Des poids lourds européens alertent sur les risques liés à l’attribution du spectre 6G

Image d'illustration. 6GADN
Les principaux acteurs européens du secteur des télécommunications alertent sur les défis liés à l’attribution des fréquences nécessaires au futur réseau mobile 6G, soulignant les risques potentiels pour la compétitivité et l’innovation technologique du continent.
Tl;dr
- Opérateurs demandent l’accès complet à la bande 6GHz.
- Europe risque de perdre son avance sur la 6G.
- Régulateurs pressés d’agir face aux États-Unis et la Chine.
Pression croissante pour l’accès au spectre 6GHz
À mesure que les enjeux liés à la 6G s’intensifient, douze des principaux opérateurs européens, parmi lesquels Vodafone Group, Deutsche Telekom, Telefonica, Telecom Italia et Orange, ont uni leurs voix dans une lettre adressée aux autorités réglementaires. Le cœur de leur demande ? Que l’intégralité de la partie supérieure de la bande des 6GHz soit ouverte aux services mobiles. Cette initiative vise à garantir que l’Europe ne prenne pas de retard face à des puissances comme les États-Unis ou la Chine, déjà en avance sur le sujet.
L’Europe face à la concurrence internationale
En effet, tandis que les États-Unis ont autorisé dès 2020 l’utilisation de cette portion du spectre pour le Wi-Fi, la Chine a quant à elle réservé ce même espace aux technologies 5G et 6G dès 2022. De son côté, l’Europe demeure dans l’expectative : aucune décision n’a encore été prise concernant l’attribution de cette ressource stratégique. Or, comme le rappellent les signataires de la lettre, « il est essentiel que toute la bande supérieure des 6GHz soit disponible pour les réseaux mobiles ».
L’impact économique en question
Les opérateurs avancent un argument majeur : selon eux, le mobile pourrait représenter jusqu’à 8,4 % du PIB mondial d’ici 2030. Priver le secteur d’un accès complet à ce spectre risquerait donc d’entraver nettement sa contribution économique. Pire encore, cela limiterait sérieusement le déploiement et le développement futur de services liés à la 6G. À ce titre, ils préviennent : « Sans spectre supplémentaire, les ambitions européennes sur la 6G seraient compromises, voire menacées. »
Dilemme autour du Wi-Fi et urgence réglementaire
La situation est d’autant plus complexe qu’outre-Atlantique, certains acteurs continuent de revendiquer l’usage de cette bande pour le Wi-Fi. Une perspective qui n’est pas sans conséquences pour les télécoms européens — principaux fournisseurs de solutions Wi-Fi sur le continent — qui voient là une menace directe pour leur compétitivité. Si une décision européenne tarde encore alors que les intérêts technologiques américains consolident leur avance sur le spectre des 6GHz, il deviendra difficile pour l’Union européenne de maintenir son rang sur la scène mondiale.
Parmi les points soulevés dans cette missive collective :
- L’urgence d’adopter une vision stratégique concertée autour du spectre ;
- L’importance d’éviter un décrochage face aux géants internationaux ;
- L’enjeu vital que représente l’innovation technologique dans un contexte globalisé.
Finalement, c’est tout l’écosystème numérique européen qui attend un arbitrage rapide afin d’assurer sa place dans la course au très haut débit mobile et à l’économie numérique du futur. Lire mon Key Takeaways! -> « 6G in Motion »