Une récente étude de Software Advice en septembre 2022 auprès d’un panel de 1 019 consommateurs français essaye de répondre à 2 questions : dans quelle mesure les consommateurs français sont-ils préoccupés par les problèmes de confidentialité et de sécurité des données concernant ces applications ? Comment ces inquiétudes affectent-elles leur utilisation des portefeuilles numériques ?
Afin de déterminer quelles sont les appréhensions des utilisateurs actifs de portefeuilles numériques en matière de confidentialité, le rapport leur a demandé s’ils sont préoccupés par la collecte des données relatives à leurs dépenses. 19 % d’entre eux se disent ainsi très inquiets à ce sujet, quand 50 % se déclarent assez inquiets. Pour 69 % des utilisateurs, il semblerait donc que l’utilisation d’un portefeuille numérique soit synonyme de craintes quant à la confidentialité de leurs informations de paiement. Ces préoccupations ont-elles pour autant un impact sur le choix de continuer à utiliser ou non des portefeuilles numériques pour ces 69 % de répondants ? Bien que 56 % de ce groupe de répondants indique que ce type d’inquiétudes n’a aucun impact sur leur utilisation quotidienne de portefeuille numérique (56 %), 38 % des personnes interrogées disent essayer de limiter leur utilisation des portefeuilles numériques en raison de ces mêmes inquiétudes.
Si l’on ne peut que spéculer sur ce que cela signifie au quotidien, nous pouvons tirer deux conclusions de ces résultats :
Les portefeuilles numériques se doivent de garantir la sécurité des paiements en ligne, en protégeant les informations bancaires et personnelles. Pour atteindre cet objectif, deux solutions technologiques sont mises en œuvre : la tokenisation et le cryptage.
D’une part, la tokenisation consiste à convertir des données importantes, comme les numéros d’une carte bancaire, en une série générée aléatoirement et composée de lettres et de chiffres appelée “jeton” ou “token” en anglais. Ce jeton est ensuite entreposé dans le portefeuille numérique à la place des données de la carte. Quand l’utilisateur réalise un achat, le jeton est envoyé à la boutique en ligne à la place des données réelles de la carte. Cela assure un niveau supérieur de sécurité et de protection des informations sensibles.
Quant au cryptage, il s’agit d’un élément de sécurité important pour les portefeuilles numériques. Dans ce cas, on fait appel à des algorithmes mathématiques complexes pour chiffrer les données et les rendre illisibles pour quiconque ne disposant pas des clés requises pour décrypter les données.
La confiance des consommateurs dans les fournisseurs de portefeuilles numériques est plutôt mitigée. 54 % pensent que les sociétés financières en font assez pour protéger les informations relatives aux paiements numériques. Cependant, 47 % ont répondu “Non” ou “Je l’ignore”, ce qui indique une certaine incertitude quant au niveau de protection offert. Il est toutefois intéressant de noter que les banques traditionnelles suscitent moins de confiance auprès de l’ensemble des consommateurs interrogés, qu’ils soient utilisateurs ou non de portefeuilles numériques. Seuls 43 % de la totalité des répondants interrogés disent ainsi leur accorder une confiance totale.
Depuis 2018, l’Union européenne a renforcé sa directive sur les services de paiement afin d’accroître les droits des consommateurs en cas de fraude. Cette directive stipule qu’en cas de vol et d’utilisation abusive des informations bancaires, les consommateurs ne sont responsables qu’à hauteur de 50 €, ou même pas du tout s’ils peuvent prouver qu’ils n’étaient pas en mesure de signaler l’utilisation abusive. Cette politique s’applique également aux paiements effectués par un portefeuille numérique.
En dépit de ce type de réglementation, l’incertitude règne encore parmi les consommateurs quant au niveau de protection du stockage et de l’utilisation des informations collectées par les portefeuilles numériques. L’enquête montre que 31 % des utilisateurs interrogés pensent que les gouvernements n’en font pas assez dans ce domaine, quand 27 % indiquent le contraire, et 43 % se disent incertains.