Publié le 22 février 2021, modifié le 25 février 2021.
Par La Rédaction

Faut-il craindre la 5G à cause des ondes électromagnétiques ?

Publié le 22 février 2021, modifié le 25 février 2021.
Par La Rédaction
Creation : servicesmobiles©

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Avec le déploiement de la 5G, le brouillard électromagnétique dans lequel nous vivons va encore se densifier. Y-a-t-il des raisons de s'en inquiéter ?

C’est un sujet compliqué et quand on parle réseau mobile, depuis toujours on pense aux ondes électromagnétiques. Les précautions à prendre ne sont pas inhérentes à la 5G mais à tous les réseaux y compris les téléphones portables, les tours cellulaires, le Wi-Fi, les compteurs intelligents, TV, ordinateurs, fours à micro-ondes et d’autres technologies sans fil qui diffusent des ondes dans les maisons, les entreprises, les rues… Beaucoup de citoyens très connectés sont en même temps presque prêts à croire que les ondes de nos téléphones ou antennes sont mortelles ! La pollution par les ondes n’est pas aussi préoccupante que celle de l’air.

Une étude montre que 38% des rayonnements proviennent des antennes des opérateurs, 35% des smartphones des utilisateurs, 18% des autres sources de spectres radio, 5% des réseaux WiFi et 4% des téléphones sans fil. La plupart de ces rayonnements sont plus importants dans la voiture, le train, le bus, dans la rue… Si on fait un zoom sur notre smartphone, c’est la source d’exposition au cerveau la plus pertinente du fait que l’on met souvent son téléphone portable près de la tête.

Cet article ne va pas passer en revue les milliers d’études depuis des années sur ce sujet et qui ont tendance à montrer qu’il y a des risques importants tout comme vous prendriez votre vélo sans précaution pour vous-même, mais aussi en ne suivant pas les recommandations d’usage, du savoir-vivre et du Code de la route.

Un article en 2019 de l’Inserm donne le point de vue de 3 experts sur le sujet, voici un extrait :

“Certaines longueurs d’onde du rayonnement de la 5G seront plus petites, donc plus énergétiques, que celles de la 4G. Ce rayonnement pénétrera moins dans les tissus, ce qui poussera à examiner le risque d’atteintes sur la peau, les terminaisons nerveuses et la circulation sanguine. Cependant, l’énergie associée à ces ondes est trop faible pour créer des dommages cellulaires ou casser les liaisons de faible énergie qui maintiennent entre elles les assemblages moléculaires du vivant. Le seul risque avéré est un risque d’échauffement mais, sous nos réglementations, nous sommes très loin d’éventuels effets thermiques. Avec la 5G nous resterons bien en deçà des normes autorisées, même si l’on peut prévoir que l’internet des objets (l’interconnexion entre internet et des environnements physiques) augmentera notre exposition globale.” Yves Le Dréan est chercheur à l’Institut de recherche en santé environnement et travail.

“L’Organisation mondiale de la santé classe les rayonnements électromagnétiques parmi les cancérigènes possibles. Une corrélation entre l’usage intensif du téléphone portable et le risque de développer une tumeur du cerveau a par exemple été établie par l’étude internationale Interphone. Mais qu’en est-il pour les enfants et adolescents ? Leur utilisation du téléphone portable a fortement crû depuis 25 ans et l’arrivée de la 5G poussera sans doute ces jeunes utilisateurs à s’exposer davantage, par exemple pour télécharger des films ou jouer en réseau. Ont-ils un risque accru de tumeur cérébrale ? Ces pathologies sont extrêmement rares.” Brigitte Lacour est épidémiologiste au Centre de recherche épidémiologie et statistiques Sorbonne Paris Cité.

“Nous avons aussi souligné que le cerveau des enfants est plus exposé que celui des adultes, leur crâne étant plus fin. Malgré un manque d’études concluantes sur les risques associés à l’exposition infantile, cette question doit rester ouverte. Enfin, nous venons de constituer un groupe de travail sur les effets éventuels de l’exposition à la 5G, qui regroupe de nombreuses disciplines : biologie, toxicologie, épidémiologie, biophysique… À partir de 5 à 10 GHz, une grande partie du rayonnement est soit réfléchie, soit absorbée dans la peau, plutôt que dans le corps. Si la 5G a des effets biologiques propres, ce ne sera sans doute pas sur le cerveau, mais plutôt sur des tissus de surface : la peau, l’œil ou le tympan.” Olivier Merckel est chef de l’unité Agents physiques, nouvelles technologies et grands aménagements à l’ANSES.

Bonnes pratiques avec son smartphone

  • Vérifier le DAS de votre Smartphone.
  • Veiller à laisser un espace de quelques centimètres entre son smartphone et son oreille.
  • Utiliser le plus souvent possible le haut-parleur de votre smartphone.
  • Utiliser des oreillettes.
  • Ne pas le mettre dans votre poche (beaucoup plus difficile) mais dans un sac c’est mieux.
  • Ne pas en avoir deux smartphones allumés sur soi.
  • Éviter de l’utiliser en voiture, train, bus (tout ce qui reproduit une cage de Faraday).

Nous vous conseillons d’acheter ce livre “Faut-il avoir peur de la 5G” de Guy Pujolle qui, en 8 chapitres, vous donne toutes les clés pour comprendre les enjeux y compris sanitaire.

Le cas du mmWave

Avec la technologie 5G à l’horizon, de nombreuses questions ont été soulevées sur ce que cela signifie en ce qui concerne les expositions humaines aux RFR. Une différence significative entre les réseaux 5G et les réseaux actuels est que la 5G utilisera une gamme de fréquences plus large, y compris celles beaucoup plus élevées que le NTP précédemment évalué (> 6 000 MHz). Les gammes de fréquences inférieures actuellement utilisées (700-2 700 MHz) restent pertinentes puisqu’elles continueront d’être utilisées dans les réseaux de communication cellulaires existants ainsi que dans le réseau 5G.

Les fréquences plus élevées, appelées ondes millimétriques, peuvent transmettre rapidement d’énormes quantités de données avec une capacité de réseau accrue par rapport aux technologies actuelles. Les ondes millimétriques ne voyagent pas aussi loin et ne pénètrent pas le corps aussi profondément que les longueurs d’onde des fréquences inférieures. Étant donné que ces ondes millimétriques ne pénétreront probablement pas plus profondément que la peau, on craint moins que ces fréquences puissent causer des effets nocifs sur le cœur et le cerveau. Cependant, les scientifiques ne savent pas si les ondes millimétriques peuvent provoquer une toxicité de la peau ou d’autres tissus humains.

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