Publié le 1 décembre 2015, modifié le 18 mai 2016.
Par La Rédaction

La guerre des wallets vient seulement de commencer!

Publié le 1 décembre 2015, modifié le 18 mai 2016.
Par La Rédaction

La guerre des wallets vient seulement de commencer ! on assiste à un boom (+54%) du m-commerce porté par le fort développement du paiement mobile à distance

 

Le cabinet InovenAltenor (filiale d’Orange Business Services depuis 2013) publie la 10ème édition de Finovation, son cahier de tendances et d’innovations dans les secteurs de la Banque et de l’Assurance. Une sélection d’innovations clés pour comprendre les transformations de ces secteurs. Notamment dans les moyens de paiement alternatifs, les Wallets !

Alors qu’en 2014 la croissance du commerce traditionnel plafonne à 1,1% et celle de l ’e-commerce avoisine les 11,5 %, on assiste à un boom (+54%) du m-commerce porté par le fort développement du paiement mobile à distance. Grâce à la valeur d’usage qu’ils apportent en termes de fluidité du parcours client, les « portefeuilles électroniques sur mon mobile » représentent désormais 30% des transactions du e-commerce. Pour InovenAltenor, le développement du paiement mobile de proximité (en magasin) passera par la convergence avec les usages du paiement à distance et la valeur client additionnelle générée, notamment au travers des aspects marketing et fidélité.

Mais que se passe-t-il en ce moment dans l’ensemble des Crous de France ?

Près de 2 millions d’étudiants sont désormais équipés d’un porte-monnaie électronique qu’ils peuvent utiliser quotidiennement pour payer avec leur téléphone mobile (appli dédiée) ou avec leur carte d’étudiant dans les restaurants universitaires, les distributeurs automatiques, les cafétérias ou sur Internet auprès des partenaires des Crous.

Ce nouveau service, baptisé Orange Cash dans les 1 000 boutiques Orange en France, contribue au développement de l’usage de ces nouvelles solutions de paiement de proximité en France !

Après une phase d’effervescence et d’expériences, voici venu le temps de la convergence et de la standardisation pour mieux répondre aux besoins des clients et des commerçants : standardisation technologique (NFC, HCE,Tokenisation, Biométrie), convergence d’usage des wallets à distance et en proximité, convergence de la fidélité et du paiement.

Le marché des nouveaux moyens de paiement digitaux marche toujours à double vitesse. À distance, sous l’impulsion de PayPal qui a acquis au fil des ans une légitimité quasiment aussi forte que les banques et les réseaux, les wallets, ou portefeuilles électroniques, prennent une part de marché significative sur les paiements e-commerce et m-commerce : cards on file, compte wallet ou wallet conteneur. Ces solutions de paiement « one click » permettent d’améliorer la transformation des achats sur Internet, de fluidifier les parcours clients et de rassurer les clients sur la sécurité (pour certains acteurs, comme PayPal, qui ont acquis au fil des années la légitimité). Elles répondent ainsi aussi bien aux besoins des clients qu’à ceux des e-commerçants.

En proximité, le paiement via smartphone reste embryonnaire. Du point de vue de l’utilisateur comme de celui du commerçant, il n’apporte aujourd’hui que peu de valeur ajoutée par rapport à la carte (en termes de simplicité comme de vitesse ou de sécurité). Par ailleurs, il reste beaucoup de contraintes liées à l’équipement et aux infrastructures technologiques de paiement. Malgré la convergence technologique vers le paiement NFC (et le MST(1)), le HCE(2) (et la Tokenization, codes à usage unique) et l’authentification biométrique (empreinte digitale, empreinte rétinienne, voix, scan de l’oreille, …), il va falloir attendre encore de nombreuses années pour voir se généraliser l’utilisation du paiement via smartphone en proximité. Il faut en effet lever les freins autour de la sécurité, créer des parcours de « paiement sans paiement » et convaincre les commerçants de l’intérêt marketing de ces solutions.

Sur la partie encaissement en mobilité via smartphone et tablette, les banques françaises défendent âprement leur territoire (acquisition des paiements) : c’est un challenge vertueux de remise en question de leur valeur ajoutée sur les services de paiement auprès des commerçants.

Néanmoins, la plupart des acteurs font le pari que les utilisateurs de wallets développeront l’usage de cette solution en proximité grâce au smartphone qui est devenu le nouveau vecteur marketing de la relation client et des services tout au long du parcours d’achat. C’est le mobile qui permettra cette convergence multicanal et l’apport de services autour du paiement, à la fois pour le client et pour le commerçant. La stratégie de la Banque Postale est assez représentative de ce mouvement vers la convergence. Le Portefeuille Mes Paiements, lancé en mai 2015, décliné sur l’Espace Client sécurisé et sur une application dédiée, a pour vocation de faire converger l’ensemble des moyens de paiement web et mobile proposés par la banque, et notamment Paylib, le wallet des banques françaises.

Mes Paiements centralisera également le service de paiement mobile sans contact (PMSC) par technologies SIM et HCE, un service permettant de générer des cryptogrammes dynamiques à usage unique, un mode d’authentification par la voix (LBP Pay), le transfert d’argent entre particuliers (P2P), ou encore le règlement de factures à distance.

Qui gagnera la confiance des clients et des commerçants sur ce terrain ?

Les prétendants sont nombreux et variés : les réseaux (Amex, MasterCard et Visa), les banques (à plusieurs, seules ou avec les réseaux), PayPal, les fabricants de téléphones (niches liées à leur OS avec Apple contre Samsung), les opérateurs telco (Orange en France) et Google et les réseaux sociaux (sur la monétisation de la donnée et le transfert d’argent entre particuliers). Les évolutions réglementaires, qui ont favorisé jusqu’à maintenant l’entrée de nouveaux acteurs non bancaires sur le marché, imposent des contraintes de plus en plus fortes sur l’authentification des clients et la sécurisation des données, et ordonnent la baisse des commissions d’interchange en France. Cela baisse les revenus pour l’ensemble des acteurs de la chaîne des paiements et créé des barrières à l’entrée pour les nouveaux entrants, ce qui permet aux acteurs historiques de préserver leurs positions.

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