Publié le 2 décembre 2020, modifié le 2 décembre 2020.
Par La Rédaction

iodéOS est une solution alternative respectueuse de la vie privée

Publié le 2 décembre 2020, modifié le 2 décembre 2020.
Par La Rédaction
Creation : servicesmobiles©

Creation : servicesmobiles©

Il analyse en permanence les données transmises par les applications de l'utilisateur, détecte et bloque les destinataires considérés comme étant des mouchards (publicitaires, spammeurs, malwares, télémétrie, analytics…).

Lorsque vous achetez un smartphone tournant sous le système d’exploitation iodé, vous diminuez l’impact environnemental par rapport à un appareil neuf. De par son bloqueur de transmissions de données, iodé réduit également votre pollution numérique. iodé s’appuie sur des composants open-source, gage de transparence et d’éthique et aucun de leurs revenus ne provient de vos données personnelles.

Comment avez-vous eu l’idée ?

L’emprise grandissante des géants de la Tech sur nos vies privées nous a interpellés. Les fuites de données personnelles proviennent essentiellement des smartphones, qui sont désormais le principal canal d’accès à Internet. Nous nous sommes concentrés sur les smartphones Android qui représentent 70 à 80% du marché. Les solutions existantes permettant de se protéger, tant au niveau du système d’exploitation (système d’exploitation alternatif à Android) que des applications (VPN, pare-feu, antivirus, etc.) demandent des compétences pointues en informatique.  Nous avons donc réfléchi à une solution packagée, prête à l’emploi pour un utilisateur non-informaticien, intégrant à la fois le matériel, le système d’exploitation et un logiciel bloqueur de collecte de données personnelles.

Pourquoi le nom iodé ?

iodé évoque la mer, l’océan, les grands espaces libres. C’est cette idée de liberté qui nous inspire et motive notre entreprise.  Parmi ses nombreux bénéfices pour l’organisme, l’iode permet de combattre les effets de la radioactivité. L’image nous plaît : nos données personnelles peuvent être “radioactives” lorsqu’elles échappent à notre contrôle !

Avez-vous fait une levée d’argent ?

Nous fonctionnons encore sur fonds propres. La phase exploratoire en cours nous permet de qualifier le marché et d’adapter notre produit au besoin. Nous effectuerons une levée de fonds pour passer à l’échelle.

Quels sont les défis que vous avez relevés ?

Le système Android est complexe et nécessite des compétences expertes dans le domaine. Le bloqueur de collecte de données que nous avons développé a requis un effort très important en amont, dans le cœur du système, pour permettre d’extraire les informations souhaitées et implémenter le blocage, calculer des statistiques permettant à l’utilisateur de comprendre comment ses applications tentent de communiquer par internet, et proposer une interface utilisateur claire et conviviale. Côté matériel, nous nous fournissons actuellement auprès d’un reconditionneur de smartphones Français ; et nous sommes en discussion avec des constructeurs car nous souhaitons également proposer des smartphones neufs.

Qu’utilisez-vous comme technologie pour réaliser iodéOS ?

Nous utilisons le code open source d’Android (AOSP), et plus particulièrement un système d’exploitation basé sur ce dernier nommé “LineageOS”, sur lequel nous implémentons notre code “iodé” afin de le débarrasser des mouchards de Google. Nous avons aussi complété la base du système par un assemblage cohérent d’applications open-source permettant une utilisation immédiate du smartphone pour les tâches les plus courantes, et une prise en main facile par l’utilisateur. Certaines de ces applications (un ensemble appelé “Services microG”) permettent aussi d’utiliser tout de même certains services Google, tout en laissant le moins de traces possibles : notamment les notifications push et les services cartographiques. Nous avons dû modifier certaines de ces applications pour les intégrer au mieux dans le système.

Comment fonctionne le bloqueur de collecte de données ?

Pour les applications installées par l’utilisateur, nous avons développé un bloqueur de collecte de données qui monitore les communications internet des applications et bloque celles destinées aux destinataires indésirables (spammeurs-publicitaires-serveurs utilisés pour la télémétrie ou l’analytics). Ceux-ci, appelés trackers ou loggers, sont référencés sur différentes blacklists établies et tenues à jour par la communauté Open-Source. Ce sont ces listes qui sont utilisées, notamment, par les pare-feux existants. Techniquement, le bloqueur de collectes de données fonctionne selon un principe connu dans le domaine des réseaux et télécommunications sous le nom de “Man-In-The-Middle”.

Le bloqueur monitore les requêtes DNS émanant des applications ainsi que les échanges de paquets réseaux. Les atouts principaux de notre approche par rapport à des applications existantes sont d’une part l’intégration dans le système qui permet un contrôle plus fin (notamment par la connaissance exacte des applications émettrices et/ou destinataires des paquets réseau), et d’autre part de ne pas occuper la connexion VPN, ce qui permet à l’utilisateur de combiner ces deux technologies de protection.

Pourquoi s’attaquer seulement au reconditionnement ?

Le reconditionnement en France est une solution écologique, qui allonge la durée de vie de matériels récents, et qui limite notre impact sur l’environnement. À ce sujet, nous avons noté un gain de durée de vie des batteries car le blocage des collectes de données permet de diminuer la consommation d’énergie. Nous proposons différents modèles performants de chez Sony et Samsung. Comme je le disais précédemment, nous proposerons également des smartphones neufs. Nous cherchons à nouer de préférence un partenariat avec un constructeur Européen.

Quels sont vos objectifs à 24 mois ?

Nous prévoyons de porter notre solution sur d’autres modèles reconditionnés ainsi que sur des smartphones neufs. Nous continuons par ailleurs à développer les fonctionnalités du bloqueur, dont le potentiel n’est que partiellement exploité aujourd’hui. Nous explorons enfin la possibilité de fournir de nouvelles fonctionnalités sur le smartphone iodé, en partenariat avec un fournisseur VPN ou bien de services Cloud.

Comment voyez-vous le futur de votre marché ?

De plus en plus d’utilisateurs sont sensibilisés à l’idée de protéger leur vie privée sur internet : des scandales relatifs à l’exploitation des données personnelles font régulièrement surface, nous constatons que les géants de la Tech ne sont jamais à l’abri de fuites de données… Nous pensons que cette problématique sera de plus en plus prégnante. Le marché adressable par iodé est à notre avis de 1% du marché des smartphones Android.

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