États-Unis : le plan audacieux pour reprendre la main dans la production de puces
Le gouvernement américain lance un programme ambitieux avec une première subvention de 1,5 milliard de dollars à GlobalFoundries pour dynamiser la fabrication de semi-conducteurs dans l'État de New York et le Vermont.
Au cours de la pandémie, une pénurie mondiale de semi-conducteurs a exposé l’industrie américaine à une dépendance excessive vis-à-vis des puces produites à l’étranger, ce qui en a conduit certaines constructeurs automobiles et les fabricants d’arrêter ou de cesser la production. Actuellement, seulement environ 12% des puces sont fabriquées aux États-Unis, la part du lion étant produite en Asie.
La réponse a été cette initiative, s’inscrivant dans le cadre du Chips Act de 53 milliards de dollars, vise à restaurer la capacité de production nationale et à réduire la dépendance étrangère, tout en créant des milliers d’emplois. Dans un élan de générosité fédérale, GlobalFoundries reçoit une manne de 1,5 milliard de dollars pour étoffer sa présence dans l’État de New York et le Vermont. Cette initiative, premiers pas d’un parcours ambitieux pour revitaliser la production américaine de puces, souligne l’urgence de réduire les vulnérabilités exposées par la pénurie récente de semi-conducteurs. Intel, TSMC, Samsung, et Micron ne sont pas loin derrière, lorgnant également sur ce pot commun de subventions.
Dans le même temps Masayoshi Son, fondateur et CEO de SoftBank Group, a récemment dévoilé un projet ambitieux qui pourrait radicalement transformer le paysage de l’intelligence artificielle (IA). Son plan ? Créer une entreprise de fabrication de puces d’IA de 100 milliards de dollars. S’il se concrétise, il pourrait bien redéfinir le paysage de l’intelligence artificielle. Reste à savoir si les investisseurs du Moyen-Orient seront prêts à soutenir cette ambition. Il faut noter aussi que Nvidia, a récemment dévoilé avoir constitué une participation de plus de 147 millions de dollars dans Arm, une entreprise détenue par le groupe SoftBank. Cette révélation intervient deux ans après que Nvidia a abandonné une proposition d’acquisition totale d’Arm pour 40 milliards de dollars.
En faite les besoins de l’IA accélère cette souveraineté technologique !
Le Chips Act : une bouée de sauvetage pour la souveraineté technologique
Le Chips Act, avec ses 53 milliards de dollars, se pose en chevalier blanc pour une industrie cruciale mais en déclin aux États-Unis. De 37% de la production mondiale en 1990, la part américaine a chuté à 12% en 2020, un déclin que l’administration Biden entend inverser. Ces fonds, destinés à encourager la recherche et la production, matérialisent une volonté de réindustrialisation et de sécurisation des chaînes d’approvisionnement critiques.
Des défis et des opportunités
Malgré une baisse des ventes de 8,2% en 2023, l’industrie des semi-conducteurs montre des signes de reprise, bien que freinée par des obstacles réglementaires et un déficit de main-d’œuvre qualifiée. Néanmoins, l’engagement de GlobalFoundries envers la construction d’une nouvelle usine à Malta, NY, et l’expansion de ses installations existantes promet de tripler sa capacité de production, tout en soutenant l’emploi et le développement des compétences locales.
Le parcours sinueux du Chips Act
L’annonce de cette subvention n’est que la première d’une série prévue pour renforcer l’autonomie américaine dans la fabrication de semi-conducteurs. Toutefois, le chemin reste semé d’embûches, entre critiques de la politique industrielle du gouvernement et inquiétudes quant à la rapidité de mise en œuvre du programme. Cet investissement souligne aussi la volonté de limiter l’influence de la Chine dans ce secteur stratégique.
Cette initiative, bien que louable, met en lumière les défis inhérents à la réindustrialisation des chaînes de valeur critiques comme celle des semi-conducteurs. Le soutien financier massif du gouvernement américain à GlobalFoundries symbolise une prise de conscience de la nécessité de regagner une souveraineté technologique. Néanmoins, la réussite de ce projet ambitieux nécessitera plus qu’un simple apport financier; elle demandera une vision stratégique à long terme, une collaboration étroite entre les acteurs de l’industrie, et une capacité à surmonter les obstacles réglementaires et de main-d’œuvre. Cet effort, s’il est bien mené, pourrait marquer le début d’une nouvelle ère pour l’industrie américaine des semi-conducteurs.