Ark (Hongmeng), l’OS qui va s’affranchir de la dépendance à Android
Huawei n'est pas le premier à essayer de s'affranchir de Android avec Ark
Bien sûr, Huawei n’est pas le premier à essayer de s’affranchir de Android avec Ark. À l’époque où Samsung avait une main de fer sur le marché des téléphones Android, ils ont également essayé de le remplacer par un système d’exploitation local, Tizen. Mais comme Microsoft avant eux (et RIM avant eux et Nokia avant eux), ils ont échoué. Construire un écosystème d’applications est difficile, et sans applications, un système d’exploitation est inutile. Il sera difficile pour Huawei de convaincre les développeurs de créer des applications pour un troisième système d’exploitation, après iOS et Android. Windows Mobile, Blackberry 10 et Tizen de Samsung ont tous essayé d’offrir un support d’applications Android, mais ils n’ont jamais été largement adoptés. Ceux qui ont développé de nouveaux systèmes d’exploitation ont constaté que les développeurs d’applications hésitaient à passer du temps à créer des applications pour une base d’utilisateurs limitée. Huawei à cette force du parc de smartphone installé, mais pas des applications !!
Nous ne savons toujours pas grand chose au sujet du système d’exploitation, pas même son nom ! Ark, Oak et Hongmeng sont quelques-uns des noms qui sont apparus depuis que Google a coupé Huawei des futures mises à jour Android le 19 mai. En tout cas Huawei ne crée pas simplement un fork d’Android comme Amazon l’a fait avec Fire OS pour ses tablettes. (Les demandes d’enregistrement de nom répertoriés : « Huawei Ark OS », »Huawei Ark », »Ark » et « Ark OS »)
Selon certains articles, Les ingénieurs de Huawei étudient étroitement Android et Apple iOS. Selon le rapport, ils ont développé un micro-noyau rapide et facilement ajustable.Les ingénieurs de Huawei étudient étroitement Android et Apple iOS. Selon le rapport, ils ont développé un microkernel rapide et facilement ajustable. Les noyaux sont des programmes qui sont au cœur d’un système d’exploitation. Ils interagissent directement avec le matériel du système et gèrent les ressources. Le microkernel est conçus pour constituer un ensemble d’instructions plus minimes nécessaires au démarrage. Cela distingue le système d’exploitation de Huawei d’Android, basé sur un noyau Linux modifié.
Google les expérimente également dans un nouveau système d’exploitation appelé Fuchsia, basé sur un micro-noyau appelé Zircon.
Cette alternative à Android 🙂 Fuchsia ! Contrairement aux précédents systèmes d’exploitation développés par Google tels que Google Chrome OS et Android, qui sont basés sur le noyau Linux, Fuchsia est basé sur un nouveau micro-noyau appelé Zircon, dérivé de Little Kernel (LK), qui a été conçu pour les systèmes embarqués et qui est principalement écrit en C. Fuchsia est conçu pour fonctionner sur une multitude d’appareils, y compris les téléphones mobiles et les ordinateurs personnels.
Selon Damien Gosset, CTO de H2G Lab : « Huawei a toutes les cartes en main pour sortir un très bon OS mobile sans la licence Google pour Android. Tout le monde peut s’appuyer sur AOSP et ils pourraient apporter une surcouche intéressante (un peu comme la surcouche Xiaomi sur Android qui amène une UX vraiment agréable et permet à pas mal d’utilisateurs iOS de changer vers leurs modèles de smartphones). Huawei a clairement les moyens humains, techniques et financiers de faire un OS Mobile « made in China » – Cela pose des questions de sécurité et de confidentialité par contre : jusque-là, on savait que les données partaient chez Google et au gouvernement US. Demain avec HongMeng cela partira en Chine et donc assez logiquement au gouvernement chinois. »
« L’Ark OS de Huawei en développement devrait être un système d’exploitation en temps réel basé sur un micro-noyau (microkernel), ce qui est beaucoup plus facile qu’un OS à macro-noyau (macro kernel) pour assurer la compatibilité avec les applications Android – Le compilateur Ark de Huawei pourra également considérablement améliorer les performances des applications mobiles », a déclaré Charlie Dai, analyste principal de Forrester. « C’est d’ailleurs l’approche d’iOS : XNU se compose notamment du micro kernel Mach. En terme d’architecture c’est idéal !! » dixit Damien Gosset.
Autre possibilité
Selon un Open Mobile Platform, la société impliquée dans cette activité, a développé la version russe de ce système d’exploitation. L’année dernière, 75% de la plate-forme Open Mobile appartenait à la société de télécommunications publique russe Rostelecom.
Hongmeng, pas pour rien…
Hongmeng est un nom potentiel pour le nouvel OS de Huawei. Les origines de ce nom, qui a une signification particulière: se libérer du chaos et créer quelque chose de nouveau à partir de rien. Subtil, non?
Bien que le nom Hongmeng puisse ne pas signifier grand-chose pour les non-locuteurs du chinois. Contrairement aux noms apparemment aléatoires de sociétés de technologie occidentales, les sociétés de technologie chinoises sont souvent inspirées de la tradition locale. Hongmeng OS tire son nom d’un personnage de la mythologie chinoise qui symbolise le chaos primordial, le monde avant la création. Pour certains, le mot a une signification particulière: se libérer du chaos et recommencer à zéro.
Huawei semble avoir enregistré tous ses produits sous les noms de bêtes mythiques et de lieux de légendes chinoises. La puce mobile Kirin de Huawei doit son nom à un monstre chanceux mythique appelé Qilin. Le serveur de la société s’appelle Kunpeng, un oiseau géant qui se transforme en poisson. Et les serveurs de Huawei sont nommés Taishan d’après le mont Tai, une montagne qui a été un lieu de culte religieux pendant environ trois millénaires.
Huawei a déposé une demande de marque Hongmeng en août de l’année dernière. Vincent Pang, responsable des communications d’entreprise chez Huawei, en marge de la conférence WSJ Tech D.Live à Hong Kong également vice-président directeur de Huawei a dit « si les circonstances nous y obligent, nous pouvons déployer Hongmeng en six à neuf mois. »
Et les consommateurs occidentaux
Android et Windows resteront toujours les premiers choix. Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi : les applications de Google telles que maps, YouTube et le Play Store sont indispensables pour les consommateurs occidentaux de Huawei à ce jour. Même après avoir perdu l’accès à ces services pour le moment, Android reste open source sur les smartphones. Huawei peut continuer à se développer avec le code source d’Android et espère pouvoir à nouveau livrer ses smartphones avec les applications et services Google indispensables au succès à l’étranger.
Si la guerre commerciale se poursuit et que Huawei est obligé de compter sur son propre système d’exploitation, il existera à l’avenir trois segments de marché pour les systèmes d’exploitation mobiles : iOS Apple, Ark OS Huawei et Android.
« En Europe, la guerre n’est pas perdue, mais la naissance d’un gros acteur capable de construire un OS alternatif nécessite des moyens très important, humains et financier que nous n’avons pas pour le moment, sans compter que le facteur culturel, nous pousse en europe a préférer les produits Tech Anglo-saxons à leurs homologues européens » Fait remarquer Romain BIARD, iOS Lead @ Dailymotion