En tout, ce sont dix-huit projets de treize artistes français et internationaux qui entrent en collection. Issues de pratiques et de cultures diverses comme le crypto art, les arts plastiques ou les nouveaux médias, ces œuvres rendent compte de l’étonnante richesse des formes de création artistique liées à la blockchain. C’est inédit : le Musée national d’art moderne vient de faire entrer en collection ses premiers NFT (pour Non Fungible Token, ou “jeton non fongible”), ainsi qu’un ensemble d’œuvres numériques traitant des relations entre blockchain (ou « chaîne de blocs ») et création artistique. Parmi les treize artistes retenus dans cet ambitieux projet d’acquisition, on retrouve les pionniers Claude Closky ou Fred Forest, ainsi que des talents émergents comme le Chinois aaajiao, les Français Émilie Brout et Maxime Marion, et même Larva Labs, le duo américain derrière le phénomène des “CryptoPunks”, qui a popularisé auprès du grand public le principe même des NFT.
Pourquoi être le premier musée français à acquérir des NFT ?
Marcella Lista — L’idée n’était pas d’être les premiers, mais de rassembler une collection pertinente, qui peut témoigner d’une appropriation créative et critique d’une nouvelle technologie par les artistes, et comment cela perturbe et déplace l’écosystème de l’art. Dès sa création, le Centre Pompidou a misé sur cette idée que création et créativité technologique contemporaine devaient être au cœur de l’institution. Dès 1974-1975, donc avant même l’ouverture du Centre, le Musée national d’art moderne a fait l’acquisition d’œuvres et d’installations majeures, de Dan Graham ou Bruce Naumann. Des installations vidéo utilisant le temps réel, et c’était la toute première institution à le faire.
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En 2022, la Fondation William S. Paley avait annoncé vendre aux enchères au moins 70 millions de dollars de chefs-d’œuvre d’art cet automne pour étendre l’empreinte numérique du Museum of Modern Art (MoMA) de New York et éventuellement acquérir les premiers NFT du musée. À l’occasion de son exposition Hokusai: The Great Picture of Everything en 2022, le British Museum (BM) s’est associé à une start-up française pour vendre des jetons non fongibles (NFT) de 200 œuvres Hokusai. La moitié sont des images numériques d’œuvres de l’exposition, dont la célèbre La Grande Vague, tandis que 100 autres proviennent de la propre collection du musée, y compris des dessins du livre récemment redécouvert qui fait l’objet de l’exposition.
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