Brèves nouvelles Emobility S52
La révolution électrique est là et la façon dont nous naviguons dans le monde change à un rythme rapide. Nous suivrons les usages, les marchés (vélo, moto, voiture, scooter…) des marques dans ce domaine partout dans le monde, pas de superflu...
Startup
Carmera, une start-up de cartographie et d’analyse de données basée à New York, a levé 26,5 millions de dollars pour développer des cartes haute définition pour les clients de véhicules autonomes tels que les constructeurs automobiles, les fournisseurs et les robots-taxis afin de trouver les itinéraires les plus sûrs et les plus efficaces. Les cartes crowdsourcing de la société se trouvent à New York, San Francisco, Séoul et Tokyo.
Interview du fondateur de Zeplug, Frédéric Renaudeau
Frédéric Renaudeau, 44 ans, de formation HEC, a travaillé dans le conseil puis dans des fonctions financières avant de rejoindre le groupe Rousselet (G7) où il a notamment été directeur général du Garage des Taxis G7, la filiale qui possède et gère la flotte de taxis détenue en propre. En 2014, il crée Zeplug, un opérateur innovant permettant la recharge des véhicules électriques dans les parkings d’immeuble.
Comment avez-vous démarré ? Comment avez-vous détecté le marché des bornes de recharge ?
Au garage des Taxis G7, nous voulions proposer des taxis électriques à nos chauffeurs. Plusieurs essais furent menés à partir de 2011, mais avec des autonomies trop courtes. Le premier véhicule électrique qui permit aux chauffeurs de travailler une journée complète fut la Tesla Model S, en 2013. Mais les premiers chauffeurs qui la choisirent habitaient en immeuble et ne pouvaient pas la recharger car leurs syndics de copropriété refusaient qu’ils se branchent sur l’installation électrique de l’immeuble, même en remboursant l’électricité.
Or aucune société que j’ai contactée n’avait à nous proposer une solution avec une alimentation séparée de celle de l’immeuble, seule à même de satisfaire les syndics. Plus qu’une opportunité, il m’est donc apparu que c’était une nécessité de créer une société qui résolve cette difficulté. Zeplug est donc née en 2014 en proposant pour la première fois ce système sans coût pour les copropriétaires, où nous investissons l’infrastructure et son alimentation dédiée, financée seulement par les abonnements des utilisateurs.
Quels sont les enjeux de ce marché ?
L’enjeu est clair : réussir ou non la transition vers l’automobile propre en centre-ville. Recharger une voiture électrique est long – plusieurs heures – ou alors très coûteux si on veut de la puissance pour que ce soit rapide. Il faut donc la charger la nuit, chez soi. Et 60 % des habitants de grande ville habitent en immeuble. On voit donc que la recharge en copropriété n’est pas une préoccupation annexe, mais bien le cœur du sujet de la transition énergétique automobile.
Quels sont les défis technologiques que vous avez relevés ?
Notre principal défi technique a été de remonter les données de consommation de chaque borne pour pouvoir facturer, et aucun fabricant de bornes n’avait sérieusement pensé à une solution pour les connecter dans les parkings souterrains. La plupart utilisent des cartes SIM, qui ne trouvent pas le réseau mobile en sous-sol. Pourquoi ? Au début du véhicule électrique, et dans tous les pays, l’accent a été mis sur la recharge publique, dans la rue, où l’on capte le réseau mobile. Câbler chaque borne avec un réseau filaire n’est guère économique non plus. Nous avons donc dû développer des solutions à coût maîtrisé pour résoudre ces challenges. L’autre défi est celui du pilotage énergétique, permettant d’adapter la puissance consommée aux disponibilités du réseau, celui de l’immeuble, du quartier ou national.
Quels sont vos enjeux dans les 24 mois qui arrivent ?
Nous voulons renforcer notre présence en province, et démarrer une activité sur plusieurs marchés européens proches. Nous voulons aussi accélérer notre déploiement en B2B, notamment sur deux segments où nous avons une forte expertise : la recharge des véhicules de fonction à domicile, et les immeubles de bureaux multi-locataires. Dans les deux cas, notre modèle sans frais pour le propriétaire de l’immeuble lève les principaux obstacles en mettant d’accord les (co-)propriétaires et les utilisateurs.
Comment faites-vous votre R&D pour suivre la technologie ?
