Publié le 7 avril 2022, modifié le 7 avril 2022.
Par La Rédaction

L’espace pour les opérateurs, zéro euro d’investissement initial

Publié le 7 avril 2022, modifié le 7 avril 2022.
Par La Rédaction
Creation : servicesmobiles©

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Ils sont nombreux Comme SpaceX et OneWeb a lancé des constellations de satellites pour fournir une connexion haut débit aux habitants de la terre.

Nous devrions vivre un changement pour avoir une couverture mobile à 100 % sur un territoire, imaginer si l’un des 4 opérateurs français prenaient la décision de s’allier à une entreprise qui donne une connexion venant de l’espace ! Ce n’est plus un scénario futuriste depuis que SpaceX a activé son service Starlink en Ukraine le 26 février, quelques jours après qu’un ministre du gouvernement a tweeté Elon Musk directement pour l’exhorter à fournir un accès Internet. Les terminaux permettront aux fonctionnaires et aux fournisseurs de services aux citoyens critiques de continuer à communiquer en Ukraine et avec le monde extérieur, même si la Russie coupe des infrastructures de communication dans le pays. L’Agence américaine pour le développement international a déclaré avoir livré 5 000 terminaux Starlink de SpaceX à l’Ukraine, renforçant l’accès à Internet pour les résidents après l’invasion russe.

Ils sont nombreux comme SpaceX et OneWeb à avoir lancé des constellations de satellites pour fournir une connexion haut débit aux habitants de la terre. Le dernier en date, c’est Amazon qui a passé la plus grosse commande jamais réalisée pour des lancements de fusées commerciales, réservant une grande partie de la capacité mondiale pour les cinq prochaines années dans le cadre de son plan Project Kuiper pour le haut débit par satellite. Le géant a acheté pas moins de 83 lancements au cours des cinq prochaines années pour placer plus de 3 000 satellites Internet en orbite terrestre basse pour son haut débit Project Kuiper. Le prix payé n’a pas été divulgué, mais il est estimé à environ 10 milliards de dollars.

Startup

Plusieurs startups sont aussi mobilisées sur le sujet, c’est le cas d’une startup catalane, Sateliot, qui prévoit d’offrir l’itinérance par satellite directement aux télécoms (et pas seulement aux opérateurs télécoms) grâce à sa constellation en orbite basse. Cette startup, créée fin 2018 par d’anciens salariés d’Eurona qui souhaitaient tirer parti des connaissances accumulées dans le secteur des télécommunications par satellite, est orientée vers le commerce avec d’autres entreprises, bien que son impact puisse également atteindre le consommateur final.

Sa naissance n’est pas arrivée par hasard, mais en profitant du fait que, pour la première fois, une norme mobile, la 5G, a été définie avec une extension à l’espace. Autrement dit, la 5G est également conçue pour vous connecter via satellite, et pas seulement via des antennes terrestres. Les satellites en orbite basse peuvent soutenir cette couverture, et Sateliot a décidé d’y entrer, profitant d’un time to market parfait : le premier standard mobile avec possibilité de satellite, une technologie valable à cet effet, une industrie mobile sur laquelle ajouter une nouvelle offre et des lanceurs abordables pour envoyer ces satellites dans l’espace.

La couverture satellite n’est pas destinée à être utilisée dans les villes. Les satellites ont une très bonne couverture, mais une faible capacité contrairement aux antennes mobiles, notamment celles des générations les plus récentes. Ils seront donc très utiles dans les zones non denses, c’est là que le satellite entre en jeu. Plus précisément, la constellation à 500 kilomètres de la Terre, par opposition aux 36 000 kilomètres autour desquels orbitent les satellites traditionnels. Le satellite se comporte comme une station de base, ce qui permet aux opérateurs de s’y connecter en roaming. Exactement comme quand on va à l’étranger, vous pouvez vous connecter grâce à des accords entre opérateurs. Un client d’un opérateur pourra utiliser la connectivité de la startup si son opérateur contracte avec leur roaming.

Bien sûr, l’activité de roaming des opérateurs pour les particuliers n’est pas l’objectif principal de Sateliot, qui place l’Internet des Objets au premier plan dans plusieurs domaines. Les utilisations de l’Internet des objets, telles que l’agriculture ou l’élevage, ont une définition différente du “temps réel”, et quatre connexions par jour peuvent être plus que suffisantes. Ceux nécessaires pour envoyer des messages avec la mise à jour de l’état d’une culture, des précipitations ou du mouvement du bétail. Une information qui peut augmenter le rendement “jusqu’à entre 20 % et 40 %” sous la forme d’une consommation réduite d’eau, d’engrais, etc.

L’objectif de Sateliot est d’avoir la première constellation commerciale en 2023, et 256 satellites en 2025. Plus tard, l’objectif est d’atteindre 500 satellites quelques années plus tard. Il sera alors possible de fournir une connectivité globale aux clients opérateurs, car il y aura une stabilité suffisante pour fournir un signal à toute la planète simultanément.

Les opérateurs

Qu’est-ce qui empêche les opérateurs de développer leurs propres réseaux satellitaires et d’éviter de payer un surcoût à un intermédiaire ? Bien souvent, la première chose est que leurs actionnaires les en empêchent. De plus, les opérateurs se désengagent de leurs infrastructures en dur, ils vendent leurs propres tours de télécommunications. Les satellites, mondiaux par définition, ont moins de sens pour les opérateurs qui, dans le meilleur des cas, travaillent dans quelques pays. Cependant, offrir 100 % de couverture dans un pays avec une offre comme Sateliot permet de donner une couverture mondiale avec zéro euro d’investissement initial, de nombreux opérateurs dans le monde vont franchir le pas.

Le modèle économique de Sateliot, Space X, OneWeb, Amazon… des paiements de factures mensuelles, il y aura aussi d’autres modèles. Le prix par client est bien inférieur à celui des lignes voix et données des particuliers et cela se joue à grande échelle pour pouvoir faire des affaires. Starlink cible bien les clients finaux avec des factures mensuelles de 100 euros et 500 euros de coût initial de l’équipement, et même ainsi il est vendu à perte, puisque son coût est beaucoup plus élevé, afin de gagner une clientèle rentabilisée avec des factures mensuelles.

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