Des acteurs européens s’unissent pour lancer un projet satellite dédié à la 6G

Plusieurs organisations européennes s’associent pour faire avancer un projet de satellite dédié à la 6G. Cette initiative vise à renforcer la connectivité et l’innovation technologique sur le continent, marquant une étape importante dans la course aux réseaux de nouvelle génération.

Une alliance inédite pour façonner la 6G européenne

En 2025, la bataille pour la domination des réseaux 5G et 6G s’intensifie. SpaceX, avec Starlink, étend agressivement son maillage satellitaire, visant à capter la connectivité mondiale via des offres intégrées Terre-Espace. Face à lui, l’Europe mise sur la 6G souveraine, tandis que la Chine accélère avec Huawei et son propre réseau de satellites LEO, soutenu par Pékin. L’enjeu dépasse la simple performance : il s’agit d’imposer des standards, contrôler les données et sécuriser les communications stratégiques. Dans cette rivalité techno-industrielle, la capacité de l’Europe à coordonner ses acteurs et investir massivement déterminera sa place dans l’écosystème global des télécoms

Face à l’enjeu croissant de la souveraineté technologique, l’Agence spatiale européenne (ESA) et l’entité publique-privée Smart Networks and Services Joint Undertaking (SNS JU) ont officialisé un partenariat stratégique. Ce rapprochement vise à accélérer le développement de la future norme 6G, en articulant étroitement les infrastructures terrestres et satellites, deux mondes longtemps séparés mais désormais indissociables pour garantir une connectivité globale.

Pousser les frontières de la connectivité par des tests grandeur nature

Les ambitions ne s’arrêtent pas à la signature d’un simple protocole. Plusieurs initiatives majeures sont déjà prévues, parmi lesquelles de vastes essais sur l’interopérabilité entre réseaux terrestres et non-terrestres. De nombreux secteurs économiques – citons notamment les services mobiles grand public, mais aussi les domaines des services publics, de l’agriculture ou encore des médias – seront concernés par ces expérimentations qui entendent produire des données inédites, essentielles pour établir de nouveaux standards de performance.

En pratique, voici comment les partenaires comptent structurer leurs efforts :

• Mise à disposition par l’ESA de ses laboratoires au sol et en orbite, ainsi que de satellites de démonstration.
• Démarches communes pour concevoir des cas d’usage innovants, avec un accent sur le edge computing.

L’Europe veut rester leader mondial dans la course à la 6G

Au-delà des aspects techniques, ce rapprochement porte une dimension stratégique évidente : il s’agit clairement d’affirmer le leadership européen sur la scène internationale. Pour Erzsebet Fitori, directrice exécutive du SNS JU, cette collaboration représente « une étape majeure vers une souveraineté technologique européenne dans la 6G  ». Même son de cloche chez Laurent Jaffart, directeur de la connectivité et des communications sécurisées à l’ESA, qui insiste sur l’ambition d’« assurer que chacun soit connecté, partout et à tout moment  ».

Tisser le futur d’une connectivité sans faille

De fait, réunir acteurs mobiles et experts satellitaires pourrait bien permettre d’anticiper les besoins croissants en matière de réseaux. Si l’Europe parvient à imposer sa vision intégrée – fusionnant les forces du spatial et du terrestre –, elle se donnerait toutes les chances d’influencer durablement la prochaine génération d’infrastructures numériques mondiales. Un pari audacieux mais sans doute nécessaire pour ne pas perdre pied face aux autres puissances technologiques.