Nous avons des ingénieurs et des docteurs en génie électrique et en data science. Nous voulons faire plus que suivre la technologie, nous voulons créer des solutions technologiques nouvelles – utilisant certes des briques existantes – qui résolvent les problèmes auxquels nous sommes confrontés. Nous avons plusieurs innovations réellement bluffantes dans les tuyaux, dont on reparlera sans nul doute lorsqu’elles seront mises en œuvre, certaines dans les prochains mois.
Comment voyez-vous l’évolution de ce marché ?
La recharge en immeuble résidentiel et tertiaire doit à terme logiquement devenir le premier segment de la recharge pour véhicules électriques, par le nombre de points de charge et le chiffre d’affaires. Les puissances vont augmenter un peu, mais pas énormément, car on dispose de plages de temps assez longues pour charger. 7,4 kW sera sans doute la puissance la plus fréquente à terme. Le pilotage énergétique deviendra la règle, et avec le développement des énergies renouvelables on peut espérer que des tarifications du kWh selon l’évolution en temps réel de l’équilibre offre/demande permettent de le rendre économiquement intéressant. Dans tous les cas, notre service deviendra quelque chose d’évident et de transparent, comme on charge son smartphone aujourd’hui. Les locataires et propriétaires choisiront aussi de plus en plus souvent leur logement ou leurs bureaux en fonction de la présence de ce service.
Tesla
Il est difficile d’imaginer que la fabrication de voitures aura un jour les mêmes marges qu’une entreprise de technologie matérielle-logicielle. Il est tout aussi difficile d’imaginer à quel point les voitures vont changer au cours de la prochaine décennie, passant de 97 % à essence et à commande humaine aujourd’hui, à finalement 100 % électrique et à moteur. Ce changement ouvre une fenêtre pour que les constructeurs automobiles réalisent des marges de type technologique. Pour réussir, l’industrie doit disposer d’un logiciel à marge élevée. Notre analyse récente a examiné un aspect de la pile de logiciels automobiles, les mises à jour OTA (over-the-air), et a révélé que Tesla jouit d’une avance de plusieurs années sur l’automobile traditionnelle. Combler cet écart sera un défi, un autre signe que les constructeurs automobiles traditionnels sont dans une situation difficile.
Comme preuve de cette avance, Tesla a récemment publié un accès anticipé à sa version bêta complète de l’auto-conduite (FSD), une étape importante dans au moins trois ans pour l’automobile traditionnelle. Source
Amazon
Zoox , la société de robotaxi acquise par Amazon pour plus d’un milliard de dollars plus tôt cette année, a dévoilé lundi matin son véhicule de covoiturage électrique entièrement autonome, ainsi que sa vision de l’avenir de la mobilité urbaine. Les passagers utiliseront une application pour appeler le véhicule, tout comme ils le font avec Uber et Lyft aujourd’hui, mais sans conducteur humain conduisant le véhicule. Il peut accueillir jusqu’à quatre personnes, avec des portes coulissantes des deux côtés. Conçu principalement pour les courts trajets en milieu urbain, il est également capable de rouler sur les autoroutes à des vitesses allant jusqu’à 75 miles par heure (120 km/h). Source
Livraison
Au CES 2019, Amazon avait annoncé qu’il commencerait les livraisons dans le garage de ses clients. Cette fonction est ouverte aux membres Prime qui possèdent une porte de garage myQ. Amazon a considérablement étendu son utilisation et propose désormais cette fonctionnalité dans plus de 4 000 villes, contre 50 en avril 2019. Des dizaines de millions de membres Amazon Prime ont accès au service de livraison In-Garage Key by Amazon. Ce service permet aux membres Prime éligibles de recevoir la livraison de colis sans contact dans leur garage et offre une confirmation de livraison lors de l’utilisation de l’application Key by Amazon. Les membres Prime peuvent également recevoir des commandes d’épicerie de Whole Foods Market ou d’Amazon Fresh livrées dans leur garage.
Cette tendance a une importance à long terme pour la livraison de produits AV. La technologie sera probablement utile pour les véhicules autonomes de trottoir et les véhicules autonomes de livraison de marchandises dédiés qui émergent actuellement.
