Publié le 30 janvier 2009, modifié le 30 octobre 2014.
Par La Rédaction

Apple AppStore: retour sur un succès

Publié le 30 janvier 2009, modifié le 30 octobre 2014.
Par La Rédaction

Six mois après le lancement de l'AppStore, Apple a donc annoncé que plus de 500,000,000 d'applications ont été téléchargées. Pas uniquement sur l'iPhone mais aussi (ce qui est souvent oublié) sur l'iPod Touch. Retour sur les raisons d'un succès:

  • Succès de l'iPhone 3G: annoncé il y a maintenant 2 ans (!), la première version de l'iPhone s'est bien vendu avec plus de 6M de terminaux en treize mois. Tout a déjà été dit sur l'incroyable simplicté d'usage et sur la force de la marque et du marketing d'Apple (le fameux "designed by Apple in California"). En revanche, le virage a 180° d'Apple n'a pas été vraiment souligné: la société n'a pas imposé son modèle de distribution aux opérateurs et a fini par accepter les subventions et les modèles non-exclusifs. Avec l'internationalisation de la distribution, c'est d'ailleurs ce qui lui a permis de vendre environ 11M d'iPhone 3G sur les six derniers mois, pour atteindre un total de plus de 17M de téléphones vendus. 
  • La possibilité d'interagir avec des clients à forte valeur ajoutée. En raison d'un positionnement prix plus élevé, surtout si on y intègre le prix des forfaits, l'iPhone a été un formidable moyen pour Orange de capter le segment des clients les plus attractifs tout en attirant du traffic en boutique (en raison de l'exclusivité) et en enrichissant la logique convergente de la marque Orange. Même si les volumes sont encore limités (probablement un maximum d'un million aujourd'hui avec le marché gris), les revenus potentiels semblent attractifs et la croissance sera au rendez-vous en 2009, surtout si SFR et Bouygues sont autorisés à le distribuer. La question sera alors celle de la dilution de l'usage avec des consommateurs moins appétents, attirés par des prix plus bas.
  • Une formidable vitrine marketing. Même si moins de 2% des français ont un iPhone, le buzz a été tel que tous les acteurs et les décideurs désireux de montrer leur capacité d'innovation ont voulu ou sont en train de lancer des applications embarquées (cf l'analyse intéressante d'Olivier Milcent). Une aubaine pour tous les agences et les facilitateurs du marché pour attirer de nouveaux clients avec un produit d'appel alléchant, mais un retour sur investissement qui reste à prouver en particulier pour ceux dont les revenus ne dépendent que de la publicité mobile.
  • Un nouveau canal de distibution et un modèle économique plus attractif. La vraie raison du succès de l'AppStore est avant tout le contrôle de l'écran d'accueil qui offre aux clients un accès direct et simple à leur service (et d'un point de vue consommateur la différence entre un widget, un favori ou une application plus évoluée tend à devenir de plus en plus floue) et aux développeurs un nouveau canal de distribution plus rémunérateur (70% des revenus à comparer aux reversements opérateurs).
  • La révolution du merchandizing mobile. Comme dans toute boutique numérique, l'enjeu est celui de la visibilité, de la "tête de gondole", de la capacité à animer les promotions (notamment tarifaires) et à accéder à la richesse des contenus (plus de 15,000 applications disponibles dans le monde). Certes, la très grande majorité des applications sont gratuites mais certains contenus payants connaissent un succès foudroyant. Ce n'est pas un hasard si ce sont les jeux mobiles qui génèrent certainement le plus de revenus sur l'AppStore. C'est le signe d'un marché contrôlé à environ 90% par les opérateurs et dont le merchandizing reste limité sur les portails opérateurs. Pour preuve, Gameloft affirme que Apple est désormais son premier client devant les opérateurs mobiles. Une révolution du merchandizing quand on repense aux balbutiements de Ludiwap! Et pourtant, beaucoup reste à faire en matière de merchandizing mobile, même sur l'AppStore: pour en savoir plus, cliquez ici.

Nul doute qu'à Barcelone, tous les observateurs vont attendre des détails sur Skymarket (Microsoft), Android Market (Google), RIM Application Center sans parler de la suite à donner à Nokia Download! (ex-Preminet) ou sur toutes les boutiques opérateurs qui ne manqueront pas de fleurir au printemps!

Source: Thomas Husson pour services mobiles

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