OpenAI freine sur l’open source, la Chine accélère

OpenAI reporte son modèle open source, invoquant la sécurité. Pendant ce temps, les géants chinois misent sur l’ouverture, redessinant l’équilibre mondial de l’intelligence artificielle.

Un report inattendu chez OpenAI

Coup de théâtre dans le secteur de l’intelligence artificielle : Sam Altman, fondateur et PDG d’OpenAI, a annoncé un retard indéfini pour la sortie du premier modèle open source développé par sa société. Attendue de pied ferme par la communauté, cette innovation devait offrir aux développeurs extérieurs la possibilité d’examiner, d’adapter et d’améliorer le code source de l’outil – une démarche jusqu’ici inédite pour l’entreprise américaine, traditionnellement attachée à ses modèles fermés.

L’influence grandissante des acteurs chinois

Dans les coulisses, une dynamique internationale bouscule pourtant l’ordre établi. Les sociétés chinoises, telles que DeepSeek ou encore Alibaba Group Holding, multiplient les initiatives en matière d’open source, encourageant le partage et la collaboration autour des modèles fondamentaux. Cette stratégie semble porter ses fruits : DeepSeek R1, lancé en janvier dernier, propose des fonctionnalités comparables à certains produits payants d’OpenAI, mais accessible gratuitement grâce à une gestion optimisée des coûts de développement.

Si les efforts déployés en Chine séduisent, c’est aussi parce qu’ils défient les standards américains sur le plan technologique. Ainsi, comme le souligne Shaw Walters, fondateur de la start-up américaine ElizaOS, « ils ont réussi avec une classe de GPU dont les performances sont inférieures de moitié à celles utilisées habituellement aux États-Unis ».

Sécurité et attente sous tension

Face à cet engouement international et à la pression croissante des utilisateurs frustrés par l’absence d’alternatives ouvertes chez OpenAI, Sam Altman a justifié ce report en évoquant la nécessité de procéder à « des tests supplémentaires de sécurité » et d’analyser plus en profondeur « les zones à risques élevés ». Sur son compte X, il a précisé : « Nous ne savons pas encore combien de temps cela prendra. »

La promesse d’un modèle ouvert reste donc intacte mais repoussée sine die, alors même que la concurrence redouble d’efforts. En attendant, plusieurs points cristallisent l’attention :

• L’avance technologique conservée par OpenAI sur ses concurrents ;
• L’impatience manifeste au sein de la communauté tech ;
• L’impact du mouvement open source initié par les entreprises chinoises.

Nouveaux équilibres dans l’intelligence artificielle mondiale ?

Au fond, ce report témoigne d’une mutation profonde du paysage mondial de l’IA. Si OpenAI s’attelle à concilier innovation et sécurité, la scène internationale montre que les lignes bougent vite – parfois là où on ne les attend pas. Comme l’a résumé récemment Sam Altman: « C’est nouveau pour nous. Nous voulons bien faire les choses. »