Lime
Le fournisseur de vélos électriques et de scooters Lime s’est associé au système de géocodage what3words pour aider les membres du public à signaler plus facilement les vélos électriques et les scooters mal garés. Le partenariat permettra aux utilisateurs de Lime et aux membres du public de signaler l’emplacement exact d’un véhicule mal garé en utilisant what3words. Source
Deutsche Telekom
L’opérateur Allemand souhaite rendre la mobilité durable et orientée vers la demande. Deutsche Telekom est déterminé à réduire ses émissions de dioxyde de carbone de 90 % par rapport à 2017 d’ici 2030, et la mobilité est l’un des leviers pour atteindre cet objectif. Comment vont-il faire ?
- Ils vont augmenter la proportion de véhicules électriques. Depuis février, il est possible de choisir parmi un portefeuille de 22 e-modèles. Leur part de toutes les voitures de société commandées est désormais de 15 %, et nous prévoyons que ce chiffre passera à 30 % l’année prochaine.
- Ils améliorent l’utilisation de la capacité du portefeuille de voitures de fonction et, à long terme, la réduiront grâce à des services de mutualisation et de partage.
- Il vont utiliser une plate-forme de mobilité en tant que service pour fournir une application qui offre à tous les employés exactement la forme de mobilité dont.
- Ils ont besoin à tout moment. Quel que soit le moyen de transport ou le fournisseur de transport, les utilisateurs réserveront leur voyage via l’application – simplement, individuellement et en fonction de leurs besoins de voyage.
Safe Distance
Cette année, dans le cadre de la campagne “Share The Road” visant à réduire les tensions entre les conducteurs et les cyclistes, Ford a également dévoilé une veste Emoji. Le cycliste portant cette veste pouvait afficher ses humeurs et ses intentions par le biais de grands émojis lumineux qui clignotent dans le dos de la veste, contribuant ainsi à une meilleure communication et une plus grande tolérance entre les usagers de la route.
https://youtu.be/g756nqX-jUU
Le pull de Noël “Safe Distance” fait partie de la campagne « Share The Road » de Ford et s’inspire de la tendance populaire et croissante des pulls de Noël pour mettre en évidence un problème clé que les cyclistes et les conducteurs de trottinettes électriques rencontrent lorsqu’il s’agit de se sentir en sécurité sur la route. Près de 80 % des cyclistes affirment que les véhicules qui passent à proximité constituent leur plus grande menace et environ neuf cyclistes réguliers sur dix déclarent qu’ils se font frôler au moins une fois par semaine. Bien que les pays européens disposent de règles différentes en matière de distance de sécurité de dépassement, une distance de 1,5 m est généralement considérée comme sûre en ville, et passe à 2,0 m lorsque la vitesse dépasse 48 km/h.
Cette initiative Ford intervient à une époque de l’année où les cyclistes et les utilisateurs de trottinettes électriques sont particulièrement vulnérables en ces longues périodes d’obscurité. En 2020, le pull de Noël « Safe Distance » pourrait être tout aussi utile pour les piétons, les distances de sécurité faisant désormais partie de leurs habitudes. Le pull de Noël Ford « Safe Distance » est peut-être amusant, mais le message est sérieux : nous devons tous être attentifs aux autres usagers de la route et veiller à ce que chacun rentre chez lui pour Noël, quel que soit le moyen de transport utilisé.
Plus que jamais, avec un nombre croissant de nouveaux modes de déplacements urbains, il est important de promouvoir un esprit de partage et de respect que ce soit à une, deux, ou à quatre roues. C’est pourquoi Ford a développé le programme « Share The Road » (« Partageons la route ») et son expérience de réalité virtuelle inédite, « WheelSwap ». Littéralement traduit par « échange ton volant/guidon », WheelSwap permet d’échanger les rôles et points de vue entre cyclistes et automobilistes : d’un côté, les automobilistes se glissent dans la peau d’un cycliste, dans une seconde expérience de réalité virtuelle, les cyclistes, à leur tour, se placent au volant d’une voiture.
Le chiffre de la semaine
Ville
Le Covid-19 a balayé le monde en quelques mois, mettant des vies en danger, bouleversant des entreprises et provoquant une crise économique mondiale. Les consommateurs sont très concentrés sur la santé et ont modifié de nombreuses habitudes et préférences de longue date pour éviter l’infection. Dans le secteur de la mobilité, cela signifie que de nombreux passagers privilégient les modes de transport perçus comme plus sûrs et plus hygiéniques.
