés en ligne, car elles permettent à des personnes de situations économiques différentes de se connecter et de se mobiliser autour de causes et d’intérêts.
Dirigés par la génération Z et la génération Y, les consommateurs de toutes les générations sont non seulement avides de produits plus personnalisés, mais également prêts à payer un supplément pour des produits qui mettent en valeur leur individualité.
Le changement est clairement observable. Actuellement, les utilisateurs de la génération Z partagent moins de publications et de contenu sur WeChat que les personnes dans la vingtaine ou plus. Selon Jiguang, seuls 15 % des utilisateurs nés après 2000 publient quotidiennement du contenu sur WeChat. Avec une démographie plus âgée, le taux de partage augmente considérablement : pour les personnes nées dans les années 1960, 57 % mettent à jour leurs moments WeChat tous les jours. Cela signifie que WeChat est considéré par les jeunes utilisateurs comme une application utilitaire, plutôt que comme une application qui correspond à leur vie.
WeChat compte plus de 1,2 milliard d’utilisateurs actifs par mois, soit environ 85 % de la population du pays. En tant que super application, ses fonctions couvrent les paiements, les commandes de nourriture, les réservations de rendez-vous médicaux et bien plus encore. Mais l’élément social n’est tout simplement pas attrayant, message envoyé 🙂
Malheureusement, cette app a été débranchée par Apple, car des allégations de plagiat et de violation du droit d’auteur ont fait surface, des créateurs de mode et des blogueurs indépendants soulignant que les articles de garde-robe disponibles pour les avatars Jelly étaient identiques à leurs créations et étaient utilisés sans leur consentement. Autre point négatif, la gestion des données personnelles. Effectivement, de nombreux utilisateurs de Jelly ont remarqué une augmentation des appels et des messages indésirables après s’être inscrits pour utiliser l’application. L’accord d’utilisation de l’app Jelly indique qu’il conserve les données d’un utilisateur pendant 15 jours si un compte est désactivé, ce qui soulève des questions sur la confidentialité et la sécurité des données.