Relative méfiance à l’égard des effets des nouvelles technologies sur la santé humaine
La publication annuelle du Baromètre du Numérique sur le lien qu’entretiennent les Français avec le numérique montre les enjeux et précautions sanitaires face au développement du numérique.
Au global, dans le baromètre du numérique, les Français se montrent relativement inquiets face à la nocivité potentielle ou supposée des nouvelles technologies pour la santé humaine. Que ce soient les champs magnétiques générés par des appareils électriques domestiques, les antennes de téléphonie mobile, les téléphones mobiles eux-mêmes ou encore les réseaux Wi-Fi à l’intérieur des maisons, ces différents équipements sont jugés sûrs par une proportion assez faible, variant d’un quart (25 % exactement pour les champs magnétiques générés par les différents appareils domestiques) à 37 % (les réseaux Wi-Fi à l’intérieur des maisons) des répondants.
On peut avancer plusieurs explications à cette relative méfiance à l’égard des effets des nouvelles technologies sur la santé humaine. Parmi les facteurs conjoncturels, la crise sanitaire liée au coronavirus impacte fortement la perception des risques de santé et joue, plus largement, sur le sentiment de sécurité au quotidien. En septembre 2020, 72 % de nos concitoyens s’inquiètent des risques de maladie grave et 63 % du coronavirus, contre 52 % d’inquiétude vis-à-vis des risques de chômage ou encore 40 % face au risque d’accident de centrale nucléaire. Cette ambiance de menace qui plane sur la santé instille un sentiment diffus d’insécurité au quotidien. Ainsi, la proportion de personnes qui se sentent en sécurité dans leur vie quotidienne a reculé de 7 points entre avril et septembre 2020 et se trouve 10 points en dessous du pic historique enregistré en 2010 : 81 % contre 88 % en avril 2020 et 91 % en 2010.
Mesures de précautions dans l’usage des téléphones mobiles
Face aux inquiétudes d’une grande partie de l’opinion, quelles actions individuelles les détenteurs d’un téléphone mobile mettent-ils concrètement en œuvre pour prévenir les effets d’exposition aux ondes radios émises par le dispositif mobile ? Les répondants ont été interrogés sur quatre comportements préventifs possibles. Force est de constater que ces quatre actions individuelles suscitent une adhésion dans des proportions pratiquement identiques. 33 % évitent de téléphoner lors de leurs déplacements à grande vitesse, 32 % limitent la durée des appels, 32 % évitent de téléphoner dans les zones mal couvertes par le réseau et 28 % éloignent leur téléphone mobile en utilisant par exemple un kit piéton ou une oreillette.
Au total, 49 % des possesseurs d’un téléphone mobile adoptent au moins une des quatre mesures de précaution testés pour limiter l’exposition aux ondes radios. En 2020, 22 % des détenteurs d’un téléphone mobile adoptent trois ou quatre des mesures de précaution citées, contre 17 % en 2014. (+ 5 points).