Considérez quelques développements récents :
- Les villes ont redéfini les voies réservées aux voitures pour créer plus d’espace pour les vélos et les scooters, car les gens ont commencé à éviter les transports en commun.
- Les incitations gouvernementales pour aider l’industrie automobile ont encouragé l’utilisation de solutions neutres en carbone et stimulé le développement des véhicules électriques (VE)
- Les consommateurs se tournent de plus en plus vers les canaux numériques – des livraisons alimentaires pratiques aux services de streaming – et ils s’attendent désormais à ce que les acteurs de la mobilité élargissent leurs offres en ligne.
La mobilité perturbera le secteur des mines et des métaux
Dans une décennie, la plupart des transports urbains seront électriques. Le secteur des mines et des métaux est-il prêt à répondre à la demande ? En 2019, environ 7,2 millions de véhicules électriques circulaient sur les routes du monde, contre 17 000 seulement en 2010. Dans au moins 20 pays, menés par la Chine, les véhicules électriques ont atteint plus de 1 % de la part de marché des ventes de véhicules neufs. Des études suggèrent que d’ici 10 à 15 ans, la plupart des formes de transport urbain, y compris les bus, les taxis, les camions et les véhicules personnels, seront électriques. Et selon le EY Mobility Lens Forecaster, les ventes de véhicules électriques aux États-Unis, en Europe et en Chine dépasseront les ventes de moteurs à combustion interne (ICE) et de véhicules entièrement hybrides d’ici 2033.
Ce point d’inflexion critique pour l’industrie des transports a également des implications majeures pour les industries qui l’approvisionnent, y compris les mines et les métaux. Les métaux dont les marchés sont relativement petits (comme le lithium, le nickel, le cobalt et le graphite) devraient exploser à mesure que la demande de VE augmente. Dans un scénario où 100 % des véhicules sont des véhicules électriques, la demande de métaux, tels que le lithium et le cobalt, est susceptible d’être 20 fois plus élevée qu’aujourd’hui. Source
EVBox
EVBox, fondée en 2010, dispose d’un portefeuille de solutions matérielles et logicielles d’entreprise et dispose de la plus grande base installée de solutions de recharge de véhicules électriques du secteur avec plus de 190 000 points de charge allant de 3 à 350 kW dans 70 pays. EVBox est également partenaire fondateur de l’Open Charge Alliance et son offre est conforme à tous les protocoles de points de charge ouverts (OCPP) et s’est récemment associée à PSA pour un déploiement en France.
Il dispose d’une plate-forme SaaS à architecture ouverte «logiciel en tant que service» appelée Everon, qui fournit une plate-forme de gestion de charge basée sur le cloud qui peut fonctionner avec EVBox et du matériel tiers. Le logiciel Everon permet aux propriétaires de terminaux de gagner de l’argent grâce au service grâce à la gestion dynamique de la charge et à l’intégration avec d’autres logiciels via des API. L’offre d’EVBox comprend également une suite complète de bornes de recharge intelligentes primées disponibles en courant continu ou alternatif et permettant une charge rapide ou ultra rapide allant de tous desservis par des services de mobilité proposés par des partenaires du monde entier.
Le fabricant français de chargeurs EVbox doit entrer en bourse aux États-Unis au début de l’année prochaine dans le cadre d’un accord de 1,5 milliard de dollars pour fournir des fonds pour l’expansion internationale. L’accord prévoit le rachat d’EVBox, une filiale de la société d’énergie ENGIE par TPG Pace Beneficial Finance, une société d’acquisition spécialisée (SPAC) déjà cotée. Source
- Startup
- Interview du fondateur de Zeplug, Frédéric Renaudeau
- Comment avez-vous démarré ? Comment avez-vous détecté le marché des bornes de recharge ?
- Quels sont les enjeux de ce marché ?
- Quels sont les défis technologiques que vous avez relevés ?
- Quels sont vos enjeux dans les 24 mois qui arrivent ?
- Comment faites-vous votre R&D pour suivre la technologie ?
- Comment voyez-vous l’évolution de ce marché ?
- Tesla
- Amazon
- Livraison
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- Ville
- La mobilité perturbera le secteur des mines et des métaux
- EVBox