Publié le 1 décembre 2015.
Par La Rédaction

En 2020, 420 millions d’automobiles connectées

Publié le 1 décembre 2015.
Par La Rédaction

En 2020, on comptera 420 millions d’automobiles connectées, les revenus de connectivité liés aux voitures dépasseront les 9 milliards EUR

L’IDATE vient de publier son nouveau rapport sur le marché des automobiles connectées. L’occasion de faire le point sur un marché majeur qui semble accélérer la cadence au rythme des annonces de leaders historiques, comme Mercedes qui dévoile sa vision des véhicules autonomes, des ambitions de nouveaux entrants comme Tesla, ou encore les projets de voiture connectée chinoise comme le préfigure la toute nouvelle joint-venture entre le géant du Net Alibaba et l’un des premier constructeurs chinois SAIC Motors.

Un marché attendu par tous les acteurs de la chaîne de valeur

Si la plupart des constructeurs développent des stratégies visant à connecter leurs voitures, celles-ci s’inscrivent dans le cadre réglementaire européen relatif à la sécurité et aux nouvelles perspectives de revenus qu’ils peuvent en attendre. Aux Etats-Unis, l’annonce de GM d’intégrer des modules 4G dans tous ses nouveaux véhicules est vu comme un signal du décollage du marché. Pour les opérateurs télécoms, les opportunités de revenus pourraient être significatives dans la mesure où les voitures connectées vont générer du trafic qu’ils vont pouvoir facturer indirectement (à travers les constructeurs automobile). Il est à noter que ces services s’inscrivent dans une stratégie de plus large serivicisation de l’industrie automobile.

De leur côté, tous les opérateurs mobile M2M se sont positionnés très tôt surce marché qui est sans doute pour eux le plus important en volume. Dans un contexte où leurs sources de revenus traditionnels sont au mieux constants voire même en déclin dans certaines régions, proposer une connectivité mobile pour les voitures représente un réelle opportunité pour les telcos. Au-delà d’applications d’assistance à la conduite, l’automobile est vue, par les opérateurs télécoms, comme un terminal mobile additionnel, associé à des profils de consommation potentielle élevée pour des usages comme l’Internet mobile, les divertissements à la demande ou l’utilisation de hotspot mobiles. Le modèle économique principal reste la classique relation B2B2C, même si quelques telcos, comme AT&T, essayent de s’adresser directement aux utilisateurs à travers un modèle B2C (via une distribution d’un abonnement de données original), et l’intégration de la voiture dans un abonnement mobile partagé.

Sur ce sujet, la stratégie des acteurs de l’Internet est très claire : l’automobile est un terminal de plus comme le smartphone, la tablette ou le portable et qui doit être intégré comme tel. Pour autant, Apple et Google n’ont pas développé la même approche. En effet, si Apple veut introduire sa technologie pour les interfacer avec ses produits, Google propose d’embarquer sa technologie dans la voiture elle-même comme pour un autre terminal. Google souhaite également collecter les données pour proposer les publicités les plus adaptées, comme un point d’intérêt particulier, notamment grâce au potentiel de la localisation.

Un marché en phase de décollage

Le marché va connaître un essor rapide, selon les prévisions de l’IDATE. En 2020, on comptera 420 millions d’automobiles connectées, correspondant à un taux de croissance annuel moyen de 34% pour un total de 74 millions en 2014. Néanmoins, cette croissance n’est pas homogène en fonction des différentes catégories de voiture. Les systèmes embarqués (embedded systems) vont dominer le marché en 2020.

L’Asie dominera ce marché en 2020. Tandis que l’Europe enregistrera un taux de croissance annuel moyen de 40% d’ici 2020, principalement grâce à la réglementation eCall, qui entrera en vigueur fin 2018.

En 2020, les revenus de connectivité liés aux voitures dépasseront les 9 milliards EUR. En valeur, le marché Nord-Américain sera largement en avance, surtout en raison d’un ARPU plus élevé que partout ailleurs dans le monde, tant pour les offres télématiques que d’infotainment. Ces montants comprennent les revenus liès à la connectivité à travers les systèmes embarqués mais aussi les revenus indirects liés à l’usage des smartphones. L’une des questions clés tient à la capacité des utilisateurs à payer pour de tels services. Pour les encourager à s’abonner, les constructeurs et les telcos étudient différents modèles innovants. Quoi qu’il en soit l’adoption restera limitée et devrait croitre progressivement dans les 5 prochaines années.

Quant à la voiture autonome, qui alimente les discussions et fait les gros titres des médias, il faut savoir que l’on distingue six niveaux, allant de l’autonomie zéro à l’autonomie complète. Les constructeurs les plus avancés sont, en premier lieu, la plupart des constructeurs au positionnement premium. Les constructeurs milieu de gamme se focalisent sur des voitures semi-autonomes, alors que les leaders de l’Internet, s’attaquent directement à des test de véhicules complément autonomes. Néanmoins, de nombreux obstacles doivent encore être surmontés avant de voir le marché des voitures autonomes décoller. Ces freins sont tout autant d’ordre légal (comme la responsabilité en cas d’accident), culturel (comme l’expression d’une réelle demande de la part des utilisateurs) et économique (pour savoir qui financera les infrastructures indispensables)

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