L’UE exhorte Apple à être plus transparente pour une concurrence équitable

L'Union Européenne défie Apple : Un appel vibrant pour plus de transparence et d'ouverture, une révolution technologique est-elle en route ?

Apple est reconnu pour sa stratégie « Privacy First », axée sur la protection des données personnelles de ses utilisateurs. Cette philosophie de respect de la vie privée se traduit par des fonctionnalités telles que le « Privacy Nutrition Label » dans l’App Store et le renforcement des contrôles de confidentialité. Cependant, cette approche a également été critiquée pour son impact potentiel sur la concurrence en ne permettant pas l’ouverture de son système d’exploitation (OS) aux concurrents. L’une des raisons principales pour lesquelles Apple maintient un contrôle strict sur son OS est la sécurité. Apple considère que la fermeture de son écosystème permet de mieux protéger ses utilisateurs contre les menaces de sécurité. En limitant l’accès à son OS, Apple peut mieux contrôler les applications tierces et réduire les risques liés aux logiciels malveillants, aux escroqueries et aux violations de la vie privée.

De plus, la rentabilité est un facteur clé. Apple tire une grande partie de ses revenus de l’App Store, où il prélève une commission sur les ventes d’applications et d’achats intégrés. Ouvrir son OS à la concurrence pourrait entraîner une fragmentation de l’écosystème, avec des conséquences potentielles sur ses revenus. Apple valorise l’expérience utilisateur cohérente depuis le départ, c’est un gage de qualité et de sécurité pour les utilisateurs. En contrôlant à la fois le matériel et le logiciel, Apple peut garantir une expérience utilisateur homogène et de qualité, ce qui est un argument de vente important pour ses produits.

Cependant, cette stratégie a suscité des préoccupations réglementaires et des critiques de la part de concurrents, affirmant qu’elle entrave la concurrence. Les régulateurs et les législateurs examinent de près les pratiques d’Apple en matière de concurrence, et l’issue de ces enquêtes pourrait potentiellement obliger Apple à assouplir certaines de ses restrictions.

Thierry Breton appelle Apple à se conformer à la loi de l’Union Européenne

Thierry Breton, Commissaire pour le Marché Intérieur de l’Union Européenne (UE) aurait demandé à Tim Cook, le PDG d’Apple, de se conformer à la loi sur les Marchés Numériques (DMA) de l’UE et d’ouvrir son logiciel et son matériel à la concurrence. Il a fait ces commentaires suite à une rencontre avec Cook, déclarant que les grandes entreprises technologiques comme Apple doivent « ouvrir leurs portes à leurs concurrents » en vertu de la nouvelle législation DMA. Selon Breton, les consommateurs utilisant les appareils Apple devraient pouvoir bénéficier de services concurrentiels fournis par une gamme de prestataires divers. La rencontre entre Breton et Cook a eu lieu à Bruxelles, en Belgique, dans le but de discuter de cette régulation, qui vise à promouvoir une concurrence équitable pour les principaux fournisseurs de plateformes en ligne.

Les « gardiens du marché »

Plus tôt ce mois-ci, la Commission Européenne a identifié Apple, Amazon, Alphabet, ByteDance, Microsoft et Meta Platforms comme étant des « gardiens du marché » et a exigé que ces entreprises soumettent un rapport de conformité détaillé sur la manière dont elles se conforment à la DMA d’ici mars 2024.

Les règles de la DMA

La DMA comprend des règles pour ces six entreprises visant à empêcher les utilisateurs de supprimer les logiciels ou applications préinstallés sur leurs appareils et de suivre les utilisateurs pour promouvoir des publicités ciblées sans leur consentement. Breton a également apparemment rejeté les affirmations d’Apple invoquant des préoccupations en matière de confidentialité et de sécurité pour justifier son approche fermée en matière de matériel et de logiciel, affirmant que l’UE « favorise l’innovation, sans compromettre la sécurité et la confidentialité« .Sur son compte social X, Breton a déclaré que l’UE est un « marché majeur pour les entreprises américaines et une opportunité d’innover et de diversifier leurs chaînes d’approvisionnement« .