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Le marché des smartphones d’occasion et remis à neuf devrait croître à un TCAC de 12,61 % au cours de la période 2021 à 2026. Le marché est tiré par l’amélioration des méthodes de collecte, de classement, de réparation des smartphones et de sa vente en ligne/hors-ligne. Les appareils remis à neuf et d’occasion continuent de fournir des alternatives rentables aux consommateurs et aux entreprises qui cherchent à économiser de l’argent lors de l’achat d’un smartphone. Les clients peuvent obtenir jusqu’à 350 $ de réduction sur les iPhones Apple. Par exemple, Apple US, sur son site officiel, propose un iPhone X 256 Go remis à neuf, initialement sorti en septembre 2017, au prix de 699 $ (une remise de 350 $ par rapport à son prix d’origine). Samsung aussi vend des appareils d’occasion certifiés, généralement d’au moins un an de modèle, à des remises importantes. Le gros avantage d’acheter directement auprès de Samsung est d’obtenir une garantie complète d’un an.
Les fournisseurs/plates-formes tiers, tels que T-Mobile, Verizon, Orange, Amazon, etc., proposent des offres attractives aux clients pour les smartphones remis à neuf. Par exemple, Amazon a une section d’électronique remise à neuf “renouvelée” où les clients peuvent trouver de nombreux appareils de dernière génération à des remises importantes. Amazon Warehouse (US) est souvent un meilleur choix pour les téléphones à prix réduit. Il n’a techniquement pas de téléphones “remis à neuf”, mais vend à la place des produits neufs (ou légèrement utilisés) ouverts et retournés.
L’impact de l’épidémie de COVID-19 pourrait stimuler le segment des smartphones remis à neuf moins chers, qui s’était contracté ces dernières années, les consommateurs réduisant leurs dépenses discrétionnaires et n’achetant des téléphones que pour leurs besoins immédiats. Même si les ventes rouvrent complètement sur tous les canaux de vente au détail, une demande importante pourrait ne pas reprendre avant la fin de cette année. L’Asie-Pacifique est l’un des marchés importants pour les smartphones reconditionnés, en raison du secteur des télécommunications en plein développement et de la large base de clients.
Il est intéressant de noter que très peu des acteurs mondiaux cités ci-dessus n’incluent pas le discours sur les impacts environnementaux négatifs du numérique et n’identifient pas les leviers pour les réduire. Peut-être que ceci est dû au fait qu’un citoyen français possède en moyenne 15 équipements connectés, un chiffre bien supérieur à la moyenne mondiale qui est de 8. Or un appareil numérique présente des impacts écologiques importants durant toute sa durée de vie : de sa fabrication à sa fin de vie en passant par son utilisation. En France, l’Ademe souhaite alerter et sensibiliser les citoyens aux impacts environnementaux du numérique et les informer sur les bons réflexes à adopter pour les réduire. L’Agence lance ainsi, avec le Ministère de la Transition Écologique et le Secrétariat d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, une campagne de sensibilisation sur le numérique responsable, baptisée : « Le numérique a un impact sur l’environnement. Adoptons les bons réflexes pour le réduire avec www.longuevieauxobjets.gouv.fr »
Dans le même temps, l’Ademe réalise une étude avec les entreprises impliquées dans le reconditionnement et la vente de smartphones, comme Recommerce, Backmarket, Largo, Back2, Sofi… L’étude réalisée permet de mettre en évidence les points suivants :
En moyenne, faire l’acquisition d’un téléphone mobile reconditionné plutôt que d’un neuf permet d’éviter 91 à 77 % d’impact annuel (hors radiations ionisantes expliquées par le mix nucléaire français). Cela revient à prévenir l’extraction de 82 kg de matières premières et l’émission de 25 kg de GES par année d’utilisation. En 2020, avec des ventes estimées à 2,8 millions d’unités, on atteint approximativement des économies de 229 000 tonnes de matières premières et 70 000 tonnes d’équivalent CO2 ce qui correspond aux émissions annuelles de CO2 directes d’un parc d’environ 50 000 véhicules particuliers (considérant 12 223 km par véhicule, et des émissions moyennes de 112 g CO2 eq/km3).
Plus la durée de détention est longue, plus cet avantage s’accroît. Dans le cas où un téléphone neuf est conservé 3 ans et un reconditionné 3 ans, soit une durée de vie totale de l’appareil de 6 ans, la réduction d’émissions de gaz à effet de serre se monte ainsi à 80 kg CO2 eq.
Au sein de la filière, on observe des variations allant d’un facteur 3 à 8. Les reconditionneurs se distinguent par des pratiques très différentes entraînant des différences d’impacts environnementaux significatives au sein même de ce marché. Reconditionner au plus près de son marché avec des produits issus du même marché est une clef pour optimiser les gains environnementaux de la filière. Malgré cela, et quelle que soit la provenance et le lieu de reconditionnement ou l’importance des réparations effectuées, faire l’acquisition d’un matériel reconditionné est vertueux.