Publié le 14 septembre 2022, modifié le 15 septembre 2022.
Par Christophe Romei

Les opérateurs mobiles font-ils du greenwashing ?

Publié le 14 septembre 2022, modifié le 15 septembre 2022.
Par Christophe Romei
Source :  geralt/pixabay Creation : servicesmobiles

Source : geralt/pixabay Creation : servicesmobiles

Les récents dégâts substantiels causés par les inondations au Pakistan nous rappellent de manière dévastatrice que le changement climatique reste le défi le plus important auquel la planète est confrontée.

Une enquête ESG de GlobalData a révélé que 43 % des entreprises de télécommunications et 49 % des entreprises technologiques considéraient le changement climatique comme le problème environnemental le plus important pour leur secteur. Cette compréhension est clairement admise, car, malgré les défis économiques et de la chaîne d’approvisionnement, les multinationales et leurs fournisseurs de services technologiques font leur part pour aborder la durabilité de leurs entreprises.

Si nous voulons atteindre l’objectif de neutralité carbone mondiale, les industries traditionnelles sont confrontées à un plus grand défi de réduction de la consommation. L’industrie des TIC représente chaque année 2 % des émissions totales de carbone dans le monde. Avec la croissance du déploiement des infrastructures numériques, la réduction des émissions des TIC est également confrontée à des défis considérables. L’UIT (Union internationale des télécommunications) a annoncé que l’industrie des TIC réduirait ses émissions de 45 % d’ici à 2030. Avec l’accélération de la transformation numérique, les technologies représentées par la 5G, le big data, le cloud computing et l’intelligence artificielle ont été continuellement améliorés, et les technologies numériques sont plus largement utilisées dans tous les domaines de la vie.

De nombreuses données de recherche montrent que la technologie numérique peut aider d’autres industries à réduire leurs émissions de carbone de plus de 10 fois par rapport aux propres émissions de carbone de l’industrie des TIC. On constate que le numérique joue un rôle clé dans l’atteinte de l’objectif de neutralité carbone. La GSMA s’est engagée à faire passer l’ensemble de l’industrie mobile à zéro émission nette de carbone d’ici à 2050. Des mesures importantes ont déjà été prises avec plus de 50 opérateurs de téléphonie mobile, représentant les deux tiers de la population mondiale après avoir divulgué leur risque climatique à travers le Carbon Disclosure Project (CDP).

Les Telcos

L’impératif de passer au vert devient clair pour les opérateurs télécoms du monde entier. En janvier, une étude d’Omdia a montré que toutes les entreprises de télécommunications mesurées par l’étude ont publié des annonces concernant l’énergie verte en 2020, indiquant clairement que l’industrie est unie dans sa volonté d’un avenir plus vert. En juin de l’année dernière, Telefonica a déclaré qu’elle avait pris 20 ans de retard sur ses objectifs climatiques, visant désormais à réduire les émissions de gaz à effet de serre du groupe à zéro d’ici à 2030. Vodafone a des objectifs similaires fixés pour 2040, avec l’ensemble de son réseau européen qui devrait s’épuiser.

Les secteurs de la technologie et des télécommunications sont des “héros nets zéro” en faisant de la durabilité une priorité opérationnelle. GlobalData note que tous les principaux fournisseurs de services offrant des services aux sociétés multinationales (MNC) ont fixé des objectifs nets zéro ou neutres en carbone dans leur parcours vers la durabilité. Ce qui est paradoxal, c’est que les objectifs sont à des décennies et qu’il existe un risque réel de greenwashing et de futurewashing pour les telcos.

Le greenwashing est la tendance à utiliser la durabilité comme un coup de pub plutôt qu’un engagement entier de l’entreprise. Le Futurewashing fait des promesses suffisamment éloignées pour que les personnes qui prennent les engagements soient toujours là pour être tenues responsables. Parmi les fournisseurs mondiaux de services de télécommunications étudiés, les objectifs du zéro carbone net variaient de 2025 à 2050 et une neutralité carbone qui devrait être atteints en 2035, soulignant que la neutralité carbone est la référence la plus facile et que le zéro net est un défi plus complexe. La Conférence des Parties des Nations Unies 26 (novembre 2021 en Écosse) et la COP 27 (novembre 2022 en Égypte) contribueront à mieux faire connaître les objectifs et engagements pour l’avenir.

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