Publié le 10 juillet 2020, modifié le 14 juillet 2020.
Par Morgan Fromentin

Les opérateurs britanniques avertissent des dangers d’un éventuel retrait trop rapide des équipements Huawei

Publié le 10 juillet 2020, modifié le 14 juillet 2020.
Par Morgan Fromentin
Londres

LondresWikimedia Commons

Le Royaume-Uni semble décidé à son tour à bannir Huawei de son infrastructure 5G. Les opérateurs se plieront bien évidemment à cette décision mais il conviendra de ne pas trop se presser sans quoi c'est toute la qualité de service qui en pâtira.

Les dirigeants de Vodafone UK et BT Group avertissent aujourd’hui officiellement les autorités britanniques de la nécessité de proposer des échéances réalistes dans l’éventualité où un bannissement total à l’encontre des équipements Huawei serait décidé. Il faudrait au moins 5 à 7 ans pour éviter tout risque d’interruption de service.

MaJ 14/07 > Le gouvernement britannique a interdit l’utilisation de l’équipement Huawei 5G, les opérateurs ayant jusqu’en 2027 pour changer l’infrastructure existante, un processus qui devrait retarder le déploiement de la nouvelle technologie de réseau de deux à trois ans et coûter jusqu’à 2 milliards de livres sterling.

Les opérateurs britanniques craignent un retrait de Huawei trop rapide

C’est durant une session du Comité restreint des sciences et de la technologie de la Chambre des communes du Parlement du Royaume-Uni que la directrice réseau de Vodafone UK Andrea Dona et le CTIO de BT Group Howard Watson ont tenu à avertir des dangers d’une suppression des équipements Huawei dès 2023, date qui serait actuellement envisagée par les autorités. Un délai bien trop court, irréaliste même et qui présenterait un vrai danger pour les clients et les entreprises.

qui serait préjudiciable aux clients, particuliers comme professionnels

Le Royaume-Uni est encore en phase d’analyse quant à la confiance pouvant être accordée à Huawei. Les États-Unis continuent quant à eux de mettre la pression sur le pays. Selon Andrea Dona, la loi limitant le rôle de Huawei mise en place en avril vient “perturber le délicat équilibre entre la sécurisation des réseaux télécoms et la capacité des opérateurs à continuer d’investir dans ces réseaux”. Imposer des règles plus strictes encore aurait de lourdes conséquences en termes de coût et viendrait ralentir le déploiement de la 5G. Vodafone estime qu’il coûterait plusieurs milliards de livres pour se débarrasser totalement des équipements RAN Huawei et l’opération prendrait au minimum 5 ans. L’échéance de 2023 causerait des interruptions de service pouvant atteindre les deux jours.

Une vision partagée par Howard Watson : “Il est d’un point de vue logistique impossible de d’arriver à 0 en seulement 3 ans. Cela entraînerait de nombreux blackouts pour les clients.” Et d’ajouter que les règles actuelles étaient déjà éprouvantes mais “finalement encore réalisables”, avec des interruptions minimes.

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