Les émissions de gaz à effet de serre des 4 opérateurs télécoms français progressent
L’Arcep publie la deuxième édition de son enquête annuelle "Pour un numérique soutenable" en rendant publics les indicateurs collectés auprès des quatre principaux opérateurs télécoms pour suivre l’évolution de leur empreinte environnementale de 2017 à 2021 :
Les émissions de gaz à effet de serre des quatre principaux opérateurs télécoms progressent en 2021 après deux années de recul, mais restent inférieures au niveau de 2019. Les émissions de gaz à effet de serre des quatre principaux opérateurs télécoms progressent de 3 % en 2021 par rapport à 2020, pour atteindre 373 000 tonnes équivalent CO2 notamment en raison de la crise sanitaire. Les effets positifs de la crise sanitaire sur ces émissions n’ont donc pas été entièrement effacés par la reprise de l’activité.
Le rapport annuel montre que les émissions indirectes de gaz à effet de serre, essentiellement liées à la consommation d’électricité des opérateurs, augmentent depuis 2018, à la fois en raison du déploiement des réseaux et de l’augmentation des usages. Cette tendance haussière se poursuit en 2021, mais ralentit significativement : + 2 % en un an en 2021 contre + 5 % en 2020. Ce ralentissement est lié à la moindre progression de la croissance de la consommation électrique des réseaux : la croissance de la consommation électrique des réseaux est en effet divisée par deux par rapport à 2020 (+ 3 % en un an en 2021 contre + 6 % en 2020) et atteint 3,9 TWh en 2021. La consommation énergétique moyenne par abonnement est un peu plus faible sur les réseaux fixes (25 kWh en moyenne par abonnement) que sur les réseaux mobiles (30 kWh en moyenne par carte SIM). En outre, la consommation énergétique moyenne par abonnement sur les réseaux d’accès cuivre est un peu moins de quatre fois supérieure à celle des réseaux d’accès fibre (34 kWh par abonnement cuivre en 2021 contre moins de 10 kWh par abonnement fibre).
Consommation énergétique des réseaux
Le ralentissement de la croissance des émissions de gaz à effet de serre liées au scope 2 provient du ralentissement de la croissance de la consommation électrique des réseaux (fixes et mobiles) : elle est divisée par deux par rapport à 2020 (+ 3 % en un an en 2021 contre + 6 % en 2020) et atteint 3,9 TWh en 2021. Cette décélération du rythme de croissance peut s’expliquer par plusieurs facteurs, dont le recul du nombre d’abonnés sur réseaux cuivre RTC et DSL (21,1 millions au total fin 2021, en baisse de 15 % en un an). Ce ralentissement peut également s’expliquer en partie par une moindre croissance des usages. En effet, après avoir progressé de 50 % en 2020 en raison de la crise sanitaire et notamment des périodes de confinement, le trafic d’interconnexion vers les principaux fournisseurs d’accès à internet retrouve en 2021 un rythme de croissance similaire à celui de 2019 (+25 %).
En 2021, la consommation énergétique moyenne par abonnement est un peu plus faible sur les réseaux fixes (25 kWh en moyenne par abonnement) que sur les réseaux mobiles (30 kWh en moyenne par carte SIM). Sur les réseaux d’accès fixes, la consommation énergétique moyenne par abonnement s’élève à 34 kWh sur réseau cuivre contre moins de 10 kWh sur réseaux en fibre optique. La consommation énergétique par abonnement cuivre est ainsi, comme en 2020, un peu moins de quatre fois supérieure à celle des abonnements en fibre optique.
Les terminaux constituent donc un enjeu majeur
La majeure partie de l’empreinte carbone du numérique (79 %) est due aux terminaux (téléviseurs, ordinateurs, téléphones…). Les terminaux constituent donc un enjeu majeur de l’analyse de l’empreinte environnementale du numérique : la limitation du renouvellement de ces équipements ainsi que l’accroissement de leur durée d’utilisation sont un levier de réduction de l’impact environnemental du numérique.
Alors qu’au niveau mondial, le nombre de smartphones vendus progresse de près de 6 % en 2021, les ventes de téléphones mobiles sur le marché français se stabilisent à 21,3 millions, avec un recul significatif des ventes de smartphones neufs. Les ventes de téléphones mobiles réalisées par les quatre principaux opérateurs (38 % du total des ventes sur le marché français) suivent la même tendance. Le volume de leurs ventes s’élève à 8,1 millions, le recul des ventes de téléphones neufs (-150 000 en un an) compensant la forte progression des ventes de téléphones reconditionnés (+175 000). L’Arcep suit également les ventes de téléphones mobiles subventionnés, parfois considérés comme participant à la limitation de la durée d’utilisation des terminaux mobiles. Les résultats de l’enquête montrent que les ventes de téléphones couplés à un abonnement mobile diminuent significativement en 2021 (- 2,8 % en un an) et qu’ils restent minoritaires (25 % de l’ensemble des ventes en France), malgré la poursuite des déploiements des réseaux 5G et la progression du nombre de clients actifs sur ces mêmes réseaux.