Publié le 2 février 2021, modifié le 2 février 2021.
Par La Rédaction

La reconnaissance faciale est-elle discriminatoire ?

Publié le 2 février 2021, modifié le 2 février 2021.
Par La Rédaction

Le consentement éclairé des consommateurs et la transparence seront nécessaires pour garantir que la technologie ne fasse pas l’objet d’abus.

Les solutions biométriques sont considérées comme l’une des solutions d’authentification les plus sécurisées en raison de leur capacité à intégrer les caractéristiques physiques et comportementales des utilisateurs finaux qui sont difficiles à falsifier. Par conséquent, le nombre croissant de vols d’identité devrait stimuler la croissance du marché mondial de la reconnaissance faciale au cours de la période de prévision.

Les institutions financières du monde entier encouragent de plus en plus l’utilisation d’appareils mobiles et personnels pour les transactions financières en ligne. Avec l’utilisation croissante de l’électronique grand public pour les transactions financières, le besoin d’une sécurité de haut niveau augmente également car les informations critiques des utilisateurs peuvent être facilement piratées et manipulées. Cela conduit à une forte adoption des technologies de reconnaissance faciale dans l’industrie de l’électronique grand public.

Smartphone

Alors que le nombre d’utilisateurs de smartphones continue d’augmenter, la demande de technologies de reconnaissance faciale augmentera avec une proportion de 35 % de smartphones biométriques mondiaux autorisant les paiements du commerce électronique pour 2025. C’est l’authentification faciale qui est utilisée pour permettre à un individu de passer par le processus d’identification. Un tel individu doit accepter que ce processus lui soit exécuté. Par conséquent, en théorie, l’authentification faciale est plus sûre simplement parce que nous consentons à l’utiliser et elle est encore plus sur si elle est stocké sur smartphone et non sur un service dans le cloud ! Comme Face ID de l’iPhone, les données de Face ID ne sortent jamais de votre appareil et ne sont jamais sauvegardées sur iCloud ni ailleurs.

Une nouvelle étude de Juniper Research a révélé que la biométrie authentifiera plus de 3 billions de dollars de transactions de paiement en 2025, contre seulement 404 milliards de dollars en 2020. Le rapport a révélé que la biométrie, y compris les empreintes digitales, l’iris, la voix et la reconnaissance faciale, devient essentielle pour offrir des expériences convaincantes, car les paiements mobiles dominent le paysage des paiements. La croissance extraordinaire de plus de 650% sera alimentée par une utilisation accrue des OEM Pays (comme Apple Pay et Samsung Pay), pour les paiements à distance et en magasin, car ces applications ont déjà adopté des méthodes d’authentification biométrique.

Le marché mondial de la reconnaissance faciale devrait atteindre 7,75 milliards de dollars d’ici 2024 après un TCAC de 12 % à partir de 2020.

L’adoption de la technologie de reconnaissance faciale 3D et la mise en œuvre de la reconnaissance faciale pour la sécurité aux frontières stimuleront aussi le marché.

Discriminatoire ?

Harold Li, Vice-President chez ExpressVPN, s’est posé la question. Il pense que les technologies de reconnaissance faciale deviennent de plus en plus accessibles et abordables, mais les préjugés au cœur de cette technologie peuvent entraîner des expériences dangereuses et discriminatoires pour les consommateurs.

Rekognition, le service de reconnaissance faciale d’Amazon, a par exemple classé par erreur 28 membres du Congrès des États-Unis en tant que criminels, lors d’un test de l’ACLU (Union américaine pour les libertés civiles), une grande partie de ces personnes étant de couleur. Une étude plus large menée par le National Institute of Standards and Technology a révélé que les systèmes de reconnaissance faciale identifiaient très mal les minorités dites visibles comme les asiatiques et les personnes de couleur, à un taux allant jusqu’à 100 fois plus que chez des hommes blancs.

D’autres exemples ont depuis démontré que cette technologie comporte encore trop de failles pour être pleinement opérationnelle. En effet, de tels préjugés peuvent avoir des conséquences très graves si une technologie défaillante est utilisée pour des questions de sécurité nationale, d’application de la loi ou de justice pénale.

Les préoccupations des consommateurs en matière de protection de la vie privée doivent être véritablement prises en compte.

Malgré des inquiétudes fondées autour des préjugés et des risques pour la vie privée, de nombreux pays choisissent tout de même d’implémenter cette technologie. Néanmoins, à mesure que la reconnaissance faciale sera déployée, il faudra également s’attendre à des réactions vives de la part des consommateurs. Il a récemment été révélé que 68 % des personnes se disent préoccupées par l’omniprésence croissante des technologies de reconnaissance faciale. D’ailleurs, 78 % d’entre elles décrivent cette technologie comme étant un mécanisme abusif poussant vers toujours plus de surveillance.

Récemment, plusieurs associations d’activistes numériques ont alerté l’Union Européenne sur l’utilisation croissante de la reconnaissance faciale et d’autres technologies d’identification biométrique sur le vieux continent. Selon elles, cela ouvre la voie à une surveillance des citoyens à grande échelle. Bien évidemment, l’utilisation de ces technologies continue à se développer tant dans les sphères privées que publiques.

Quelle est la prochaine étape ?

Aujourd’hui, l’utilisation généralisée d’une technologie de reconnaissance faciale défectueuse ne peut pas répondre à l’exigence des consommateurs, alors que les débats autour de la confidentialité des données et du respect de la vie privée atteignent un niveau sans précédent. Tant que la réglementation et que la transparence ne seront pas exemplaires, la reconnaissance faciale représente une violation des libertés individuelles et rentre en conflit avec les valeurs des sociétés démocratiques.

Il est essentiel que les applications réelles de la technologie de reconnaissance faciale soient mises en pause afin de garantir que des changements nécessaires soient apportés pour permettre une utilisation sûre, sécurisée et correcte de la technologie. Pour ce faire, trois acteurs seront nécessaires : politique et réglementaire, la préparation auprès des consommateurs et des changements technologiques profonds, afin que cette technologie puisse être compatible avec les valeurs démocratiques.

Mais surtout, le consentement éclairé des consommateurs et la transparence seront nécessaires pour garantir que la technologie ne fasse pas l’objet d’abus. Néanmoins, pour réformer en ce sens, le soutien et l’activisme accrus du grand public seront nécessaires. Surtout, les consommateurs devront se montrer à la hauteur de la situation. Ils devront exiger que les responsables politiques et les grandes entreprises technologiques soient responsables pour résoudre les importantes lacunes technologiques avant de mettre en pratique toute nouvelle technologie de reconnaissance faciale.

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