Les Français plébiscitent la régulation du numérique
L'édition 2024 du Baromètre Harris Interactive de la Mildeca sur l'usage des écrans chez les Français, notamment chez les enfants et adolescents, révèle une importante demande des citoyens pour le contrôle des pratiques numériques. Les résultats de cette quatrième édition justifient-ils une intervention accrue pour encadrer l'usage des écrans ?
La demande croissante pour la régulation des écrans
La problématique des écrans est sur toutes les lèvres, en particulier chez les parents. En effet, les citoyens français sont de plus en plus disposés à contrôler l’exposition aux écrans de leurs enfants. Neuf Français sur dix sont favorables à l’interdiction des écrans dans les lieux collectifs de la petite enfance et dans les écoles maternelles, démontrant ainsi leur inquiétude quant à l’impact négatif potentiel de ces derniers sur le développement des compétences fondamentales et la capacité d’attention des plus jeunes.
Espace sans écran : une notion qui séduit
De plus, cette préoccupation s’étend également à l’école et au monde du travail. Dans les lycées, 75% des Français souhaiteraient une restriction d’usage des écrans. Par ailleurs, près de huit Français sur dix seraient en faveur de la création de moments ou d’espaces sans écrans sur leur lieu de travail. Cela illustre parfaitement l’ampleur de cette tendance vers une meilleure régulation des écrans, pas uniquement pour les enfants, mais également pour les adultes.
Une génération « écran » qui peine à lâcher
Cependant, les attitudes à l’égard de l’usage des écrans diffèrent notamment en fonction de l’âge. « Parmi les 15-24 ans, 59% ne sont pas favorables à la restriction de l’usage des téléphones portables dans les lycées et 47% sont opposés à l’interdiction des réseaux sociaux pour les moins de 15 ans. » Le baromètre 2024 montre par ailleurs une augmentation de l’usage quotidien intensif des écrans (plus de 4 heures par jour) chez les plus jeunes, doublement plus élevé que chez les plus âgés.
Les défis de la déconnexion
En outre, cette hyperconnexion crée des défis. Une majorité de personnes interrogées reconnaissent avoir du mal à diminuer, voire à cesser, leurs activités numériques alors qu’elles le souhaiteraient. Cela crée un certain nombre de sentiments ambigus, oscillant entre le calme et la détente, et une certaine frustration. Soulignons également des comportements modifiés, comme une plus grande consommation de confiseries, sodas, tabac et alcool durant leurs activités numériques chez plus d’un quart des répondants. Cette tendance est plus notable chez les hommes, les jeunes et les personnes aux revenus les plus modestes. Cette constatation nous invite à une grande vigilance et rappelle l’importance d’une éducation responsable aux écrans.