Publié le 15 avril 2019.
Par Gontran Peubez

Next’19, Le nuage sans couture

Publié le 15 avril 2019.
Par Gontran Peubez
Google I/O

Google I/O

La légende urbaine veut que Air France ait affrété un A380. Dimanche c’était un B777. Mardi également. Et pour cause, démarrait à San Francisco, dès mardi matin Google Next’19, l’édition 2019 de sa grand messe annuelle consacrée à aux activités Cloud du géant du net – par opposition aux activités publicitaires – qui réunit 37.000 aficionados et se joue à guichet fermé pendant trois jour.

Pour ma belle-mère, Google, c’est avant tout le moteur de recherche, celui qui s’est imposé presque universellement, et puis quelques autres services à plus d’un milliard d’utilisations quotidiennes – YouTube, Gmail pour ne citer que ceux-ci. Beaucoup des amis de ma belle-mère savent maintenant que Google est aussi une formidable machine à capter nos datas pour aider les marques à mieux nous cibler. C’est son activité publicitaire. Pour quelques initiés dont j’ai le plaisir d’être, c’est la plateforme de Cloud (comprendre stockage des données et des services associés dans le cloud public) de la firme de Mountain View.

Dès la première KeyNote, devant des milliers d’ingénieurs en jean/basket/hoody, le ton est donné par le nouveau CEO de Google Cloud. Sans jamais les citer, ce sont Microsoft et AWS qui sont dans le viseur, avec notamment l’annonce d’Anthos. C’est quoi ? Il s’agit d’un service qui permettra aux entreprises d’utiliser une plate-forme unique, fonctionnant sur le cloud de Google, pour déployer et gérer leurs applications sur n’importe quel cloud, y compris ceux offerts par ses concurrents. Utiliser n’importe quel cloud n’aura jamais été aussi simple, grâce à Google, une sorte de nouveau standard du sans couture du cloud hybride.

Deuxième annonce choc, un « we embrace open-source » fidèle aux valeur des origines de Google, à sa culture du partage et à sa croyance en l’open-source. Selon Google, l’ambition est d’offrir aux utilisateurs une expérience transparente et la possibilité d’exploiter facilement ces technologies open-source dans le cloud de Google. C’est à nouveau cette idée de Cloud sans couture dans les usages qui prévaut et même si cela n’est pas explicite, clairement destinée à proposer une approche de l’open-source en contrepied de celle proposée par AWS : la plate-forme de cloud computing de ce dernier a la réputation dans la communauté open-source de prendre le meilleur de certains projets open-source et de les regrouper sous sa propre marque – sans nécessairement contribuer en retour aux projets d’origine.

Au second jour, suite de l’offensive. Google annonce que deux offres majeures de Microsoft SQL Server et Active Directory pourront désormais être opérées depuis Google Cloud.

Le message est donc clair : si votre entreprise utilise des services Microsoft SQL Server ou ADn vous êtes les bien venus sur le Cloud Google, pas besoin d’aller chez Azure. Et tout cela sera géré sans couture.

Puis déboule la cavalerie lourde toujours à l’aune de cette raison d’être du sans couture avec la connexion directe du tableur de la Google Suite avec l’outil qui gère la base de données dans le Cloud (BigQuery), sans besoin d’extraire ou de charger les données. Le monde bureautique – celui où tout analyste aimera toujours prendre des notes, faire une somme, une moyenne – est enfin en prise directe avec les vrais chiffres de l’entreprise. Adieu les sempiternels « ah mais je n’avais pas les dernières données quand j’ai fait le tableau ».

La seconde KeyNote s’achève avec l’annonce de la Google AI Platform dont le principe est de proposer un environnement sécurisé permettant de construire, tester et déployer des modèles d’intelligence artificielle : une AI-plateforme qui depuis un point unique permet de faire tourner sur Google, sur un autre Cloud, en local ou même « at the edge ».

Pour ce faire, la plateforme rassemble non seulement une impressionnante palette de produits existants et nouveaux (visant à traiter de l’image, de la vidéo, du son, des paroles, du texte, à faire du matching) mais surtout offre l’espace, un véritable atelier dans le nuage, où ces différemment éléments seront assemblés, du prototypage jusqu’à la mise en production. Sans couture de nouveau. Et si l’on regarde du côté de la compétition, c’est clairement à IBM et à son Watson studio que fait penser cette plateforme, avec l’ouverture en plus.

Les ingénieurs parlent beaucoup de serverless lorsqu’ils évoquent le cloud. Au soir de ce dernier jour, le mot que je retiendrais est plutôt seamless (sans couture). Supprimer tous les obstacles que vous pourrez trouver sur votre chemin vers le nuage, telle semble être la nouvelle mission que Google Cloud s’est donné. De quoi prendre la concurrence de vitesse.

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