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Phil Siveter, PDG de Nokia UK et Irlande, a mis en garde lors du Connected Britain 2023 à Londres, contre l’impact de l’accélération de la technologie qui pourrait mener à la fragmentation et à l’exclusion sociale. Il a insisté sur le fait que l’industrie mobile a le pouvoir de stimuler l’innovation sans laisser personne de côté. Au cours de son discours, Siveter a exploré l’idée de diversité et ce qu’elle signifie pour l’écosystème des télécommunications, particulièrement en relation avec les nouvelles technologies. Tout en soulignant que de nombreuses organisations ont renforcé leurs efforts pour consolider leur stratégie de diversité interne, Siveter a soutenu que l’idée d’inclusivité devrait être comprise “dans le contexte de la société plus large” pour inclure ceux qui sont à l’extérieur de l’écosystème.
Un exemple mis en avant par Siveter est la manière dont la connectivité a ouvert de nouvelles méthodes de travail. “Le changement arrive plus vite que jamais, et je ne parle pas de l’IA, du quantique ou de la 6G, je parle des blocs de construction de la 5G et de l’investissement en fibre qui peuvent mener à une accélération rapide.”
L’exécutif a qualifié la fibre comme la technologie clé permettant la 5G. Dans une interview séparée avec Mobile World Live, Siveter a vanté le rôle de Nokia dans l’aide aux alt-nets pour déployer la fibre haut débit dans les zones les plus reculées du Royaume-Uni. “Nous sommes l’un des rares fournisseurs qui assistent dans le déploiement de bout en bout de la fibre”, a-t-il déclaré, ajoutant que cela était “au cœur du déploiement de la fibre au Royaume-Uni, ce qui nous rapproche de la réduction de la fracture numérique”. En mars, Nokia a signé un partenariat avec Broadway Partners pour déployer la fibre à travers l’Écosse et le Pays de Galles, visant à connecter 250 000 foyers d’ici 2028.
Les “alt-nets”, ou réseaux alternatifs, sont des réseaux de communication indépendants qui cherchent à fournir des services de télécommunication en dehors des infrastructures traditionnelles des grands opérateurs.
En France on commence à voir certaines villes ou municipalités investir dans leurs propres infrastructures de télécommunication pour offrir des services de connectivité à leurs résidents et entreprises. Certains alt-nets se spécialisent dans la fourniture de services sans fil, tels que les réseaux 4G ou 5G, en utilisant des fréquences attribuées par les autorités réglementaires. On pense bien sur à SpaceX (Starlink) qui vise à fournir une connectivité Internet mondiale via une constellation de satellites en orbite basse. Helium propose un réseau de télécommunication décentralisé basé sur une blockchain, qui permet aux utilisateurs de partager leur bande passante et de gagner des récompenses en cryptomonnaie.
De nombreuses petites entreprises de télécommunication rurale aux États-Unis, comme Wisper Internet, fournissent des services Internet haut débit dans des régions mal desservies. En Europe, un exemple est Guifi.net en Espagne, qui crée des réseaux communautaires à large bande.
L’un des principaux défis pour les alt-nets est d’obtenir un accès aux infrastructures physiques nécessaires pour déployer leurs réseaux, tels que les pylônes, les câbles, et les autorisations légales pour creuser des tranchées. L’accès à ces ressources peut être coûteux et réglementé. Il y a une concurrence féroce de la part des grands opérateurs de télécommunication, qui ont souvent des ressources financières et une empreinte déjà établie sur le marché. Cela peut rendre difficile pour les alt-nets de gagner des parts de marché significatives.
Les alt-nets doivent offrir des avantages ou des services uniques pour attirer et retenir leur clientèle. Ils contribuent ainsi à la diversification du paysage des télécommunications et à l’amélioration de la concurrence, ce qui peut bénéficier aux consommateurs.