L'Internet des Objets (IoT) va voir ses connexions cellulaires augmenter de 3 milliards à travers le monde dans les quatre prochaines années. Pour gérer cette progression, un apprentissage fédéré s'avère indispensable. Comment allons-nous automatiser ce processus ?
Selon une étude récente de Juniper Research, la prolifération des appareils de l’Internet des objets (IoT) est sur le point de connaître une croissance sans précédent. En effet, leur nombre est prévu de doubler en quatre ans, passant de 3,4 milliards en 2024 à 6,5 milliards en 2028. Cependant, cette croissance mirobolante ne rime pas avec une augmentation des revenus pour les opérateurs. Au contraire, leur revenu moyen par appareil IoT cellulaire est prévu de diminuer durant cette même période. Un des facteurs de cette baisse est l’« amélioration de l’efficacité des réseaux ». De plus, les perspectives économiques pour les opérateurs de réseau sont de moins en moins liées à la connectivité, qui ne représente plus que 10% des revenus totaux générés par l’IoT. C’est pourquoi, pour pallier cette baisse, la plupart des opérateurs développent leurs propres plateformes de gestion de l’IoT et des services à valeur ajoutée.
Faire face à l’augmentation des données de l’IoT
La gestion de cette croissance fulgurante nécessite la mise en place de nouvelles solutions d’infrastructure intelligentes. Celles-ci permettent aux utilisateurs de l’IoT d’automatiser de façon efficace la configuration des appareils, les processus de sécurité et la connectivité en temps réel. « Avec la prévision d’une augmentation des données mondiales de l’IoT cellulaire atteignant 46 pétaoctets en 2028, contre 21 pétaoctets cette année, cela conduira à des investissements supplémentaires dans les services d’automatisation de l’IoT ».
Les eSIM change la connectivité dans l’IoT cellulaire
Les eSIMs sont des composants matériels et les eUICC sont des composants logiciels qui permettent la provisionnement à distance de la carte SIM et la possibilité pour un appareil connecté de basculer entre différents profils d’opérateurs réseau. Les avantages des eSIMs incluent la sécurité, la polyvalence et la taille réduite par rapport aux cartes SIM traditionnelles. Ils sont essentiels pour les cas d’utilisation de l’IoT cellulaire dépendant de l’itinérance, permettant aux entreprises de maintenir une connexion constante à différents réseaux, tout en bénéficiant de tarifs locaux et en contournant les restrictions liées à l’itinérance permanente dans certains pays.
Pour simplifier l’utilisation des eSIMs, les opérateurs et les fournisseurs d’IoT doivent intégrer des plates-formes de provisionnement à distance des cartes SIM dans leurs plateformes de gestion de l’IoT. Cela permettra de unifier le processus de gestion de la connectivité IoT, améliorant ainsi l’efficacité et la valeur pour les entreprises. Cependant, un défi majeur est la limitation du support NB-IoT pour les communications SMS, ce qui affecte l’utilisation des eSIMs. Cependant, des spécifications eSIM nouvelles pour les appareils IoT ont été annoncées en mai 2023 par la GSMA pour résoudre ce problème.
Vers un avenir plus sécurisé grâce à l’apprentissage fédéré
Concernant la sécurité de ces réseaux, l’apprentissage fédéré est fortement recommandé pour minimiser les risques de fraude de données. Cet apprentissage automatique décentralisé limite l’exposition des données IoT sensibles, réduisant ainsi le risque de violations de données. Ainsi, les opérateurs doivent garantir la sécurité des données, tant en transition que sur l’appareil lui-même, pour ne pas dissuader les utilisateurs de l’IoT dans les secteurs avec des données sensibles. Alors que le nombre de connexions cellulaires IoT continue de croître, il est impératif que les plateformes et les opérateurs veillent à ce que les données soient sécurisées en transition et sur les appareils. L’échec à atteindre cet objectif dissuadera les utilisateurs d’IoT dans des secteurs avec des données sensibles d’utiliser une approche de connectivité basée sur les données cellulaires IoT.