La PDG de Vodafone plaide pour une collaboration industrielle généralisée
Lors du MWC 2024, Margherita Della Valle, PDG de Vodafone, a évoqué le besoin de collaboration et de réforme réglementaire pour stimuler la prochaine étape de la technologie mobile. Quelles pourraient être les implications de ces changements ?
La phase suivante de l’évolution technologique exige une approche différente : « Pour mieux servir nos clients, nous devons être ouverts à la coopération », a déclaré Margherita Della Valle, PDG de Vodafone lors du Mobile World Congress (MWC) 2024. L’époque de l’autosuffisance pure et simple dans le secteur des télécommunications s’estompe, laissant place à une époque de concurrents collaborateurs.
Le succès à travers les collaborations
Vodafone, avec une vision d’opportunités futures, collabore avec des géants de la technologie – Google, AWS et Microsoft – pour renforcer la connectivité et le savoir-faire technique. Un exemple de cette initiative fructueuse est la création par Vodafone et ASD Space Mobile d’un portail au Kenya pour lancer le premier service direct de smartphone à satellite en Afrique. « Vodafone est idéalement placé pour accélérer la croissance à travers des partenariats. Nous avons les plateformes, nous avons les talents et nous savons ce que nos centaines de millions de clients ont besoin », a affirmé Della Valle.
Della Valle souligne également l’importance de la collaboration accrue dans le secteur technologique, en réponse à l’implication de Vodafone dans le développement de technologies RAN ouvertes et edge cloud.
Un paysage réglementaire réformé pour l’Europe
Changer le paysage réglementaire est une passion pour Della Valle. « Un seul ensemble de règles européennes, pas 27 ensembles de règles nationales. Imaginez si les milliards que nous gaspillons aujourd’hui via la fragmentation pourraient être investis dans des connexions de meilleure qualité, plus rapides, moins congestionnées et plus innovantes », a-t-elle déclaré.
Cette vision colle avec l’initiative de la Commission européenne pour l’infrastructure numérique de demain. Effectivement Margrethe Vestager et Thierry Breton soulignent l’importance d’unifier les marchés nationaux pour réaliser un marché unique des télécommunications, permettant ainsi des économies d’échelle et une meilleure compétitivité.Le principal obstacle à cette unification est le désir des États membres de l’UE de conserver leur souveraineté sur le spectre, notamment en termes de revenus et de réglementations locales. Par exemple si on parle de l’itinérance (roaming)
Lorsque l’Union Européenne a institué les règles sur l’itinérance, cela a éliminé les motivations financières pour les investissements dans des réseaux et des spectres à l’échelle paneuropéenne. Aucun opérateur sensé ne se lancerait dans la construction d’un réseau couvrant toute l’Europe pour proposer des tarifs compétitifs, sachant que l’UE fixe les conditions de manière anticipée.
Autre difficultés les licences de spectre en Europe, elles sont limitées dans le temps contrairement aux États-Unis où elles sont plus flexibles et négociables, elles sont accordées pour de courtes durées entre 15 à 25 ans. En Norvège, Tele2 a par exemple perdu son spectre et est devenu un MVNO après que ICE a acquis la majorité de son spectre lors d’un renouvellement.
Bref , le chemin sera long !
Vodafone: l’engagement envers les technologies du futur
Pour Vodafone, l’engagement ne se limite pas à la coopération mais aussi à l’innovation. La compagnie investit 1,5 milliard de dollars dans Azure OpenAI et Copilot dans le but de dynamiser son intelligence artificielle centrée sur le client. Pour renforcer ce projet, Vodafone travaille sur la scission de son entreprise IoT avant avril, en cohérence avec sa stratégie d’investissement dans des plateformes de pointe, tout en élargissant sa plateforme de financement mobile en Afrique.
L’ère de la coopération dans le domaine des télécommunications a commencé, et l’imagination semble être la seule barrière face à son potentiel immense.