L'Union Européenne frappe fort : Apple iPadOS désigné sous DMA - un tournant majeur qui pourrait changer la donne en matière de technologie !
Apple a construit tout seul son écosystème autour de l’iPad, peut-on dire que la vision de steve Jobs voulait que Apple devienne un gatekeeper ? Lors du lancement de l’iPad, Apple, sous la direction de Steve Jobs, visait à révolutionner l’informatique personnelle. Contrôler l’accès au marché des applications n’était pas l’objectif initial, bien que leur écosystème fermé les ait positionnés comme des ‘gatekeepers’ inattendus. Notamment parce qu’il ne savait pas à l’époque si les utilisateurs allaient être aux rendez-vous.
Le chiffre d’affaires de l’iPad a continué de décliner depuis 2022, atteignant 7,02 milliards de dollars, marquant une réduction de 25 % par rapport à l’année précédente. Cette baisse s’explique notamment par l’absence de nouveau modèle en 2023, une première depuis 2010, ce qui a impacté négativement les ventes. Par ailleurs, le secteur des tablettes traverse une crise significative. Malgré cela, Apple maintient sa position de leader sur ce marché, détenant 36,7 % de part de marché au premier trimestre 2024.
Sur la partie des ventes en entreprises, Apple ne communique pas de chiffres de ventes spécifiques pour l’iPad aux entreprises. Mais nous avons quelques idées, en 2023, 71% des entreprises interrogées prévoyaient d’augmenter leurs dépenses en iPads au cours de l’année suivante. La popularité des solutions de gestion de contenu d’entreprise (ECM) comme Microsoft SharePoint et Salesforce sur iPad, ainsi que l’essor des outils de productivité comme Microsoft Office et Adobe Acrobat, stimulent l’adoption de l’iPad en entreprise. Bien que les chiffres de ventes précis manquent, il est clair que l’iPad joue un rôle de plus en plus important dans le monde des affaires. Sa polyvalence, sa portabilité et ses puissantes fonctionnalités en font un outil précieux pour les entreprises de toutes tailles et de tous secteurs d’activité.
La Commission européenne met Apple en demeure
La Commission européenne (CE) a inscrit le système d’exploitation de l’iPad d’Apple sur une liste de plateformes concernées par la loi sur les marchés numériques (DMA). Le géant de la technologie dispose de six mois pour se conformer à cette législation.
Dans un communiqué, le régulateur a souligné que le système d’exploitation était considéré comme une passerelle essentielle pour les entreprises désireuses de toucher les utilisateurs finaux. De ce fait, il sera ajouté aux produits Apple déjà soumis à la DMA. L’année dernière, la CE a classé Apple parmi les « gatekeepers » soumis à la loi, avec le navigateur internet Safari, iOS et son App Store faisant partie des entités régulées. Parallèlement, elle a ouvert une enquête pour déterminer si le système d’exploitation de la tablette de la marque devrait également être ajouté à la liste, bien qu’il ne réponde pas aux « seuils quantitatifs définis par la DMA ».
Résultats de l’enquête de la Commission européenne
L’investigation du régulateur a conclu que par le biais de l’iPadOS, Apple « présente les caractéristiques d’un gatekeeper » avec « une position ancrée et durable » sur le marché. Parmi les éléments mis en avant, on note :
- Le nombre élevé d’utilisateurs professionnels sur la plateforme d’Apple.
- Le fait que les utilisateurs finaux soient bloqués dans l’écosystème de l’iPad.
Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive de la CE en charge de la politique de concurrence (photo), a déclaré : « Notre enquête de marché a montré que, malgré le non-respect des seuils, l’iPadOS constitue une passerelle importante sur laquelle de nombreuses entreprises comptent pour atteindre leurs clients. La décision d’aujourd’hui garantira que l’équité et la contestabilité sont également préservées sur cette plateforme, en plus des 22 autres services que nous avons désignés en septembre dernier ».
La régulation DMA pour une concurrence équitable
La régulation DMA a été conçue pour favoriser l’équité, la compétitivité et l’ouverture des marchés numériques. Les entreprises visées sont celles qui pourraient utiliser leur position pour « créer un goulot d’étranglement dans l’économie numérique ». Les obligations pour les fournisseurs de plateformes soumis à la loi comprennent :
- L’autorisation de l’interopérabilité avec les offres de tiers dans des circonstances spécifiques.
- La mise en place de règles concernant l’utilisation des données.
Les fournisseurs des premiers services soumis à la loi devaient se conformer aux règles d’ici le 7 mars 2024. La CE a par la suite ouvert une série d’enquêtes sur le non-respect de ces obligations, y compris des investigations concernant deux services d’Apple.