Windows 10 : Microsoft prolonge le support gratuitement, mais seuls certains pourront en bénéficier

Image d'illustration. Windows 10Microsoft / PR-ADN
Microsoft prolonge la prise en charge de Windows 10 pour certains utilisateurs, leur offrant des mises à jour de sécurité au-delà de la date initialement prévue. Cependant, l’accès à ces mises à jour gratuites dépend de critères d’éligibilité précis.
Tl;dr
- Mise à jour gratuite de Windows 10 ESU en Europe.
- Fin du support de Windows 10 dès octobre 2025.
- Accès payant ou conditionné hors Europe.
Un tournant pour les utilisateurs européens de Windows 10
À l’approche de la date fatidique, les détenteurs de Windows 10 voient poindre une étape déterminante. Dès la mi-octobre, le géant américain Microsoft mettra un terme à la diffusion des correctifs de sécurité et mises à jour fonctionnelles pour ce système d’exploitation. L’arrêt du support implique un risque accru pour tous ceux qui persisteraient à utiliser cette version, notamment en ligne.
Une solution a néanmoins émergé : le programme Extended Support Updates (ESU), pensé pour offrir un an supplémentaire de correctifs. Mais cette offre n’est pas accessible partout dans les mêmes conditions.
L’exception européenne face à Microsoft
Pressée par l’organisation de défense des consommateurs Euroconsumers, Microsoft a consenti à ouvrir gratuitement l’accès au programme ESU dans l’Espace économique européen (EEE). Celui-ci comprend l’ensemble des pays membres de l’Union européenne, mais aussi l’Islande, la Norvège et le Liechtenstein. Pour ces utilisateurs, la procédure d’inscription s’avère donc nettement simplifiée : il suffit d’accéder au menu « Paramètres > Mises à jour et sécurité » pour profiter de cette prolongation sans frais.
Ailleurs dans le monde, la participation au programme ESU demeure soumise à certaines exigences :
- Payer environ 25 € pour s’inscrire
- Cumuler suffisamment de points Microsoft
- Sauvegarder ses données via Windows Backup sur les serveurs Microsoft
Pour beaucoup, ces alternatives imposent soit une contribution financière, soit une confiance renouvelée envers Microsoft, avec parfois des frais supplémentaires si le stockage gratuit sur OneDrive est dépassé.
L’ombre du Digital Markets Act et ses limites
Le revirement du groupe américain n’est pas anodin. Les pressions exercées par Euroconsumers, relayées par plusieurs associations en Belgique, Espagne ou Italie, s’appuient directement sur l’Article 6(6) du Digital Markets Act (DMA). Celui-ci protège le droit des utilisateurs à choisir leurs applications et services sans entrave technique ni financière imposée par les « gatekeepers ». Dans une lettre publique datée du 22 septembre, les représentants d’Euroconsumers remercient le géant informatique d’avoir reconnu leurs préoccupations.
Cependant, cette victoire n’efface pas toutes les incertitudes : la période de prolongation reste limitée à une seule année, ce qui oblige tôt ou tard les possesseurs d’ordinateurs incompatibles avec Windows 11 à se tourner vers d’autres solutions – ou accepter les risques liés à un OS non maintenu.
L’avenir incertain hors d’Europe
Qu’en est-il des autres régions du globe ? Pour l’heure, aucune extension similaire n’est envisagée aux États-Unis ou ailleurs. Selon l’analyse partagée par Jitesh Ubrani (WW Device Trackers), il paraît peu probable que cette gratuité traverse l’Atlantique – notamment parce qu’un report du calendrier profiterait moins aux ventes de nouveaux PC, actuellement encouragées par cette transition logicielle.
En définitive, si ce geste salue la vigilance citoyenne européenne, il ne règle que temporairement le défi posé par la fin programmée de Windows 10. L’échéance approche : en octobre 2026, chacun devra trancher entre mise à niveau… ou prise de risque assumée.