Selon Bloomberg, le département du Commerce des États-Unis a annoncé un plan visant à intensifier les restrictions sur la vente de puces d’intelligence artificielle (IA) à la Chine. Cette mesure pourrait toucher des entreprises comme Nvidia dans les semaines à venir. L’objectif est de colmater les brèches apparues après l’instauration de restrictions sur l’exportation de puces fin 2020.CNBC a révélé que les restrictions précédentes avaient interdit la vente des unités de traitement graphique (GPU) Nvidia H100, qui sont le processeur de prédilection pour les fournisseurs de cloud et les entreprises d’IA comme OpenAI.
Face à ces restrictions, les entreprises chinoises ont trouvé une alternative en se tournant vers des processeurs A800 plus lents qui respectaient la première vague de restrictions. Cependant, CNBC a annoncé que les nouvelles règles interdiront également la vente de ces puces. Le dernier tour de vis américain pourrait également affecter la vente de puces par AMD et Intel.
À la suite de la publication par les États-Unis de nouvelles règles le 17 octobre, imposant des restrictions supplémentaires sur l’exportation de technologies de fabrication de puces avancées, l’entreprise a fait savoir qu’elle avait besoin d’évaluer soigneusement les implications potentielles de ces régulations, vu leur longueur (450 pages) et leur complexité. Cette nouvelle réglementation représente un défi majeur pour l’industrie technologique, qui devra s’adapter à un environnement commercial international de plus en plus complexe.
La Chine, de son côté, maintient un rythme effréné dans sa quête de suprématie technologique et géopolitique. Le Global Times, un organe médiatique basé à Pékin, illustre cette dynamique par une caricature intitulée “Auto-sabotage”, dépeignant les contrôles américains à l’exportation comme une action d’automutilation infligée par Washington aux fabricants de puces américains.
Le mois précédent, la secrétaire américaine au Commerce, Gina Raimondo, exprimait sa consternation suite au lancement par Huawei de son téléphone 5G . Cette mise en avant de l’avancée technologique chinoise a marqué une étape significative dans le duel technologique entre les deux géants. En dépit de sanctions sévères, Huawei, parmi les entreprises chinoises les plus lourdement touchées, a rapidement regagné sa position de rival majeur d’Apple en Chine. Selon les analystes, les ventes de l’iPhone 15 ont subi un recul à deux chiffres par rapport à son prédécesseur après que Huawei ait surpassé les ventes globales d’Apple grâce au succès inattendu du Mate 60 Pro. Les ventes de l’iPhone 15 sont en baisse de 4,5 pour cent en Chine par rapport aux ventes de l’iPhone 14 dans les deux premières semaines après son lancement, a rapporté CNN
Plusieurs experts envisagent qu’Huawei puisse assembler jusqu’à 70 millions de téléphones équipés de ses propres puces Kirin d’ici 2024. Ce chiffre revêt une grande importance, notamment étant donné que ces appareils ciblent le plus vaste marché de téléphonie mobile au monde. Apple avait gagné des parts de marché en Chine pendant la période de perturbations des activités de téléphonie de Huawei liées aux sanctions commerciales, mais l’entreprise américaine pourrait désormais perdre ces acquis après que Huawei a contourné certaines des restrictions. Il est donc logique que le PDG d’Apple, Tim Cook, ait choisi de se rendre en Chine cette semaine, illustrant ses efforts visant à renforcer la position de l’entreprise sur ce deuxième marché en importance.
Quant aux nouvelles mesures correctives américaines axées sur le progrès technologique de la Chine, leur efficacité reste incertaine. D’une part, il subsiste des doutes sur la pleine coopération de tous les partenaires américains, des preuves ayant émergé montrant que certaines entreprises taïwanaises ont clandestinement aidé Huawei. Il est clair que ces restrictions commerciales ne feront qu’accroître le soutien de l’État chinois envers les entreprises locales spécialisées dans les semi-conducteurs. Cette réduction des options d’importation renforcera davantage le besoin de développement de la technologie nationale, marquant ainsi une étape cruciale dans la course technologique actuelle.