6G dès 2025 : le futur de la connectivité redéfini

Image d'illustration. Ville futuriste et grille numérique
La 6G attendue dès 2025 : vers l’émergence d’un réseau révolutionnaire qui instaurera un nouveau pacte technologique et transformera en profondeur nos usages du numérique et de la connectivité au quotidien
Tl;dr
- L’Europe vise le leadership sur la 6G « AI-native ».
- Coopération UE-Japon pour anticiper les standards mondiaux.
- Défis : souveraineté, interopérabilité, éthique des réseaux intelligents.
Un pari européen pour la souveraineté technologique
Le lancement du projet 6G-MIRAI à Paris en 2025 constitue bien plus qu’un simple jalon dans la recherche sur les réseaux du futur. Sous la houlette d’Ericsson et bénéficiant de fonds européens via Horizon Europe, ce programme s’impose comme l’un des symboles d’une volonté européenne affirmée : devenir un acteur mondial de premier plan sur la 6G, cette génération de réseaux où l’intelligence artificielle irrigue l’architecture radio dès sa conception. Si Paris se positionne aujourd’hui comme hub stratégique, ce n’est pas un hasard : c’est là que se dessine un Internet du futur voulu plus souverain, éthique et performant.
La coopération internationale, moteur d’innovation
Mais il serait réducteur de limiter cet élan à une ambition continentale. L’Europe s’inscrit dans une dynamique résolument collaborative. Ainsi, à travers les projets conjoints comme 6G-MIRAI et HARMONY, l’Union européenne et le Japon entendent rapprocher leurs approches — massive MIMO cell-free, gestion intelligente des ressources radio, plateformes de benchmarking partagées — pour mieux anticiper les standards internationaux de demain. Plusieurs éléments expliquent cette stratégie :
- L’alignement technologique favorise une industrialisation conjointe.
- L’attraction des talents, soutenue par des initiatives telles que Choose Europe Science.
- La capacité à proposer un modèle alternatif face aux géants américains ou asiatiques.
Derrière l’excellence technique, les défis éthiques et géopolitiques
Pourtant, ces avancées ne vont pas sans soulever des interrogations majeures. À qui confier la gouvernance de réseaux autonomes ? Sur quelles bases garantir la souveraineté européenne sur les algorithmes décisionnels intégrés dans ces infrastructures critiques ? Et surtout : comment assurer une interopérabilité mondiale tout en préservant les valeurs fondamentales du continent en matière de sécurité, d’éthique et de durabilité ? La question n’est pas anodine : dans ce paysage mouvant où la Chine affiche déjà des débits records grâce à Huawei et où Samsung annonce des infrastructures « prêtes 6G » pour 2028, le risque de fragmentation géopolitique est bien réel.
Vers une nouvelle donne mondiale des télécoms ?
Il faut dire qu’aujourd’hui, la 6G ne se limite plus à la promesse d’une vitesse supérieure — même si l’on évoque déjà des débits dépassant le térabit par seconde. Désormais, l’enjeu se situe ailleurs : bâtir un réseau intelligent, résilient et économe en énergie dans un monde toujours plus interconnecté. Alors, le projet européen pourra-t-il faire émerger un espace commun ou marquera-t-il au contraire le début d’une nouvelle polarisation technologique ? En creux, c’est tout l’avenir numérique européen qui se joue autour de cette ambition collective… non sans zones d’ombre ni incertitudes sur sa gouvernance réelle. Pour approfondir le sujet, écoutez notre épisode consacré à la 6G dans Le Garage des Telcos, en conversation avec Keysight Technologies.