Depuis la fin des années 70, les racines du SMS sont dans la fondation d’une radiomessagerie améliorée qui serait intégrée dans un mobile multiservice, en tout cas, c’était l’idée que se faisaient les différents organismes internationaux dans le monde des Telco. L’idée d’un réseau unique supportant plusieurs services (parole, texte, données) est dans le démarrage du GSM à la fin des années 1982, le premier réseau mobile 2G créé en Europe qui s’étendra partout dans le monde utilisant la fréquence 900 MHz.
L’idée d’une messagerie bidirectionnelle voit le jour en octobre 1984, on évoque aussi la longueur du message qui était estimée au départ à 128 octets, permettant la transmission d’environ 146 caractères utilisant 7 bits par caractère de l’alphabet international. Il y a eu une énorme quantité de travail réalisé autour du développement technique qui ont impliqué des organismes de normalisation comme le GSM pour en arriver au SMS, le Short Message Service. D’ailleurs, la France et l’Allemagne ont porté ce projet grâce à leur implication, même si d’autres pays comme la Finlande, la Suède et l’Angleterre ont joué un rôle !
La question clé dans ces années-là est de savoir si un service aussi restreint offrant uniquement la possibilité d’échanger des messages aussi courts serait vraiment utile aux futurs utilisateurs mobiles. Dans les discussions de l’époque, ils ont regardé des cas d’usage, comme le nombre de caractères écrits sur une carte postale, qui était très populaire dans les usages. La plupart portaient moins de 146 caractères. Il y avait aussi, sur le marché professionnel, le Telex qui était à l’époque la messagerie texte la plus utilisée. Plus de la moitié de tous les messages télex comportaient moins de 146 caractères. Le démarrage commercial du SMS n’a pas tardé, le premier message texte a été transmis le 3 décembre 1992 lorsque l’ingénieur de test canadien Neil Papworth, qui travaillait pour Sema Group Telecoms à Reading, au Royaume-Uni, a envoyé un SMS disant “Joyeux Noël” à Richard Jarvis, le directeur de l’ingénierie de la filiale de services de Vodafone. Vodata à Newbury, Royaume-Uni.
Richard Jarvis l’a reçu sur son téléphone portable Orbitel 901, un téléphone qui pesait plus de 2 kilos – c’était le premier téléphone approuvé pour une utilisation sur les réseaux GSM. Alors bien sûr, il y avait eu de nombreux tests techniques qui avaient été effectués avant cet envoi de SMS, mais ce message est enregistré comme le premier message texte officiel. Ce premier SMS n’a pas eu de réponse, car les téléphones portables ne pouvaient pas répondre aux messages texte au tout départ.
Pour célébrer les 30 ans du SMS, Infobip a réalisé une vidéo qui raconte leur début et qui interroge Neil Papworth, l’ingénieur qui a envoyé le 1er SMS.
Ce qui est incroyable, c’est que personne n’avait prévu que les SMS deviendraient la source de revenus la plus importante après la parole pendant plus de 20 ans. Ce qui a fait dire à un opérateur en 1991 “Pourquoi quelqu’un voudrait-il envoyer un de ces messages alors qu’il peut leur parler ?” D’ailleurs, il faut souligner que tous les opérateurs au départ n’ont pas commercialisé les SMS de manière systématique.
En 1995, le trafic réseau totalisait à peine 0,4 message par client GSM et par mois. Ce nombre a finalement grimpé en flèche et en 2010, on estimait que 6000 milliards de SMS avaient été envoyés, soit une moyenne de 193 000 SMS par seconde. En 2022, le SMS est le service le plus utilisé dans le monde, car le nombre d’abonnements mobiles était estimé à plus de 8,6 milliards, et que chaque abonnement peut envoyer des SMS. La Chine et l’Inde sont les pays qui ont le plus de personnes qui envoient ce type de messages. Selon l’Arcep en France, nous consommons en moyenne 140 SMS par mois. En 2021, 119,5 milliards de SMS ont été envoyés, soit un peu plus qu’en 2010 et presque deux fois moins qu’en 2016 où la barre des 200 milliards avait été dépassée.
On ne peut pas parler du SMS sans parler du clavier et des abréviations qui ont donné naissance à un nouveau langage. L’attrait “amusant” des SMS utilisant le “texte abrégé” a été un facteur majeur de son explosion vers la fin des années 90. Il y a eu plusieurs raisons à ce nouveau langage, notamment parce que les mobiles ont embarqué des claviers de plus en plus petits qui ont fait de la saisie de SMS une réelle difficulté.
À l’époque du démarrage, à l’ère pré-smartphone, les claviers comportaient des lettres en plus du numéro sur les touches – l’envoi de SMS était donc effectué dans les limites d’un clavier téléphonique alphanumérique. Le chiffre « 2 », par exemple, représente les lettres A, B et C. Pour saisir uniquement la lettre C, l’expéditeur devait appuyer trois fois sur la touche 2. Cela s’appelait les textos multi-tap ou T9, et c’était frustrant, laborieux et chronophage.
Il y a eu pendant quelques années un concours de SMS aux US organisé par LG depuis 2007. Le concours demandait aux participants de relever une série de défis, comme envoyer des SMS les yeux bandés et envoyer des SMS tout en traversant une course d’obstacles. En 2009, ce concours de SMS a attiré près de 250 000 candidats, la gagnante cette année-là a remporté 50 000 $.
L’envoi de SMS et la conduite sont l’un des comportements les plus risqués que les conducteurs peuvent adopter au volant. L’usage du téléphone au volant est formellement interdit, est trop souvent banalisé. Pourtant, il multiplie par trois le risque d’accident. Un chiffre qui passe même à 23, en cas de lecture d’un SMS. Selon un organisme d’état, cinq secondes distraites à une vitesse d’environ 90 KM/h équivalent à conduire sur toute la longueur d’un terrain de football les yeux fermés.
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