Publié le 4 juin 2020, modifié le 4 juin 2020.
Par La Rédaction

Gaia-X : Une infrastructure numérique européenne des données, vraiment ?

Publié le 4 juin 2020, modifié le 4 juin 2020.
Par La Rédaction
Creation : servicesmobiles©

Creation : servicesmobiles©

Une infrastructure numérique de données fédérée pour créer un berceau d'un écosystème européen dynamique afin de créer la prochaine génération d'infrastructures de données pour l'Europe, ses États, ses entreprises et ses citoyens.

Ce projet franco-allemand, présenté pour la première fois en octobre 2019, a rassemblé des entreprises des deux pays, des représentants du gouvernement fédéral allemand et du gouvernement français ainsi que des institutions du monde scientifique, pour créer une infrastructure de données européenne fiable et sécurisée de nouvelle génération. Ce projet, lancé au niveau franco-allemand, a pour vocation de s’ouvrir à d’autres acteurs européens.

Cette après-midi une conférence de presse Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, et Peter Altmaier, ministre fédéral allemand de l’Economie et de l’Energie présente les premiers résultats du projet franco-allemand. Des tables ronde (GAIA-X-Programme)ont été organisé avec les membres fondateurs de ce projet.

La taille du marché de l’informatique dans le Cloud en Europe a dépassé 25 milliards $ en 2018 et devrait augmenter de plus de 12% du TCAC entre 2019 et 2026. En 2019, ~ 100 milliards de dollars américains ont été générés dans le monde avec le cloud

Des représentants du gouvernement fédéral allemand, des entreprises et de la science veulent travailler avec des partenaires européens pour créer la prochaine génération d’infrastructures de données pour l’Europe : un système fédéré sécurisé qui répond aux normes les plus élevées de souveraineté numérique tout en favorisant l’innovation. Ce projet doit rassembler un écosystème numérique avec des principes d’open source ouvert et transparent, où les données et les services peuvent être mis à disposition, rassemblés et partagés dans un environnement de confiance. Le projet GAIA-X (titre provisoire) doit relier les infrastructures centralisées et décentralisées afin de les transformer en un système homogène.

L’idée est séduisante, elle est même réalisable, le seul bémol que l’on peut mettre c’est de vraiment être neutre sur le choix des partenaires afin de favoriser non pas des pays, des entreprises mais l’excellence technologique d’un service, d’une plateforme à travers un cahier des charges rigoureux. Gaia-X souhaite construire un écosystème numérique avec un réseau de développeurs, fournisseurs et utilisateurs de produits et services numériques, liés à la transparence, à un large accès et à un processus dynamique d’échange.

En faite l’enjeu est d’installer des alternatives au MGAFA, dans de nombreux secteurs, mais avec une priorité sur l’automobile et l’aéronautique.  Il faudra être aussi agile et rapide dans la conception et le déploiement ce cette infrastructure. L’un des freins pourrait être  l’organisation centrale au niveau européen. Cette organisation jetterait les bases économiques, organisationnelles et techniques d’une infrastructure de données fédérée. Sa tâche sera de développer une architecture de référence, de définir des normes et de déterminer les critères de certification et les labels de qualité des produits. Il devrait être un médiateur neutre et le centre de l’écosystème européen.

Tout dépendra de cette organisation qui ne devra pas être dirigé par des personnes qui  ne comprennent pas l’écosystème numérique ! Ce sera un organisme international à but non lucratif, une association de droit belge (association internationale sans but lucratif, AISBL) dont le siège sera à Bruxelles. 22 membres fondateurs (11 Allemand 11 Français) dont Atos, Bosh, Amadeus, OVHcloud, PlusServer, Orange, Deutsche Telekom, Docapost, Dassault Systèmes, Scaleway (iliad), Safran…

Livestream conférence de presse – 04/06/2020

Livestream conférence de presse – 04/06/2020

Souveraineté numérique c’est la possibilité d’une autodétermination indépendante par l’État et par les organisations en ce qui concerne l’utilisation et la structuration des systèmes numériques eux-mêmes, les données produites et stockées en eux, et les processus représentés.

Le projet répond aux objectifs suivants :

  • Indiquer les travaux conceptuels techniques et économiques spécifiques impliqués dans la construction d’une telle infrastructure.
  • Sur cette base, créer un écosystème commun d’utilisateurs et de prestataires de l’administration publique, du secteur de la santé, entreprises et institutions scientifiques.
  • Établir des conditions et structures cadres de soutien.

Le Projet GAIA-X souhaite devenir le berceau d’un écosystème numérique ouvert où les données peuvent être mises à disposition, rassemblées de manière sécurisée et partagé tout en bénéficiant de la confiance de ses utilisateurs. Leur objectif est d’associer d’autres pays européens pour créer la prochaine génération d’une infrastructure de données fédérée pour l’Europe, ses États, ses entreprises et ses citoyens. Une infrastructure de données qui devra répondre aux aspirations en matière de souveraineté numérique tout en favorisant les innovations.

  1. Le projet souhaite être  guidés par les principes suivants :
  2. Protection européenne des données
  3. Ouverture et transparence
  4. Authenticité et confiance
  5. Souveraineté numérique et autodétermination
  6. Libre accès aux marchés et création de valeur européenne
  7. Modularité et interopérabilité
  8. Convivialité (UX)

Concurrence

Comment GaiaX va se positionner ? Certainement pas en copiant les acteurs existants, mais plutôt fournir une couche de virtualisation au-dessus de n’importe quel fournisseur de cloud, le multicloud ! Donnant aux intégrateurs et aux clients du cloud la possibilité de se déployer facilement sur n’importe quel cloud à travers n’importe quel fournisseurs de cloud.

Il faudra avoir impérativement une norme européenne du cloud qui aide les clients en matière de souveraineté des données et qui suit la vitesse de l’innovation, ouverte sans pousser explicitement les entreprises européennes, qui en soi ne produit aucune valeur pour les clients !

Par exemple, en décembre 2018, AWS a ouvert une nouvelle région AWS Europe (Stockholm). Cela permet aux développeurs, aux startups, au gouvernement et aux organisations à but non lucratif d’exécuter leurs applications en Suède et de répondre aux besoins des utilisateurs finaux dans les pays nordiques, notamment le Danemark, l’Islande, la Finlande, la Norvège et la Suède.

Beaucoup d’acteurs sont présents sur ce marché comme Alibaba , Amazon, Fujitsu, Google, Hewlett Packard Enterprise Development , IBM, Microsoft, Nordcloud, NTT Communications, Oracle, OVH, Rackspace, Salesforce.com, SAP, Tencent… Selon la Commission européenne, en 2018, 26% des entreprises de l’UE ont utilisé le cloud computing, en particulier pour le courrier électronique et le stockage de fichiers. L’utilisation de ces services était beaucoup plus élevée dans les grandes entreprises que dans les petites entreprises, assurant la continuité des activités et gagnant un avantage concurrentiel sur leurs concurrents.

Trois scénarios GaiaX

Cloud d’infrastructure : construction d’un cloud d’infrastructure européen qui résistera aux géants américains Google, AWS et Azure et asiatique…

Géants des données : Construction des nouveaux géants numériques européens, qui domineront ensuite leurs domaines d’activité respectifs (par exemple la conduite autonome, la santé …) avec leurs plateformes, les données accumulées et l’IA.

Troisième voie : Trouver une troisième voie sans avoir à investir des milliards dans de nouvelles infrastructures cloud ou sans prototyper des entreprises individuelles pour devenir des géants (plate-forme).

à suivre, donc…

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