Tous sont présents dans des pays où le pouvoir d’achat est faible. Mais du Caire à Mexico, en passant par Dehli, le téléphone mobile est partout dans les rues. Chaque fois, le modèle économique est le même : le volume compense la faiblesse des prix.
En Inde, la facture mensuelle moyenne est d’environ 5 dollars par client. En Afrique, elle varie selon les pays entre 5 et 12 dollars. Par comparaison, elle équivaut à 50 dollars en moyenne en France.
Pourtant, malgré ces faibles revenus par client, ces nouveaux géants des télécoms parviennent à avoir une meilleure rentabilité que les opérateurs européens. Ainsi, l’excédent brut d’exploitation de l’indien Bharti tourne autour de 41 %, contre environ 35 % pour Orange ou Vodafone.
Ce tour de force repose sur une parfaite maîtrise des coûts. Alors qu’en Europe, les opérateurs investissent des milliards pour construire leurs réseaux, en Inde, Bharti et Reliance ont fait un choix inverse, en externalisant leurs réseaux auprès des équipementiers. Cela leur permet de réduire leurs coûts en ne payant que pour la capacité qu’ils utilisent. Secundo, ils ont aussi sous-traité les services clients. Tertio, ils ont souvent adopté une tarification intelligente avec des prix très bas sur les SMS et plus élevés sur les appels voix. Cela a entraîné un mouvement de substitution vers les SMS, qui même avec des tarifs bas, restent toujours beaucoup plus rentables pour l’opérateur.
Au final, là où un client coûte 200 dollars par an à un opérateur européen, il coûte 100 dollars en Afrique et 45 en Inde. Soit un rapport de 1 à 4.
Enfin, la maîtrise des coûts est une logique presque inscrite dans l’ADN de ces groupes familiaux, où l’on sait, pour gérer son propre argent, qu’un sou est un sou. Ainsi, dans l’empire de Carlos Slim, les entreprises du groupe sont gérées comme des PME. Tout est fait pour que l’argent ne sorte pas du groupe, les différentes filiales étant dès que possible clientes ou fournisseurs les unes des autres. Source et suite ici