Google expérimente l’exclusion des éditeurs européens de ses liens d’actualités
Google suscite la controverse avec un test limitant l’affichage des contenus d’éditeurs de l’UE, perçu comme une potentielle pression face aux régulations européennes sur l’information en ligne.
Tl;dr
- Google mène un « test » excluant les résultats de l’UE.
- Le test concerne neuf pays de l’UE et un petit pourcentage d’utilisateurs.
- Google a une histoire de négociations avec des réglementations liées aux nouvelles.
Un « test » controversé mené par Google
Google, le géant de la technologie, a déclenché une vague de controverses avec un « test » qui consiste à omettre les résultats des éditeurs de nouvelles basés dans l’Union Européenne. La firme affirme que ce test limité dans le temps n’affectera qu’une petite portion d’utilisateurs dans neuf pays de l’UE. Selon Google, l’objectif est d' »évaluer l’impact des résultats des éditeurs de nouvelles de l’UE sur l’expérience de recherche de nos utilisateurs et sur le trafic vers les éditeurs« .
Une menace pour les médias européens ?
Mais compte tenu de l’état précaire des médias d’information – et de l’historique de Google qui a menacé par le passé de retirer ses services face à des réglementations liées aux nouvelles – certains y voient une manœuvre d’intimidation. En effet, ce « test » peut être perçu comme une menace implicite de voir le géant du web retirer sa « protection » aux éditeurs de nouvelles européens.
Les détails du « test »
Google décrit ce test, rapporté par The Verge, comme une expérimentation « petite et limitée dans le temps » qui omettra les résultats de l’UE dans la recherche Google, Google News et le fil d’actualités personnalisé Discover. Cela n’affectera que 1% des utilisateurs en Belgique, Croatie, Danemark, France, Grèce, Italie, Pays-Bas, Pologne et Espagne. Ces utilisateurs continueront à voir les résultats provenant d’autres sites web, y compris des publications non-européennes.
Un historique de négociations avec les réglementations
Il est important de noter que Google a déjà utilisé la menace de retirer sa visibilité comme levier de négociation dans des situations similaires. Dans certains cas, cette tactique a permis à la société d’obtenir des concessions. Par exemple, l’année dernière, Google a retiré ses liens d’actualités du Canada en réponse au projet de loi C-18 (la Loi sur les nouvelles en ligne), qui exigeait que les entreprises technologiques négocient une compensation avec les éditeurs en ligne pour le contenu lié.
De même, en avril de cette année, Google a brièvement supprimé les liens vers les médias californiens en réponse à la proposition d’Acte de préservation du journalisme en Californie (CJPA), qui exigerait que Google paie les éditeurs de nouvelles en échange de la poursuite du lien vers leurs sites web.
En 2021, la société a menacé de supprimer son moteur de recherche complet de l’Australie en réponse à une loi alors proposée exigeant que les entreprises technologiques partagent les redevances avec les éditeurs de nouvelles. En dépit de ces tensions, Google affirme espérer que les outils d’analyse de données qu’il fournit aux éditeurs les aideront à utiliser ce test de l’UE pour « comprendre les tendances du trafic ».