Libérez vos batteries : Une exigence pour les smartphones !

Les fabricants de smartphones rendent leurs batteries difficiles à remplacer. De nouvelles règles européennes plus strictes vont changer cela. La prochaine étape sera le smartphone 100 % recyclable !

Chaque année, plus de 150 millions smartphones sont jetés. Rendre les batteries plus faciles à remplacer pourrait endiguer ce déluge de déchets électroniques. Les téléphones existants masquent les batteries à l’intérieur, ce qui signifie les remplacer, ce qui peut être presque aussi cher que d’acheter un nouveau téléphone ou d’engager des frais élevés pour faire appel à un réparateur. Les nouvelles mesures contribueront vont briser ce cycle de consommation effrénée. Pour la première fois, une législation sur l’économie circulaire qui couvre l’ensemble du cycle de vie d’un produit qui est bon à la fois pour l’environnement et pour économie va s’appliquer en Europe.

Nous avons pourtant connu les smartphones avec des batteries amovibles à l’époque GSM. Peu d’entre nous devaient les échanger régulièrement, mais cela nous donner la main sur la vie de la batterie ! Alors, pourquoi cela a disparu au fil du temps, l’une des raisons qui est devenue un élément marketing. Effectivement, coller un smartphone jusqu’à la toute dernière vis a permis aux fabricants de les concevoir plus facilement, de les rendre plus minces et aussi de l’imperméabiliser. Mais il y avait aussi un motif caché qui a entraîné l’extinction des batteries amovibles avec le concept appelé « obsolescence planifiée. »

Le Parlement européen a validé un projet de loi visant à imposer aux constructeurs de smartphones d’équiper leurs produits de batteries amovibles. Cette loi, qui devrait entrer en vigueur en 2027, favorisera la réparabilité et la durée de vie des smartphones, évitant ainsi de nombreux gaspillages. D’ici à 2031, 61 % des déchets doivent être collectés et 95 % des matériaux doivent être récupérés à partir d’anciennes batteries portables. Les règles entreront en vigueur en 2027.

Éco-responsabilité

Arnaud Bouvier, Country Manager France chez Gigaset, leader européen et 2ᵉ acteur mondial sur le marché de la téléphonie sans fil grand public, a réagi à cette annonce : « aujourd’hui, il est essentiel de permettre à chacun de prolonger la durée de vie de son téléphone, c’est une démarche qui a du sens, que ce soit pour la planète ou pour les utilisateurs qui n’ont pas la possibilité de racheter régulièrement un nouveau smartphone ou qui tout simplement aiment celui qu’ils utilisent. De plus, sur le BtoB, il n’est pas rare que les appels d’offres imposent des batteries amovibles pour garantir une durée d’utilisation rallongée pour nombre de professionnels. »

Rappelons que l’éco-responsabilité devrait être dans l’ADN des constructeurs comme le fait d’avoir une production européenne, la suppression des plastiques dans les packagings, des emballages produits à partir de carton recyclé, l’utilisation d’énergie verte, etc.

Cette loi va dans le sens de l’histoire, et ceux qui s’insurgent du contraire, ou de son impact dans la dynamique du commerce, font erreur. Un produit fiable, qui dure longtemps, est un produit vers lequel le consommateur ou professionnel reviendra s’il souhaite acheter un second modèle, équiper un de ses proches ou ses collaborateurs. Il y aura peut-être un délai dans la mise en œuvre de cette loi, mais tous les acteurs s’y plieront, ne serait-ce que pour ne pas perdre le marché européen. La prochaine étape sera le smartphone 100 % recyclable !

Gaspillage

Ces téléphones morts sont un terrible gaspillage de métaux précieux comme le cobalt et lithium, il faut des années pour qu’il se décompose. Ces métaux doivent être exploités, car bien souvent, ils ont des conséquences extrêmement destructrices pour les communautés locales et les écosystèmes. Les fabricants limitent délibérément la durée de vie de leurs propres appareils afin d’obliger les consommateurs à acheter de nouveaux modèles. Selon une étude de la Commission européenne réalisée l’année dernière, 77 % des citoyens de l’UE préfèrent réparer leurs appareils plutôt que de les remplacer. De plus, 79 % pensent que les fabricants devraient rendre leurs appareils numériques plus faciles à réparer, avec un meilleur accès aux pièces individuelles.