Zuckerberg affirme avoir transformé WhatsApp et Instagram positivement

Image d'illustration. MetaADN
Mark Zuckerberg affirme devant le tribunal avoir considérablement amélioré les plateformes WhatsApp et Instagram, en soulignant les évolutions et innovations apportées depuis leur acquisition par Facebook pour offrir une expérience utilisateur enrichie et plus sécurisée.
Tl;dr
- Zuckerberg défend l’achat d’Instagram et WhatsApp.
- La FTC accuse Meta de stratégies anticoncurrentielles.
- Instagram et WhatsApp dépassent les prévisions initiales.
Un procès sous haute tension pour Meta
L’atmosphère était lourde dans le tribunal fédéral de Washington lorsque Mark Zuckerberg, sourire en coin, a répondu à la question qui brûlait toutes les lèvres : referait-il l’acquisition de WhatsApp pour 19 milliards de dollars ? Après un bref silence, la réponse est tombée, sans équivoque : « Je le referais ». Cette scène, presque théâtrale, illustre l’enjeu d’un procès inédit où la Federal Trade Commission (FTC) entend remettre en cause deux des acquisitions majeures du groupe devenu Meta.
Derrière les acquisitions : stratégie ou étouffement de la concurrence ?
Au fil des treize heures d’audition, Zuckerberg a tenté de démonter l’argument central de l’accusation. Selon la FTC, il aurait cherché à « neutraliser » Instagram et WhatsApp pour éviter toute concurrence directe à Facebook. L’homme fort de Meta nuance : certes, il craignait que les messageries privées ne se transforment en réseaux sociaux concurrents. Mais après sa rencontre avec Jan Koum et Brian Acton — fondateurs de WhatsApp — il jugeait ce scénario « extrêmement improbable ». Les deux hommes affichaient un mépris affiché pour les réseaux sociaux et la publicité, allant même jusqu’à manquer d’ambition selon des mails internes dévoilés au tribunal.
Des paris risqués… largement gagnants
Pourtant, derrière ces choix stratégiques, Zuckerberg insiste sur sa vision : la montée en puissance des échanges privés exigeait d’investir massivement. Il voyait dans WhatsApp non seulement un atout précieux face à l’évolution des usages mais aussi un moyen d’avoir plus de poids face aux géants Apple et Google. D’ailleurs, il n’a pas caché que Facebook dépendait étroitement de leurs plateformes pour distribuer ses applications — une fragilité qui ne lui a jamais échappé. Non sans une pointe d’autocritique, il avoue : « Je ne suis pas certain que ça nous ait tant aidés que cela ». Les chiffres parlent pourtant d’eux-mêmes : près de 3 milliards d’utilisateurs sur WhatsApp aujourd’hui et 10 milliards de dollars générés chaque année par l’écosystème publicitaire autour des services du groupe.
L’ombre persistante du doute
Quant à Instagram, considéré par le gouvernement américain comme une menace plus directe pour Facebook à l’époque, Zuckerberg reconnaît avoir pris conscience du potentiel concurrentiel du service bien après son rachat. À ce moment-là, il avait demandé à ses équipes de limiter l’intégration entre Facebook et Instagram afin de préserver leur croissance respective. Plusieurs éléments expliquent cette évolution :
- Craintes de perte d’engagement sur Facebook.
- Mésentente avec les cofondateurs d’Instagram, partis peu après.
- Soutien massif apporté à Instagram contre le spam.
Enfin, lors de cette dernière journée mouvementée au tribunal, Sheryl Sandberg elle-même s’est souvenue avoir jugé le prix payé pour Instagram « beaucoup trop élevé ». Pourtant aujourd’hui, alors que ces investissements dépassent toutes les attentes initiales – Instagram affiche plus de deux milliards d’utilisateurs – Meta se retrouve face à une justice déterminée à rouvrir le débat sur le pouvoir des géants du numérique.