Cette simulation d’une intervention chirurgicale en salle d’opération sans fil fait suite à un premier test mené en septembre 2021 de diagnostic à distance lors d’une intervention médicale d’urgence dans une ambulance connectée. Rendus possible grâce à des fonctionnalités avancées de la 5G, ces essais s’inscrivent dans le cadre du projet de recherche européen 5G-TOURS associé au programme européen Horizon 2020.
En 2019, un chirurgien chinois avait pratiqué la première chirurgie cérébrale à distance au monde utilisant la technologie 5G. Le Dr Ling Zhipei a implanté à distance un neurostimulateur dans le cerveau de son patient samedi, a rapporté les médias chinois. Le chirurgien a manipulé les instruments à l’hôpital PLAGH, situé à 3 000 km de distance, dans une clinique de l’hôpital de Hainan, au sud du pays. L’opération aurait duré trois heures et s’est terminée avec succès.
Le développement de techniques mini invasives en chirurgie requiert l’assistance de divers dispositifs d’imagerie tels que des équipements d’acquisition et de visualisation. Ces équipements transmettent une quantité importante de données et leur utilisation sans fil via les réseaux actuels restreint leur usage. Or, l’absence de câbles de télécommunications offre des avantages considérables pour augmenter l’efficacité des soins, pour les patients et l’équipe médicale : la reconfiguration facilitée du bloc pour des opérations spécifiques et la réduction du nombre de câbles qui entravent les gestes des praticiens et qu’il faut désinfecter entre deux opérations.
Une expérimentation a été réalisée en salle TherA-Image au CHU de Rennes, une salle qui est un bloc opératoire hybride, à la fois lieu de soins et de recherche dans le domaine des technologies pour la santé. On y conçoit et déploie depuis 2015 des approches informatisées de planification des interventions, d’assistance aux gestes opératoires et d’évaluation de ces gestes. TherA-Image est dotée d’équipements de pointe en imagerie (observation 3D intra-opératoire, réalité augmentée, électrophysiologie cardiaque), d’assistance opératoire (navigation endovasculaire, robot de cathétérisme) et de diffusion vidéo (téléexpertise, formation…).
Un patient “fantôme” a donc subi une intervention cardiaque réalisée par Erwan Donal (cardiologue) suivie à distance depuis Athènes par le Dr Alexandos Stefanidis. Cette opération a été facilitée par la superposition d’images d’échographies et de radiographies par rayons X retransmises grâce à la 5G à 26 GHz au travers d’une application de réalité augmentée permettant ainsi à l’équipe médico-soignante de gagner en confort et en efficacité pendant l’intervention. L’enjeu de cette expérimentation est d’obtenir une synchronisation parfaite des images pour augmenter la performance opérationnelle de la prise en charge médicale. Un décalage dans le temps risquerait d’induire un décalage dans l’espace du geste du praticien.
Expérimentation 5G en salle TherA-Image au CHU de Rennes
Plusieurs flux vidéo sans fil utilisant un réseau expérimental 5G à 26 GHz. C’est Nokia qui a créé un réseau expérimental 5G RAN privé sur la bande de fréquences 26 GHz. Ce spectre qui offre une largeur de bande inégalée va permettre d’augmenter très significativement les débits en 5G, à des niveaux très supérieurs à ceux des fréquences 3,4-3,8 GHz. Ont été mis en œuvre pour obtenir ce résultat :
“Les interventions médicales sont de plus en plus complexes et nécessitent l’utilisation de multiples dispositifs d’imagerie médicale. La présence de câbles de connexion constitue un risque pour les mouvements des personnels et leur concentration sur le geste. Ils empêchent aussi le déplacement facile d’un équipement d’une salle à une autre. L’utilisation de la 5G au sein du bloc offre la promesse de supprimer ces câbles tout en conservant une transmission de signal rapide et sécurisée”, indique le Pr Erwan Donal, cardiologue au CHU de Rennes.