Le “Chips Act” (ou “Creating Helpful Incentives to Produce Semiconductors Act”) est aussi une législation américaine visant à renforcer la production de puces électroniques aux États-Unis. Les semi-conducteurs font partie intégrante de notre vie quotidienne et constituent l’épine dorsale de la sécurité nationale de nombreux pays. Alors que la Chine intensifie son agression autour de Taïwan qui produit actuellement plus de 90 % des puces avancées du monde il n’y a pas de temps à perdre pour stimuler la production nationale de puces
Pour l’Union européenne, cela peut représenter plusieurs défis. Tout d’abord, l’acte pourrait intensifier la concurrence internationale pour les ressources et les matières premières utilisées dans la fabrication de puces. De plus, cela pourrait entraîner une concentration accrue de la production de puces aux États-Unis, menaçant ainsi la diversification des chaînes d’approvisionnement mondiales. Le continent européen pourrait faire face à une pression accrue pour développer sa propre industrie de semi-conducteurs et garantir l’autonomie technologique et industrielle.
L’Union Européenne (UE) a finalement approuvé le Chips Act, une réglementation qui devrait libérer 43 milliards d’euros de financement et renforcer la position de la région sur le marché mondial des semi-conducteurs. Selon une déclaration du Conseil Européen, cette approbation finale était la dernière étape du long processus de décision. Le document final sera maintenant signé par son président et son homologue au Parlement Européen, qui a déjà donné son accord, avant d’entrer en vigueur peu de temps après. Sur les 43 milliards d’euros prévus pour être libérés par la législation et le programme associé, 3,3 milliards devraient provenir directement du budget de l’UE.
Il convient de noter dans ce contexte que les subventions mondiales pour la production de puces totalisent plus de 700 milliards de dollars.
L’acte a été initialement présenté par la Commission Européenne en février 2022 et vise à stimuler l’industrie des semi-conducteurs au sein de l’UE en créant les conditions pour une base industrielle locale. Cela comprend l’attraction d’investissements, la promotion de la recherche et ce que le Conseil Européen a décrit comme la préparation du continent pour “toute future crise des puces”.
Son but ultime est de doubler la part de marché mondiale des puces de la région, passant de 10 % à 20 % d’ici 2030, réduisant ainsi la dépendance aux importations. L’effort pour augmenter les installations de fabrication en Europe est survenu à la suite de perturbations de la chaîne d’approvisionnement des importations, notamment en provenance de Chine, pendant et après la pandémie de Covid-19 (coronavirus) et les tensions géopolitiques en cours sur l’approvisionnement en puces.