Les lancements récents des produits Humane AI Pin et Rabbit R1 ont déçu certains utilisateurs et expert de la tech, révélant un écart entre la commercialisation exagérée des produits IA et leurs véritables performances. Ceci expose une tendance plus large liée à l'obsession de la Silicon Valley d'attirer des investisseurs et de générer de l'attention médiatique, au détriment de l'apport d'une véritable valeur aux clients. Alors, comment cette tendance peut-elle être inversée ?
Si un lieu incarne la vision du futur, c’est bien Silicon Valley. En effet, qu’est-ce que cette terre d’opportunités et d’innovation si ce n’est le lieu où l’on sait vendre les rêves comme nulle part ailleurs ? Où l’on arrive à transformer les sceptiques en croyants sincères ? Pourtant, le rêve dépeint par ces visionnaires de la technologie dépasse souvent les réalités de ce que peut concrètement offrir la technologie générative de l’IA.
Marques Brownlee l’explique assez bien dans la vidéo ci-dessous – lui qui évalue régulièrement des produits, discute de l’art de sélectionner les articles à examiner, soulignant que seuls ceux qui sont particulièrement bons, mauvais ou intéressants sont choisis. Il évoque comment les critiques négatives peuvent affecter les entreprises, citant des exemples comme la Fisker Ocean et le Humane AI Pin, où les retours négatifs ont potentiellement contribué aux difficultés financières des entreprises concernées. Il débat si les mauvaises critiques ou les mauvais produits sont plus dommageables pour les entreprises, suggérant que les critiques honnêtes accélèrent simplement le résultat inévitable en fonction de la qualité du produit.
Il insiste sur l’importance de l’honnêteté dans les critiques, partageant une anecdote sur la manière dont ses commentaires ont conduit à des améliorations dans un modèle de produit subséquent. Le conférencier reconnaît que tous les spectateurs ne sont pas des acheteurs potentiels ; beaucoup regardent les critiques pour le divertissement ou l’information générale. Il réfléchit à l’influence de ses critiques et défend l’intégrité de son contenu contre les accusations de causer des faillites d’entreprises, soulignant que de nombreux autres facteurs précèdent généralement le déclin d’une entreprise.
La conversation se conclut avec l’affirmation que les critiques honnêtes sont vitales pour les consommateurs et le marché, accélérant l’inévitable plutôt que de causer directement des faillites d’entreprises. Il souligne son engagement à fournir des critiques informatives, éducatives et honnêtes, servant principalement l’audience plutôt que les fabricants de produits.
Rabbit R1 et Humane AI Pin : de belles promesses …
Le Rabbit R1 et l’Humane AI Pin, deux tentatives récentes de concrétiser ces rêves, en sont un parfait exemple. Présentés comme les précurseurs d’une nouvelle génération d’assistants virtuels intégrés dans des objets physiques, ils ont manifestement déçu leurs utilisateurs. Le Rabbit R1, un petit ‘compagnon de poche’ promettant de simplifier votre utilisation des applications sur votre mobile, s’est retrouvé être très éloigné des promesses initiales.
… qui se révèlent vaines
« Il suffit de demander » , un slogan séduisant mais qui cache une triste réalité : n’offrant que 4 connexions disponibles (Spotify, Doordash, Uber, Midjourney), le Rabbit R1 semble bien loin de pouvoir interagir de manière optimale avec vos applications. Même constat décevant pour l’Humane AI Pin, un ‘bijou numérique’ destiné à améliorer notre quotidien grâce à une intégration plus harmonieuse de l’IA. En plus d’être hors de prix, il ne tient pas ses promesses, bien au contraire. Ses défauts : peu réactif, incapable d’effectuer des tâches basiques comme régler une minuterie, surchauffe jusqu’à se caler et finalement ne se justifie pas au regard de son coût élevé.
À ce stade, je dirais que ces produits sont performants et répondent à leurs engagements dans le secteur naissant de l’IA générative. Il est important de se rappeler que c’est un peu comme dans les années 1990 avec l’explosion des dot-com. Nous vivons actuellement une période effervescente pour l’IA, ce qui complique les prédictions, y compris en ce qui concerne les appareils. Je pourrais mentionner de nombreux cas où les attentes d’une utilisation parfaite pour un produit n’ont pas été satisfaites, comme pour l’iPhone 1 et le Nabaztag. L’un a été un succès mondial, tandis que l’autre a disparu, mais a été un précurseur pour toute une génération. Alors, gardons des attentes raisonnables pour le moment. 🙂
La culture de ‘promettre beaucoup, livrer peu’ à Silicon Valley
De tels échecs soulignent une réalité bien présente à Silicon Valley : si la culture d’« overpromising, underdelivering » y règne en maître, il est temps d’y introduire plus de rigueur et de transparence. Il est désormais essentiel d’accentuer la vigilance face aux promesses flatteuses. Après tout, si une chose semble trop belle pour être vraie, c’est probablement qu’elle l’est.