La lutte pour la technologie la plus critique du 21e siècle est devenue une source majeure d’hostilité entre les deux superpuissances mondiales.
Notre société repose sur les semi-conducteurs. Ces minuscules morceaux de silicium servent de cerveau à une multitude d’appareils, qu’il s’agisse de nos téléphones, de nos ordinateurs, de nos voitures, de nos centres de données ou même des marchés boursiers. Ils constituent également la base numérique essentielle des forces armées modernes.
Dès les premiers jours de leur création, les puces électroniques ont trouvé leur utilité dans les systèmes de guidage de missiles. Aujourd’hui, elles alimentent une vaste gamme de matériel militaire, du fonctionnement d’avions de combat aux performances des obusiers, en passant par la communication des radios et la précision des radars.
Dans le contexte de la guerre russo-ukrainienne, les semi-conducteurs sont essentiels pour des équipements tels que les lance-roquettes HIMARS, les missiles antichar Javelin et les satellites de communication Starlink. Ils jouent également un rôle crucial dans la course aux armements qui se déroule actuellement en Asie de l’Est, où les tensions territoriales en mer de Chine orientale et méridionale pourraient potentiellement dégénérer en un conflit majeur. L’introduction de l’intelligence artificielle ajoute une nouvelle dimension à ces hostilités, avec une demande croissante de puces dédiées à l’IA qui entraîne une véritable pénurie.
Dans l’UE, les pénuries et les frictions ont conduit le bloc à introduire le Chips Act, d’un montant de 43 milliards d’euros . Le programme d’investissement vise à stimuler la production locale et à réduire la dépendance internationale. Les experts ont toutefois minimisé toute perspective de souveraineté. l’UE n’a « aucune chance » d’être indépendante en matière de semi-conducteurs et personne d’autre non plus. D’ailleurs la prise de participation de TSMC est l’un des nombreux actes de cette tech War !
Intel a accepté de vendre une participation d’environ 10% dans son entreprise IMS Nanofabrication à Taiwan Semiconductor Manufacturing Co (TSMC), une transaction évaluée à environ 4,3 milliards de dollars. Selon Intel, cette opération renforcera l’indépendance de l’unité. Intel reste le principal actionnaire de IMS, qui continuera à opérer comme une filiale indépendante. La transaction devrait être finalisée au cours du quatrième trimestre de cette année. En juin dernier, Intel avait vendu une participation de 20% de IMS à Bain Capital, à la même évaluation.
Intel a déclaré que la société autrichienne IMS est l’un des leaders dans la production d’“outils d’écriture de masque à faisceaux multiples nécessaires pour développer la lithographie extrême ultraviolette avancée (EUV)”, utilisés pour produire des puces destinées aux technologies AI et mobiles, entre autres. Intel a ajouté que l’IA, la connectivité omniprésente, l’informatique ubiquitaire, l’infrastructure du nuage à la périphérie et les capteurs stimulent la croissance de la demande en semi-conducteurs, prévoyant un chiffre d’affaires atteignant 1 billion de dollars d’ici 2030.
Kevin Zhang, vice-président senior du développement commercial chez TSMC, a souligné que la société travaille avec IMS depuis 2012. Intel a investi dans IMS en 2009 et a acquis les participations restantes en 2015.