Alt Impact, le plan sobriété énérgétique pour la Tech
Le groupe de travail "numérique" dans le cadre de l’Acte 2 du plan de sobriété énergétique a fait le bilan des consommations énergétiques de l’hiver 2022-2023 et des mesures mises en œuvre.
Le numérique mobilise de nombreuses ressources, émet 2,5 % des émissions de gaz à effet de serre et consomme environ 10 % de l’électricité en France. De plus, la forte augmentation des usages laisse présager une hausse de cette empreinte carbone d’ici à 2025. De surcroît, la consommation d’énergie du secteur numérique connaît une croissance exponentielle du fait du développement des usages numériques. En 5 ans, entre 2013 et 2017, celle-ci a ainsi augmenté de 50 % et devrait continuer de croître d’ici à 2025 à un rythme annuel de 10 %. Dans le cadre du plan de sobriété présenté le 6 octobre 2022, les acteurs du numérique s’étaient engagés, en sus des actions sur le chauffage et l’éclairage des locaux, à limiter le recours à la climatisation dans les centres de données et à éteindre certaines fréquences lorsqu’elles ne sont pas utilisées.
Pendant ces derniers mois, les acteurs du numérique ont concrétisé ces engagements, à l’instar d’OVHcloud qui, s’il n’utilisait pas déjà de climatisation pour ses salles de serveur, a mené une campagne d’augmentation de température graduelle de ses salles batterie, réseaux et énergie. Free a mis en œuvre l’extinction des fréquences la nuit et le débranchement des équipements cuivre lorsque cela était possible. Cloud temple a mis en place un accompagnement spécifique à l’ensemble de ses clients afin que ces derniers puissent gérer au mieux leur consommation d’énergie. Nokia a optimisé la surface de ses plateformes et mis en œuvre l’extinction automatique des équipements lorsque ceux-ci ne sont utilisés. Orange a stabilisé la consommation énergétique de son réseau malgré la hausse des usages.
Alt Impact
Pour accompagner les mesures de sobriété des entreprises, les ministres ont annoncé le lancement opérationnel prochain du programme « Alt-Impact » porté par l’Ademe, le CNRS et l’INRIA. Financé à hauteur de 16,8 millions d’euros, dont 15,4 M dans le cadre des programmes de Certificat d’Économie d’Énergie, et 1,4 M par l’ADEME, ce programme a vocation à former très largement aux gestes de sobriété numérique (écoconception des services numériques, allongement de la durée de vie des équipements, recyclages des matériels informatiques) : 3 000 enseignants du supérieur, 2 000 ambassadeurs en entreprises et 650 ambassadeurs en collectivités seront sensibilisés et formés. Les ambassadeurs « Alt Impact » vont ainsi pouvoir toucher 400 000 élèves du supérieur, 10 000 personnes en entreprise et 1 000 collectivités.
Au-delà, les ministres ont annoncé le renforcement de la gouvernance autour des enjeux du numérique avec la convergence, sous l’égide du Haut Comité Numérique Écoresponsable, des travaux du plan de sobriété énergétique et ceux de la feuille de route décarbonation du numérique lancés fin 2022 et qui aboutiront avant l’été. Cette convergence doit renforcer l’action publique en faveur d’un numérique plus respectueux de l’environnement, plus sobre et décarboné.
Éco-conception
Engagée auprès des entreprises, l’ADEME a mis en œuvre un accompagnement pluriel pour faciliter leurs démarches d’éco-conception et, plus largement, de décarbonation de leurs activités ainsi que de leurs chaînes de valeur. À titre d’exemple, 34 % des entreprises engagées dans l’éco-conception reconnaissent avoir augmenté leurs ventes depuis. Du diagnostic (Eco-Flux, Decarbon’Action) à l’accompagnement sectoriel (dispositif ACT) en passant par l’élaboration d’un plan d’actions personnalisé et ancré dans la réalité des entreprises, l’ADEME s’est positionnée plus que jamais en 2022 comme opérateur public de référence sur la décarbonation de l’industrie. Elle a ainsi accompagné 5 882 structures au titre du dispositif France Relance et a soutenu 1 752 projets au titre du dispositif France 2030.
L’industrie mobile
En intégrant la sobriété énergétique dans toutes les étapes de la production et de l’utilisation des téléphones portables, l’industrie mobile pourrait réduire considérablement son impact environnemental tout en continuant à offrir des produits et services de qualité à ses utilisateurs. Voici quelques actions que l’industrie mobile pourrait entreprendre pour intégrer la sobriété énergétique :
- L’industrie mobile pourrait concevoir des téléphones portables plus économes en énergie en utilisant des processeurs plus efficaces, des écrans avec une consommation énergétique réduite, des batteries plus performantes et en optimisant le logiciel pour réduire la consommation d’énergie.
- Les fabricants de téléphones portables pourraient utiliser des matériaux recyclés pour la production des appareils et veiller à ce que leur production soit respectueuse de l’environnement.
- Les fabricants et les opérateurs de téléphonie mobile pourraient promouvoir des comportements responsables en matière d’utilisation des téléphones portables, tels que la désactivation du Wi-Fi ou du Bluetooth lorsqu’ils ne sont pas utilisés, la réduction de la luminosité de l’écran, l’utilisation de chargeurs efficaces, et la réparation plutôt que le remplacement des téléphones.
- L’industrie mobile pourrait encourager la réutilisation et le recyclage des téléphones portables en offrant des programmes de reprise ou de recyclage pour les anciens appareils.