StopCovid est une application de « contact tracing » qui s’inscrit dans le plan global de déconfinement du Gouvernement dans le contexte de l’épidémie de Covid-19. Le projet a été pensé comme une brique d’une stratégie sanitaire plus globale.
Le contact tracing est bien connu des services médicaux qui travaillent sur le terrain. Il leur permet de retrouver les chaines de propagation d’une épidémie. Cependant, il s’agit d’une tâche complexe, en particulier dans les cas de zones urbaines denses et des transports en communs. Ainsi, l’application sera une aide complémentaire à ces investigations. Pour ce faire, elle utilise le protocole ROBERT – pour ROBust and privacy-presERving proximity Tracing – qui permet, grâce aux signaux Bluetooth émis par le téléphone d’une personne, de mémoriser l’historique de ses contacts, tout en respectant sa vie privée. Ainsi, avec StopCovid, vous serez prévenu(e) si vous avez croisé dans les jours précédents quelqu’un qui a ensuite été testé positif au Covid-19, une information essentielle pour empêcher l’épidémie de redémarrer.
Lien de téléchargement de l’application StopCovid :
L’application StopCovid a été adopté par le parlement à 338 voix contre 215, vous pouvez retrouver les questions d’une audition qui a eu lieu hier matin dans la vidéo avant le vote.
“Ceux qui font circuler l’épidémie, ce ne sont pas les personnes âgées. Ceux qui font circuler le plus l’épidémie, ce sont les urbains actifs qui prennent le métro aux heures de pointe et qui vont dans les bars et les restaurants. C’est cela qui fait circuler l’épidémie. C’est cela que les brigades d’enquêtes sanitaires ont le plus de mal à suivre parce qu’il est impossible de retrouver quelqu’un que vous avez croisé dans un bar, dans un restaurant ou dans un métro. Et donc, ce sont ces populations-là, qui sont en général dotées de smartphones à plus de 95 ou 97 %, que nous cherchons prioritairement à toucher.” Cédric O secrétaire d’État au numérique.
Cette application permet de vous prévenir immédiatement si vous avez été en contact rapproché dans les derniers jours avec une personne que vous ne connaissez pas et qui vient d’être testée positive au Covid-19. Dans le cadre de l’application, les contacts pris en compte seront les suivants : moins d’1 mètre pendant au moins 15 mn.
Si vous avez téléchargé l’application sur votre téléphone, vous êtes informé(e) lorsque vous avez été en contact rapproché (à moins d’1 mètre de distance pendant au moins 15 minutes) avec une personne (par exemple dans les transports en commun ou dans un commerce), qui vient d’être testée positive et qui est aussi utilisatrice de l’application. Ainsi, vous pouvez être pris en charge rapidement avec un suivi médical (notamment par des tests). Plus le Covid-19 est identifié tôt, plus il est possible de le soigner et d’éviter les complications.
Si vous avez téléchargé l’application et que, malgré vos précautions, vous venez d’être testé positif, vous pouvez alerter l’ensemble des personnes utilisatrices de l’application avec qui vous avez été en contact rapproché dans les derniers jours et que vous avez peut-être contaminées. Vous leur permettez d’être prises en charge médicalement dans les meilleurs délais (et donc réduire leurs risques de complication) et d’éviter qu’elles contaminent à leur tour de nouvelles personnes.
Comme le choix a été fait de ne pas choisir l’API Google/Apple pour réveiller le Bluetooth de l’iPhone quand il se mettra en veille, les développeurs ont choisi de le faire avec le croisement physique des porteurs de smartphone Android ! Hâte de voir si il y a une demande d’autorisation au porteur de l’iPhone ? Si une application avait fait cela, on imagine le tollé qui aurait émergé par les utilisateurs et les organismes soucieux de la vie privée !
StopCovid est également le fruit d’une collaboration scientifique et technologique à l’échelle européenne. Inria a notamment échangé avec des partenaires académiques comme le Fraunhofer Heinrich Hertz Institut et le Fraunhofer AISEC (Allemagne) qui joue un rôle-clé dans le développement de la solution allemande. Des échanges nombreux ont également lieu notamment avec les équipes britannique (NHSX), italienne (Team Digitale) et espagnole (BSC). Une partie de ces échanges a eu lieu au sein d’une plate-forme d’interactions européenne qui a donné lieu à la naissance d’un groupe de travail spécifique au sein de l’ETSI, l’institut européen de standardisation des télécommunications.
Ces collaborations ne permettent pas encore de travailler sur l’interopérabilité des solutions développées dans chacun des pays, c’est-à-dire leur capacité à communiquer de l’information entre elles, en respectant le cadre européen de respect de la vie privée et de protection des données.